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Les algériens et les langues étrangères


Les algériens et les langues étrangères
Bien que le français soit, selon toute vraisemblance, privilégiée par les algériens sur le plan professionnel, d'autres langues étrangères commencent à se faire une place dans notre société.Conscient de l'intérêt que portent les algériens aux langues étrangères, l'Institut Cervantès d'Alger a célébré la journée européenne des langues, samedi dernier, sous la thématique " Allemand, espagnol, français et italien en Algérie aujourd'hui". Fêtée le 26 septembre, de chaque année, l'événement était une occasion de réunir Raquel Romero Guillemas, directrice de l'Instituto Cervantes, Jean Jacques Beucler, directeur de l'Institut Français, María Battaglia, directrice de l'Institut de Culture Italien, Rita Toussaint, directrice de l'Institut Goethe, et Souad Khelouati, chef de Département de langue italienne à l'Université Alger 2, à la Salle des Actes de Cervantès (Alger).Il était question, au cours de la table ronde, de revenir sur l'usage des langues vivantes et les rôles des instituts à les faire vivre.En effet, maîtriser l'allemand, l'espagnole, l'italien, ou le français, ou d'autres langues étrangères constitue un atout pour pouvoir communiquer. Alors qu'autre fois, la maiîrise des langues n'était réservée qu'à la classe considérée comme bourgeoise, la culture de l'apprentissage des langues ne cesse de se populariser dans le pays. Un phénomène stimulé par l'avènement des nouvelles technologies, et la multiplication des centres d'enseignement. C'est d'ailleurs "palpable" dans l'institut Cervantès, où « le centre d'Alger se classe en cinquième position en devançant des pays où la langue espagnole est vraiment présente », a affirmé Raquel Romero Guillemas, directrice de l'Institut Cervantès. Avant d'ajouter que « la bibliothèque du centre a été classée en première position en 2013, cela dénote le grand intérêt que portent les Algériens à la lecture d'abord, et à la langue de Cervantès ».Un intérêt confirmé également par Souad Khelouati, chef du département des langues allemande, espagnole et italienne. « Il y a trois ans de cela, nous avons enregistré une augmentation de 50% et nous enregistrons cette année une autre augmentation de 50%. Cela prouve le grand intérêt des Algériens pour ces trois langues. Nous déplorons le déficit des formateurs, notamment pour le doctorat », a-t-elle indiqué.De son côté, l'institut Goethe, semble vouloir abolir l'expression « Deutsche Sprache, Schwere Sprache » (« langue allemande, langue difficile ». Pour atteindre cet objectif, il adapte ses « programmes en cours super intensifs, et académiques », a assuré Rita Toussaint, directrice de l'Institut Goethe. La directrice de l'Institut de Culture Italien, María Battaglia, a pour sa part mis l'accent sur l'émergence de l'italien, connu pour être une des plus belles langues du monde. Elle a également insisté sur les efforts entrepris par son institut pour promouvoir la langue, que ce soit dans les universités, ou les lycées.Plus de 1500 inscrits au centre CEILParallèlement, le Centre d'Enseignement Intensif des Langues (CEIL), joue un rôle très important en proposant des formations intensives des langues étrangères. Que ce soit pour le français, l'anglais, l'italien, l'allemand, le russe, l'espagnol, le turc, le coréen, le japonais, le chinois, le persan, le suédois ou l'arabe, l'engouement est au rendez-vous.En statistiques, ça donne : * 1146 inscrits en avril 2011 * 1275 inscrits en octobre 2011 * 1503 inscrits en février 2012 * 97 inscrits en la session intensive de 2012 * 1270 inscrits en octobre 2012/2013 * 1370 inscrits en février 2013 * 99 inscrits en la session intensive de 2013 * 1527 inscrits en octobre 2013/2014 Total des inscrits 2011/2014 : 1527La marginalisation de l'oral et la pratique dans l'enseignementLa Rédaction Numérique de « Liberté » a interrogé quelques étudiants, et anciens étudiants en traduction sur l'enseignement des langues étrangères. Leurs avis divergeaient. Pour Mohamed, enseignant à l'institut de traduction a révélé que "la qualité de l'enseignement dépendait du vécu personnel, et sur quel professeurs on tombait ». Avant d'enchérir : « En tant qu'ancien étudiant, on a eu de très bons profs de français, pour l'arabe et l'anglais c'était comme-ci comme ça ».Autre son de cloche du côté de Ibtissem. « C'est à la fac centrale que j'ai appris à parler la langue arabe. Quant aux autres langues, c'est grâce aux cours d'enseignement intensif que j'ai pu les maitriser », a-t-elle indiqué.Pour Larbi, étudiant en master 2 à l'université d'Alger II, « l'enseignement des langues est très peu basé sur l'oral et la pratique. On ne fait jamais d'examens oraux alors que c'est le plus important. En plus, les programmes utilisés sont vieux, et parfois les enseignants n'utilisent pas de programme ».Par ailleurs, l'étudiant a dénoncé le « laxisme » du département, et la tendance à gonfler les notes, « on donne des 19 aux soutenances, alors que parfois les mémoires sont plagiés ! »Imène AMOKRANE@ImeneAmokrane


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