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Les destinations étrangères ont la cote




Les destinations étrangères ont la cote
Les Algériens ne veulent pas renoncer à leurs vacances.En dépit de la cherté des séjours et l'instabilité politique qui touche certains pays, ils ne veulent pas rompre avec cette bulle et prendre ainsi du recul par rapport à la vie sociale pendant quelques semaines.Le désir de voyager, de s'écarter du quotidien et de s'éloigner n'a jamais été aussi intense. Un certain nombre de statistiques rapportées notamment par les pays voisins et européens montrent néanmoins que si l'Algérien a une propension naturelle à voyager, il reste limité au regard de ses moyens.Les vacanciers recherchent l'évasion parce que souvent ils ne trouvent pas de place au niveau des infrastructures hôtelières et touristiques algériennes. Les projets réalisés jusque-là n'ont pas comblé le déficit en lits. Les Algériens préfèrent pour le même prix aller dans d'autres pays. Une autre clientèle paie plus pour se permettre des vacances une fois tous les trois ans. Elle préfère des destinations plus lointaines et à très fort potentiel culturel.Dans ce contexte, divers encarts publicitaires inondent les journaux et de nombreuses offres sont proposées, y compris sur les réseaux sociaux tel que facebook.L'agence Cherchell Tours a trouvé une formule magique pour susciter l'envie de voyager : «Evadez-vous et rêvez les yeux ouverts». Elle propose un voyage organisé Agadir-Marrakech-Casablanca pour 144 990 DA avec 2 départs, le premier du 2 août au 10 août et le deuxième du 9 août au 17 août prochain.Sur son site web, Get Tours a mis en évidence les 5 raisons pour voyager avec elle : «Une qualité reconnue (clients satisfaits), des prix compétitifs garantis, des voyages adaptés à vos envies, paiement à distance et une équipe d'experts à votre service.» Elle propose Hammamet par bus à partir de 45 997 DA, mais aussi Kuala Lumpur-Phuket à partir de 240 000 DA par personne. Hydra Voyages place la barre très haut avec une croisière Japon-Corée (14 jours) du 11 au 24 août pour 685 000 DA.Pour les gérants, il s'agit d'offrir d'autres destinations aux Algériens : «Trop loin, trop cher, inaccessible : pendant longtemps, le Japon a été assimilé à une sorte de planète Mars en Extrême-Orient. Un archipel fascinant, une civilisation très raffinée, un astre lointain, attirant, mais inabordable. Le Japon est sans doute l'un des pays les plus fabuleux du monde. Hydra Voyages vous donne cette possibilité unique de visiter une puissance économique et civilisationnelle.» Une telle évasion relève, cependant, du luxe mais certains clients ne se refusent rien (cadres supérieurs dans le secteur public et salariés chez les multinationales installées en Algérie).La Turquie et la Tunisie font les yeux douxLa destination Turquie reste très prisée par les Algériens pour son côté dépaysant, ses minarets, ses plages de sable fin, ses souks traditionnels et ses richesses culturelles. Doublées en arabe, les séries télé turques sont extrêmement populaires au point de faire de la Turquie une des premières destinations touristiques. Même s'il faut signaler que les derniers événements ? la bombe à l'aéroport Atatürk et le coup d'Etat avorté ? ont refroidi quelque peu les ardeurs touristiques envers cette région.Si certains ont annulé leur séjour, d'autres l'ont décalé au mois d'août, le temps d'observer l'évolution de la situation. Antalya est qualifiée de «paradis touristique de la Méditerranée». La compagnie aérienne Turkish Airlines (TK) a annoncé, dans un récent communiqué, que toutes les opérations et tous les vols se déroulent normalement et sans interruption.La compagnie désert plus de pays que tous les autres transporteurs, desservant 290 destinations dans 116 pays à travers le monde. Turkish Airlines ambitionne de rendre «le monde plus proche pour tous ses passagers avec une expérience de vol exceptionnelle», peut-on lire dans le communiqué.La Tunisie est aussi une destination qui va recevoir des Algériens cette année. Le marché algérien est aujourd'hui le premier émetteur avec plus de 1,2 million de touristes.«Le marché algérien est le seul qui a bénéficié d'une augmentation de budget marketing de l'ordre de 27%, alors que partout ailleurs les budgets ont diminué de plus ou moins 17%, il y a même des représentations qui ont fermé», a confirmé Riadh Dkhili, directeur des marchés touristiques à la direction centrale de la promotion, relevant de l'office du tourisme, qui a fait le déplacement à Alger lors du vol inaugural de la compagnie Nouvelair.Il a, par ailleurs, rappelé que l'ONTT a mis en place une stratégie promotionnelle et commerciale, visant à renforcer le positionnement sur le marché algérien «qui sera la locomotive pour les autres marchés». L'office du tourisme prévoit de lancer, en novembre 2016, sur ce même marché, une campagne promotionnelle télévisée pour l'arrière-saison.Prestation à peine moyenne et prix faramineuxContrairement à ce rush à l'international, le tourisme interne est à la peine. Faute de disponibilité de l'offre, la majorité des hôteliers passent du double au triple.Les vacanciers déboursent, dans la plupart des cas, pour une prestation à peine moyenne, un prix faramineux. Certains responsables d'hôtel tentent pourtant de développer des niches potentielles.Laboule Idris a été installé récemment comme directeur de l'hôtel Mazafran au complexe touristique de Zéralda. Même s'il est vrai que le temps a fait son ?uvre, puisque cet hôtel a été construit dans les années 1970, le directeur tente de lui donner une âme.«J'adopte des tarifs compétitifs par rapport à la qualité de prestation des autres hôtels : 4500 DA par personne en demi-pension avec un programme d'animation assez varié pour les enfants et les adultes. Nous avons eu jusque-là 40% de taux d'occupation et les réservations commencent à tomber, ce qui pourrait élever ce taux à 70%. La plupart sont des clients sont des Algériens établis en France.» Mais, fait-il remarquer, «on commence à assister à un timide développement du tourisme domestique, notamment les habitants du Sud (Adrar, Laghouat?) qui viennent planter leur décor de vacances ici.On constate un changement des comportements : 20 à 30% des clients ont prolongé la formule que nous avons proposée : nuitées en demi-pension à 36 000 DA pour deux personnes, c'est-à-dire 9000 DA la journée pour deux personnes».Imen, une jeune passionnée des TIC et des destinations exotiques telles que l'Inde qu'elle rêve de visiter un jour, nous a affirmé : «Les gens partent plutôt à l'étranger. J'ai constaté qu'il y a de plus en plus d'Algériens qui passent leurs vacances à l'étranger.Je pense que le chiffre a augmenté par rapport à l'année dernière et il va encore augmenter les prochaines années, surtout avec la concurrence entre les agences de voyages pour offrir le meilleur programme au meilleur prix. Les réseaux sociaux ont bouleversé aussi la manière de voyager. Ils ont changé notre vie en général.»
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