Algérie - A la une


Les gens du désert
Charles de FoucaultC'est en 1901 qu'un prêtre du nom de Charles de Foucault vient s'installer à Béni-Abbès et, complètement conquis par l'endroit, il y édifie à l'aide des soldats français présents depuis peu dans la région ce qu'il appelle une « khaoua » (fraternité), chapelle destinée à recevoir et à aider dans la mesure du possible les gens pauvres du village. Il combattra contre l'esclavage et critiquera les méthodes des soldats français qu'il a vu commettre de graves exactions contre des « indigènes », ce qu'il consignera dans un essai intitulé « L'Evangile présenté aux pauvres nègres du Sahara ». Pour dire la vision très « charité chrétienne » de l'homme d'église auquel échappent les tenants et les aboutissants d'une guerre coloniale menée par une puissante armée contre un peuple démuni qu'elle réprime sauvagement à la moindre révolte. Il se liera d'amitié avec un chef targui l'amenokal Moussa ag Amastan, un fidèle allié de la France. Ce dernier permettra à Charles de Foucault de s'installer à Tamanrasset.Alla et son oûdSur le chemin du retour Slimane glisse un disque dans son lecteur. Du coup, des notes de oûd s'en échappent et meublent l'atmosphère crépusculaire. Alors l'harmonie s'installe. On dirait que ces paysages désertiques qui défilent s'étaient mis soudain à danser au rythme saccadé, empreint d'on ne sait d'à la fois pathétique et apaisant. Nous y voilà. La musique d'Alla devrait être prescrite aux âmes tourmentées. Elle en panse les crevasses morales et réconforte, rendant du coup petits soucis et gros problèmes tellement dérisoires devant l'infini. Les psychiatres pratiquent bien ce qu'ils appellent l'ergothérapie en recourant à la musique classique pour soigner certaines pathologies comme la mélancolie et même la dépression. Il faudra songer à y ajouter l'allathérapie. Surtout quand la nuit saharienne surcharge le ciel d'étoiles. Chaque note qu'égrène le oûd d'Alla devient une étoile filante.Une galette à TaghitFaute d'infrastructures d'accueil dignes de Taghit, ce site enchanteur, les habitants, ayant saisi l'aubaine et surtout ce qu'ils pouvaient titrer du tourisme, se sont organisés. Alors on propose l'hébergement en bivouac ou chez l'habitant où de sommaires mais accueillantes chambres d'hôte sont proposées à des prix raisonnables. Le tourisme peut pourtant constituer la principale source de revenus surtout durant la haute saison en hiver et particulièrement durant les fêtes de fin d'année, quand les « gens du Nord » déferlent sur cette oasis à la recherche du dépaysement et de cette sérénité propre aux grands espaces. Particulièrement démunis, les gens n'arrivent plus à vivre de l'artisanat et d'une agriculture insuffisante. L'avantage de l'hébergement chez l'habitant, c'est de déguster la cuisine du terroir. Comme cette délicieuse galette fourrée d'oignon et de tomate. Ou encore de ce qu'on appelle ici erkik, feuilles de pâte fine séchée et arrosée d'une sauce piquante. Une sieste est fortement recommandée et sortir après un tel repas relève de l'inconscience.





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