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Les dangers du «Net» pointés du doigt: Du virtuel à la manipulation à grande échelle



? Les dangers de l'Internet sont, à nouveau, mis à l'index après la mort de deux adolescents, la semaine dernière, dans la wilaya de Béjaia. Le nombre de «suicidés»' du jeu virtuel ‘La baleine bleue' serait de cinq adolescents, depuis une année, selon des milieux judiciaires. La mort des deux lycéens de Sidi Aïch, à deux jours d'intervalle, a provoqué une sorte de branle- bas de combat dans les services de Sécurité chargés de la cybercriminalité, et une prise de consciences des parents sur les dangers de la Toile, en général, et de la possession de terminaux mobiles en particulier, smartphones et tablettes.En fait, «les dangers de l'Internet sont à la hauteur des avantages», estime M. Malik Si Mohamed, enseignant et expert en TIC. ll a expliqué, hier, mercredi, à la Radio nationale que «les TIC, cela permet de gagner en efficacité et en performance, et il faut également dire que les inconvénients sont proportionnels aux avantages.»
«Aujourd'hui, on parle de la société de l'information, et donc toutes les déviances que l'on peut observer dans le monde physique trouvent leur équivalent dans le monde dématérialisé», indique-t-il, avant de préciser qu' «un monde dématérialisé, par définition, ce n'est pas quelque-chose de concret, ce sont des 1 et des 0 qui se baladent». Pour lui, «c'est extrêmement complexe, et on n'aborde pas les choses à la mesure des enjeux réels, cela va trop vite, et donc pour agir avec des textes de loi, des procédures, il faut savoir que de l'autre côté, dans le monde dématérialisé, cela avance très vite». Le jeu de ‘La baleine bleue' est, pour lui, «tout sauf un jeu, c'est une manipulation à grande échelle» de personnes qui «amènent des enfants à se suicider». «Ce phénomène est apparu, en mars 2017, en France, et quelques mois, auparavant en Russie», rappelle M. Malik Mohamed, qui estime que «nous en sommes tous responsables. On aurait, peut-être, pu faire de la prévention pour qu'un enfant ne se suicide pas, et aujourd'hui on s'est aperçu que c'est tragique.» Dès lors se pose la question de savoir s'il faut ou pas parler de ce jeu morbide. «Si on en parle, c'est comme si on leur fait de la publicité, c'est un débat. Faut-il l'ignorer et laisser les gens mourir dans leur coin'» Pour cet expert des TIC, il faut prendre en charge la cybercriminalité, «et se prémunir de ce type de dangers est la seule manière de lutter, même si on ne peut empêcher les choses d'arriver, avec l'accès à l'Internet. Mais, précise t-il, on peut s'arranger, un peu, pour que les dégâts ne soient pas considérables. Sur les smartphones achetés aux enfants, il considère que «donner un smartphone à un enfant de dix ans, c'est comme si on donne à ce même enfant une voiture, après, donc, il ne faut pas s'étonner des accidents».
Il préconise alors qu' «il y ait un débat national sur l'interdiction d'un téléphone à l'école». Les sites violents sur la Toile constituent «un phénomène social, et l'erreur est de ne pas se rendre compte que ce sont des enjeux sociétaux, il faut aborder ces problèmes avec une réflexion prospective à moyen et long termes, et faire dans la prévention», souligne M. Malik Si Mohamed. Il confirme, en outre, que les grands groupes qui sont derrière les réseaux sociaux ont, aujourd'hui, des pouvoirs supranationaux, qui «se substituent au pouvoir légal dans les pays du monde». «Ces gens, donc, exercent un réel pouvoir, les Etats n'arrivent pas à les contrôler, y compris l'UE, avec le problème de Google.»
Pour autant, il estime qu'en Algérie, le débat sur ce sujet «ne va pas assez vite». «Selon moi, le débat n'est pas à la hauteur des dangers potentiels, qui sont en train de se passer», explique-t-il. Dès lors, il préconise la sensibilisation contre les dangers de l'Internet et des réseaux sociaux, qui est «le moyen le plus sûr pour parer aux dangers du ‘Net'».
Et puis, relève-t-il, «sur Internet, nos enfants passent leur temps à parler avec des inconnus, mais sur facebook, ce sont des amis virtuels, et on a vu toutes les conséquences qui ont eu lieu». M. Malik Si Mohamed estime qu'il faut, également, «instituer un mécanisme, qui a pour but d'alerter contre ces dangers virtuels, qui va, simplement, mettre une alerte en cas d'incidents sur Internet, comme des virus ou des failles pour alerter sur les choses dangereuses».
Il résume la problématique de la prévention des dangers de la Toile en affirmant qu' «on ne peut pas se protéger contre quelque chose qu'on ne peut prévoir». «Le problème est que sur Internet les choses se passent à une vitesse grand V, alors que pour faire des lois (contre la cybercriminalité), c'est un long processus».
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