Algérie - 08- La guerre de libération

LES HEROS OUBLIES OU HONNIS QUI ONT PREPARE LE PREMIER NOVEMBRE




LES HEROS OUBLIES OU HONNIS QUI ONT PREPARE LE PREMIER NOVEMBRE
Des héros et de leur gloire
par Mourad Benachenhou

Le désir de reconnaissance est la partie la plus spécifiquement politique de la personnalité humaine, parce qu'elle est ce qui pousse les hommes à vouloir s'affirmer eux-mêmes sur les autres hommes (dans : Francis Fukuyama : «La Fin de l'Histoire et le Dernier Homme» Flammarion, Paris-1992- p. 195)

On n'a nullement besoin d'être un grand penseur pour savoir que l'Histoire est loin d'être définitivement écrite et que toutes les clefs qui ont été imaginées pour en maitriser le cours se sont finalement avérées impuissantes à en prédire même les retournements les plus proches de l'actualité quotidienne, donc en principe les plus aisés à contrôler.

Y-A-T-IL UNE CLEF EXPLIQUANT L'HISTOIRE DU MONDE ?

Le triomphalisme de Fukuyama, qui a cru finalement avoir mis le doigt sur –et révéler- le mécanisme profond de l'Histoire et son cours nécessaire, si ce n'est indispensable, pour la survie de l'humanité, et prédire l'émergence d'un monde enfin apaisé, ce triomphalisme butte sur la réalité du chaos qui caractérise l'actualité, et ne prédit ni des lendemains chantants pour l'Humanité, ni la perspective d'un nouvel Eden où tout un chacun serait reconnu comme ayant un droit imprescriptible à la liberté et au bonheur.

Face à cet optimisme qui place dans un système politique déterminé tous les espoirs d'une humanité prospère et unie par les mêmes valeurs, on ne peut que constater que seuls les rapports de force continuent à dominer le système de répartition de la prospérité tant dans le monde qu'à l'intérieur des Etats et qu'aucun régime politique n'a été en mesure d'établir le juste équilibre entre les intérêts de la collectivité nationale et ceux des individus qui la composent. Qu'en serait-il alors de l'équilibre entre les Etats du monde, autrement plus difficile à gérer par l'adoption de principes universellement reconnus et d'institutions internationales veillant à leur respect par tous les états du monde ?

Tout système étatique, si ouvert et si démocratique soit-il, tend à favoriser la reconnaissance des droits d'une étroite minorité au détriment de la majorité de la population. La démocratie règle le problème de la reconnaissance des droits individuels face aux droits de la communauté ; elle ne permet pas de concrétiser cette reconnaissance de l'individu, malgré les affirmations de ses thuriféraires, sous la forme d'un système apte à prendre en charge les besoins matériels et moraux de chacun de ses citoyens, et à un niveau qui satisfasse totalement leurs droits naturels à la reconnaissance qui, selon Fukuyama, constituent les ressorts profonds de la lutte politique.

COLONIALISME ET RECONNAISSANCE DE L'AUTRE

Le système colonial accentue cette inégalité dans la reconnaissance car il fait de la prééminence du droit à la reconnaissance d'un groupe sur un autre, le fondement de sa philosophie et de ses institutions politiques et administratives.

C'est, par essence, un système totalitaire, car il impose au peuple colonisé, une idéologie de soumission aux intérêts d'une minorité étrangère, parée de toutes les vertus qui définissent l'homme parfait, et qui, de ce fait, bénéficie de privilèges naturels auxquels ne pourraient prétendre les colonisés, du fait de l'imperfection de leur humanité.

Briser le carcan idéologique et institutionnel du système colonial n'est pas chose facile, car le colonisé en arrive à accepter comme normale sa soumission, et comme anormale et même immorale, au-delà des dangers qu'elle présente, sa révolte contre ce système, même s'il est conscient de la déchéance matérielle et morale à laquelle il est forcé.

DEPASSER LA CONDITION DE SOUMIS, LE PREMIER PAS VERS LA LIBERATION DU SYSTEME COLONIAL

Dépasser cette condition de soumission, et en briser les chaines psychologiques profondes n'est pas chose facile et n'est pas à la portée de tout un chacun. Tout mouvement de remise en cause du système d'oppression colonial ou autre, n'intervient pas de manière collective, mais met en action des individualités qui ont les capacités morales et intellectuelles comme le courage physique et moral indispensable pour non seulement prendre conscience de la déchéance de sa communauté, mais également pour affirmer qu'elle n'est ni naturelle, ni éternelle, et qu'il y a moyen de dépasser la situation de déséquilibre des forces et de briser le carcan de la soumission par l'action.

De telles individualités sont rares et constituent une infime minorité de la population. Sans leur action et leur détermination, la société reste inerte et accepte son sort, si misérable soit-il.

DE L'IMPORTANCE DES HEROS CONNUS OU INCONNUS !

Le mouvement de libération national n'aurait jamais pris l'ampleur qu'il a connu et n'aurait jamais réussi si ces individualités n'avaient pas émergé et n'avaient pas, par leurs actes et leurs paroles et leur exemplarité dans l'autosacrifice, jeté les bases et montrer le chemin qui devait finalement aboutir à la guerre de libération nationale.

Tenter de faire croire que le Premier Novembre est une date orpheline et que ceux qui ont lancé les évènements dont l'aboutissement a été l'indépendance de l'Algérie, ont tout construit à partir d'une table rase, sans prédécesseurs, sans maitres et sans passé, constitue non seulement une falsification de l'Histoire, de plus en plus difficile à défendre, mais également un acte de basse ingratitude à l'égard de ceux qui, en dépit de tout, ont cru à la capacité du peuple algérien de se soulever contre ses oppresseurs, mais ont également agi pour que ce peuple, misérable et profondément divisé, prenne conscience de sa force et ose affronter l'armée de la Cinquième puissance économique et militaire mondiale.

CINQUANTE ANS APRES L'INDEPENDANCE, UNE PRESENTATION BIAISEE ET MONOPOLISTIQUE DE L'HISTOIRE DU MOUVEMENT NATIONAL

Il est regrettable que, cinquante années après l'indépendance, on continue à ignorer, au niveau officiel s'entend, les centaines de héros sans gloire, sans lesquels jamais le FLN n'aurait pu être créé et triompher.

Bien que depuis 1988, la Constitution algérienne reconnaisse le droit à la différence dans les opinions politiques des citoyens, et bien que le concept de légitimité historique des tenants du Pouvoir ait été abandonné, pour ne pas dire révoqué et jeté aux oubliettes comme du linge inutile, l'esprit de parti unique continue à régner lorsqu'il s'agit de l'Histoire officielle du pays, telle qu'elle apparait à travers les différents actes de glorification des grands hommes du pays, que ce soit les films, les noms de rues, d'universités, de lycées ou autres.

MESSALI HADJ, ENCORE SOUMIS A UN OPPROBRE HYPOCRITE

La mémoire de Messali Hadj, le fondateur du mouvement nationaliste algérien, tout comme celle de ceux qui lui sont restés fidèles jusqu'au bout, continuent de souffrir des insultes et de l'opprobre de ceux qui, sans son action et celle de ses compagnons, n'auraient jamais été éveillés au nationalisme, et auraient été condamnés à une vie de misère sous le joug colonial.

Et lorsqu'on veut bien célébrer le fondateur incontournable et leader incontournable dans l'histoire du mouvement nationaliste algérien, on continue à le lier à sa ville natale, comme si son action n'avait pas eu d'écho en dehors de cette ville, et comme s'il n'avait jamais eu de partisans hors de sa région ! Tout un chacun sait qu'il n'y a rien de plus faux que cela et que ses compagnons les plus acharnés venaient d'autres régions du pays, ce qui a fait de lui un leader national, non un chef de tribu à influence régionale.

Il reste encore à créer un parti politique national qui soit organisé et dont les institutions soient établies hors de toutes considérations régionales, si ce n'est régionaliste, comme l'étaient les partis fondés et animés par Messali Hadj entre 1928 et 1962.

Et aucun des leaders qui tiennent le haut du pavé actuellement n'a les qualités à la fois humaines et intellectuelles, et la clairvoyance politique qu'a démontrées Messali Hadj dans un contexte autrement plus difficile que celui de l'Algérie indépendante. On ne peut que le constater et le regretter, car un Parti ne se crée pas par agrément administratif, mais par la clairvoyance de ses leaders et l'engagement de ses militants pour une cause qui transcende leurs intérêts personnels.

LES HEROS OUBLIES OU HONNIS QUI ONT PREPARE LE PREMIER NOVEMBRE

Parmi ses compagnons, qui ont joué un rôle central dans la préparation de la guerre de libération nationale, certains ont non seulement été oubliés, mais ont même subi les pires sévices, allant jusqu'à leur assassinat, par ceux qu'ils avaient éveillé à la cause nationale.

Parmi les héros oubliés sont ceux qui ont organisé et animé l'Organisation Spéciale, prélude au FLN et à l‘ALN.

Comme le rappelle Ahmed Mahsas, un des responsables de l'OS, dans son ouvrage «Le Mouvement Révolutionnaire en Algérie –de la Première Guerre Mondiale à 1954» (l'Harmattan, Paris 1979) cette organisation, dont le but était de lancer une action militaire contre le système colonial, était avancée dans la préparation de la lutte armée, mais fut découverte par les autorités policières de l'époque, à la suite de la trahison, en mars 1950, d'un militant , nommé Abdelkader Khiari dit Rhaïem, exclu de la section du MTLD à Tébessa.

Mahsas écrit sur cette trahison ceci (p. 276 ; op. cit.)

« Dans le but d'intimidation, L'OS de la région prit la malencontreuse initiative de le kidnapper. Il (Khiari) réussit à s'enfuir et pris de panique, il se présenta au commissariat de police où il raconta son histoire et donna les noms des membres de l'OS. Ce fut l'aubaine pour les services de police à la recherche du moindre indice pour déclencher les opérations répressives. La police opéra des arrestations et à l'aide des interrogations sous la torture, elle n'eut aucun peine à remonter les maillons de la chaine ;»

LES LEADERS DE L'OS, FUTURS CADRES DU FLN ET DE L'ALN

Les arrestations des militants de l'OS dénoncés par Khiari, n'épargnèrent pas l'Oranie, et de nombreux membres clandestins de cette organisation paramilitaire, au nombre de 43, se retrouvèrent dans les geôles coloniales. Parmi elles, des hommes qui devaient devenir célèbres par la suite comme hadj Ben Alla et Hammou Boutlélis, et même Ahmed Zabana, mais également un militant déjà membres du Comité central du PPA- MTLD, et organisateur important de la branche armée de ce parti qu'était l'OS, à savoir Tchouar Choaib, qui devait passer toute la période de la guerre de libération nationale dans les prisons coloniales pour finir exécuté sur ordre de ses propres frères de combat en mai 1962 et enterré dans une tombe commune, en compagnie de son frère Sid Ahmed ,membre d'un groupe clandestin du FLN pendant la guerre de Libération.

Voici ce qu'écrit à son sujet Khaled Merzouk dans son ouvrage : «Messali Hadj et ses compagnons à Tlemcen», (Alger, Dar el Othmania, p. 518)

«Choaib Tchouar et Ahmed Ben Bella étaient en étroite relation de 1930 à 1950. Issus du même milieu social, ils habitaient dans la même maison et fréquentaient la même école à Maghnia. C'est Tchouar qui a initié Ben Bella au nationalisme, et ils ont milité ensemble au sein du PPA et l'OS jusqu'en 1950, date de l'arrestation de Tchouar, alors que Ben Bella, recherché par la police coloniale s'est refugié à Alger. Deghine Benali (le futur colonel Lotfi) a également été embrigadé par Tchouar (leurs familles étaient voisines dans l'Allée des Sources dans le quartier El Kalaa supérieure, à Tlemcen, nda)»

LE PV DU TRIBUNAL D'ORAN : UN DOCUMENT REVELATEUR

Dans le PV du tribunal d'instance d'Oran, daté du 6 mars 1951 ; figurent les noms des 43 prévenus, arrêtés à la suite de la trahison de Khiari, dont ceux de Zabana et de Choiab Tchouar

Voici ce qu'écrit ce PV sur Tchouar et Zabana

«Tchouar Choaib : âgé de 26 ans, né le 31 janvier 1926 à Tlemcen, arrondissement dudit, tisserand, demeurant à Tlemcen, Sidi Bouzid, lettré, célibataire, non repris de justice. Détenu en vertu d'un mandat de dépôt en date du 9 mai 1950, écroué le même jour. Comparant.

Zabana Ahmed, dit «Toto» âgé de 24 ans, né vers 1926 au douar El Ksour, commune mixte de St Lucien, arrondissement d'Oran, soudeur, demeurant à Oran ; 22 rue Stambouli, lettré, célibataire, non repris de justice. Détenu en vertu d'un mandat de dépôt en date du 10 mai 1950, écroué le jour même. Comparant assisté de Me Sportée, avocat.»

Lors de cette séance du 6 mars 1950, l'avocat de Zabana a plaidé, dans un débat en huis clos décidé par le tribunal, pour que son client soit considéré comme étant un activiste politique. Tout un chacun connait le sort terrible qui devait attendre Ahmed Zabana, quelques six années lorsqu'il devint le premier moudjahid condamné à mort par la justice coloniale et exécuté le 19 juin 1956.

LA SECTION DE L'OS DE TLEMCEN : EMBRYON DE L'ALN

Pour ce qui est des activités de Tchouar, nommément cité comme chef de groupe para-militaire dans la section de Tlemcen, le PV est on ne peut plus clair et son texte mérite d'être reproduit abondamment :

«Les membres de la section de Tlemcen ont reconnu qu'une forte instruction militaire leur avait été donnée, notamment sur le tir, la guérilla, l'attaque des tanks, l'emploi de la grenade et qu'ils avaient l'obligation de fournir des renseignements sur les effectifs de l'armée et de la gendarmerie ; qu'ils étaient inspectés par des individus vêtus de cagoule noire ? qu'ils ont révélé le but de l'organisation secrète qui était de : libérer le pays par des moyens révolutionnaires- préparer un mouvement insurrectionnel pour la libération de l'Algérie ; libérer l'Algérie de la tutelle française ; libérer l'Algérie par la violence : libérer l'Algérie, notre pays, par des moyens de force ; libérer le territoire algérien par des moyens révolutionnaires ; libérer l'Algérie par des moyens militaires ; chasser les Français par la force, libérer l'Algérie par des moyens révolutionnaires et violents comme les maquisards de France.»

Ces informations sont on ne plus claires et prouvent que Tchouar était responsable d'une organisation qui se préparait à la lutte armée contre la présence coloniale, quelques cinq années avant le 1er Novembre et que nombre de ceux qui ont été jugés et condamnés en même temps que lui devaient se retrouver par la suite engagés dans la guerre de libération nationale, alors que lui-même devait passer toutes ces années dans les geôles françaises et n'en fut libéré qu'après le cessez-le feu du 19 Mars 1962, pour finir enlevé et torturé sur ordre de ceux-là mêmes qu'il avait initiés à la lutte armée.

Le film sur Zabana fait-il mention de Tchouar et de sa section paramilitaire de Tlemcen, comme elle est révélée par un document judiciaire authentique en provenance du tribunal qui les a auditionnés et jugés ? Rien n'est moins sûr !

DONNER LA GLOIRE QU'ILS MERITENT AUX HEROS DE L'OS

Est-ce que le fait que Tchouar ait été victime d'un règlement de compte à la veille de l'indépendance, réduit en quoique ce soit le fait qu'il est un héros authentique de la lutte de libération nationale ?

Il aura subi dans sa vie la double injustice du système colonial et de ses propres compagnons de combats, mais cela ne diminue en rien l'importance de son rôle dans la préparation de la guerre de libération nationale, fait reconnu par les autorités coloniales elles-mêmes, qui n'avaient aucun doute sur son engagement et sur ses capacités de leadership, et ont tôt fait de l'emprisonner dès les premiers coups de feu du Premier Novembre.

Il fait partie de ces héros qui n'ont pas eu le droit légitime à la gloire et n'ont pas fait l'objet de la moindre manifestation de gratitude de ceux qui jouissent de cette indépendance chèrement payée grâce à l'action résolue dans une période de grand désespoir, d'une minorité courageuse et décidée qui n'a pas craint d'affronter un système colonial puissant et apparemment invincible, tellement le rapport des forces était inégal entre ces militants et l'oppresseur.

EN CONCLUSION

1) Selon Fukuyama ; le ressort de l'action politique est de gagner la reconnaissance de l'autre

2) Toujours suivant ce penseur, la démocratie qui fait de la reconnaissance de l'autre son principe central, réduit les tensions politiques et élimine le recours à la violence par ceux qui se sentent non reconnus dans leurs droits, leurs intérêts matériels et moraux et leur position sociale.

3) Donc, dès lors que la démocratie libérale est le régime politique adopté par l'ensemble des pays du monde, l'histoire en tant que chaine d'événements qui bouleversent les systèmes politiques et la carte du monde, prend fin au profit d'une histoire sereine de l'humanité partageant les mêmes principes et les mêmes objectifs,

4) Cette vision quelque peu idyllique de l'évolution du monde ne prend pas en compte le déséquilibre des forces tant entre les Etats qu'à l'intérieur d'un pays, déséquilibre qui aboutit à une prise en charge des intérêts des uns au détriment des intérêts d'une majorité, et est source de crises violentes tant entre Etats qu'entre citoyens d'un même Etat.

5) Le système colonial, système politique totalitaire, car fondé sur une idéologie de domination, par une minorité étrangère, d'une majorité nationale différente, aboutit à la négation de l'autre par le groupe dominant, et à l'acceptation par le groupe dominé de cet état des choses comme produit naturel de différences profondes de qualités humaines entre le colonisateur et le colonisé.

6) La libération du colonisé commence par son refus de cet état naturel des choses et son affirmation du droit à être reconnu différent de l'autre.

7) Cette prise de conscience du droit à la différence n'apparait au départ que chez une minorité avancée du groupe colonisé.

8) Messali Hadj, comme leader du nationalisme algérien, a eu un rôle majeur dans le réveil du peuple algérien et son refus de la domination coloniale comme de sa revendication de reconnaissance par son colonisateur.

9) L'action de Messali Hadj a commencé et se développer dans un contexte de découragement et de déchéance sociale, culturelle, politique et économique des Algériens, qu'il est difficile d'imaginer maintenant.

10) L'étape suivante du rejet du joug colonial est la prise de conscience de la capacité de s'en libérer par les armes; malgré l'existence d'un rapport de forces inégal entre le colonisateur surarmé et le colonisé désarmé.

11) Cette étape apparait à travers la mise en place par le PPA/ MTLD de Messali Hadj de l'Organisation Spéciale; groupe clandestin chargé de préparer la lutte armée;

12) Ce groupe est trahi par un de ses membres de Tébessa et les forces de sécurité coloniales le démantèlent.

13) Dans l'Oranie, 43 éléments de l'OS sont arrêtés début 1950, jugés et condamnés à de lourdes peines.

14) Les documents judiciaires coloniaux décrivent avec précision l'état avancé de préparation de la lutte armée par l'OS dans la région de Tlemcen en particulier.

15) Un des leaders de l'OS à Tlemcen est Tchouar Choaib; membre du Comité central du PPA/ MTLD, qui passe en jugement en même temps que d'autres leaders du mouvement armé, y compris de Ahmed Zabana.

16) Tchouar fait partie de ces individualités qui ont osé imaginer une Algérie libérée par les armes; malgré le fait que l'armée coloniale était la cinquième armée du monde et qu'elle était appuyée par l'alliance militaire la plus puissante du monde, à savoir l'OTAN.

17) Au lieu de voir son héroïsme récompensé, et sa gloire assurée lors de l'accès de l'Algérie à l'indépendance, Tchouar est victime de règlements de comptes personnels et meurt assassiné sur ordre de ses propres frères de combats.

18) Sa mémoire comme celle de beaucoup qui se sont retrouvés éliminés physiquement, non parce qu'ils ont trahi la cause personnelle, mais parce qu'ils ont été l'objet d'actes de vengeance personnels et d'extinction physique destinée à ouvrir la voie au système du monopole du pouvoir par un groupe armé, n'a pas encore reçu l'hommage qu'elle mérite et la gloire qui aurait dû être le couronnement de son militantisme sans faute pour la libération du pays.

19) La légitimité historique comme fondement du régime politique algérien a été frappée d'obsolescence par la disparition quasi-totale de la scène politique de ceux qui peuvent y prétendre.

20) Donc les justifications politiques pour continuer à maintenir dans l'opprobre publique Messali Hadj et ses compagnons, et de passer sous silence leur rôle primordiale dans la préparation de la lutte de libération armée, n'est plus de mise ;

21) Il n'y sur le plan du patriotisme et de l'héroïsme aucune différence entre Tchouar et Zabana; l'un et l'autre se sont battus pour la création des conditions de la lutte armée et sa réussite, l'un et l'autre sont morts, le premier de la main de ses propres frères de combats, le second des mains du colonialisme.

22) Il n'y aucune raison que les actions de l'un continuent à être occultées tandis que la vie de l'autre est exaltée.

23) C'est de la reconnaissance et de la gratitude que l'on doit avoir, tant pour l'un que pour l'autre, car tous les deux ont fait partie des héros sans lesquels ce pays n'aurait jamais accédé à l'Indépendance.

24) Il est temps que soit mis fin au monopole de l'Histoire officielle et que soit reconnu l'héroïsme de tous ceux qui se sont battus pour que l'Algérie soit libre sans autre distinction que leur degré d'héroïsme et de contribution à l'atteinte de l'Indépendance nationale.



Choaib Tchouar est mon oncle,son frère sid ahmed qui a était assassiné avec lui c’est mon père Allah yarhamhom,Nchallah ykono fal Djenna.Leurs assassins ont les mains sales et Dieu seul les jugeras,Messali hadj a dit en 1962 que le FLN est un panier de crabes ils se mangeront,wallah c’est la vérité,on a assisté à pas mal de scène.....
Tchouar Mohamed ismet - Fonctionnaire - Oran, Algérie

26/02/2020 - 417152

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