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Les chômeurs maintiennent leur marche hebdomadaire à Ouargla




Elle n'aura duré qu'une demi-heure, «juste ce qu'il faut pour éviter la matraque et faire passer le message», explique Tahar Belabes.Pour ceux qui ne se sont pas joints à la marche désormais hebdomadaire des chômeurs, organisée chaque dimanche dans le quartier administratif de Ouargla, des klaxons d'encouragement et des mots de soutien criés de part et d'autre de la rue. Pas d'indifférence et encore moins de dédain en cette rentrée sociale chaude, où le mouvement s'est engagé à «se réapproprier la rue» et «mobiliser la base». Les gens s'arrêtaient pour les regarder déambuler ; le pharmacien du coin, apeuré à la vue de cette foule, a fini par rentrer dans son officine. «Ils ont le droit de manifester pacifiquement, ils ne sont pas là pour casser», explique un passant à sa fille.Le plus remarquable était cette présence policière inhabituelle en nombre, spécialement réquisitionnée pour l'événement ? annoncé, vendredi soir, à l'issue de la réunion de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs à Ouargla ? qui a caractérisé la marche «furtive» et aussi remarquablement organisée, hier matin, sur une parcours de 400 m. Tel un scénario bien répété par les deux parties et sans heurt ni même le moindre effleurement, les policiers semblaient prêts à intervenir à tout moment, les chômeurs exécutant désormais une marche rapide, avec une seule banderole, un seul slogan : «La lutte continue pour le droit au travail».Munis de casques et de gourdins somme toute dissuasifs, leurs chefs demandant aux badauds «de vaquer à leurs occupations ou de rejoindre le groupe en face le cas échéant», les policiers ont assisté, impassibles, au discours de Tahar Belabes, clair et concis, à l'adresse de la police. «Nous savons que vous êtes là pour nous protéger et nous vous en remercions, c'est l'Etat de droit qui vous envoie.»Le leader des chômeurs, qui a pris la parole pendant quelques minutes, a renouvelé son appel à la fameuse commission interministérielle annoncée il y a deux semaines et qui n'a pas encore pointé son nez à Ouargla. «Vous nous trouverez ici, encore plus nombreux, et vous serez obligés de nous écouter parce que vous savez que nous sommes les vrais représentants des laissés-pour-compte.»

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