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Les marchés publics à la loupe



Les marchés publics à la loupe
Cette structure devrait travailler de concert avec la Cour des comptes, l'Inspection générale des finances, la structure chargée de la lutte contre la corruption ainsi qu'avec les autres institutions concernées.Le Premier ministre veut renforcer le dispositif de contrôle des finances publiques et des marchés publics qui, ces dernières années, ont enregistré maints scandales portant sur des surfacturations, d'énormes surcoûts ainsi que des violations des procédures de passation des marchés.En effet, le Premier ministre a annoncé vendredi soir la création au niveau du Premier ministère d'une inspection générale qui a pour mission de contrôler les finances publiques et conférer davantage de transparence en matière de financement et de réalisation de marchés publics. "Le gouvernement procèdera prochainement pour la première fois à la mise en place d'une inspection générale au niveau du Premier ministère regroupant toutes les compétences économiques, financières et juridiques, qui se penchera sur les problèmes majeurs en matière de marchés publics", a annoncé le Premier ministre lors d'une conférence de presse donnée à l'issue du vote du plan d'action vendredi soir. Abdelmadjid Tebboune a précisé que cet instrument aura pour mission le contrôle minutieux des finances publiques notamment les marchés nécessitant des fonds conséquents. "Nous parviendrons à travers cette commission et avec le concours de tous les ministères concernés à la transparence que nous sommes engagés à conférer en matière de marchés publics et à augmenter le rendement des investissements lancés", a-t-il ajouté.La création du nouvel instrument est une mesure positive. Mais ce remède s'avère insuffisant. Il ne suffit pas de décréter la création d'une Inspection générale pour enregistrer des progrès dans la lutte contre la corruption, les marchés publics étant principalement l'objet de commissions et de violation des règles d'attribution des contrats. On garde en mémoire le scandale de l'autoroute Est-Ouest et, tout récemment, de l'attribution de marchés de viabilisation de parcs industriels à Adrar et Tindouf soulevé par un soumissionnaire, aujourd'hui annulés. Son efficacité dépendra de la qualité des ressources humaines au sein de l'Inspection mais aussi de la volonté politique de nos gouvernants à en finir avec ces pratiques.Ce qui n'est pas évident. Les conflits d'intérêt, la collusion entre les forces de l'argent et les politiques risquent d'empêcher cette inspection de jouer son rôle. À l'instar de la Cour des comptes dont les missions de véritable contrôle ont été gelées depuis plusieurs années, les deux structures de lutte contre la corruption qui ont fonctionné pendant des années sans aucun résultat ou bilan présenté. Cette inspection générale devrait se superposer à d'autres instruments de contrôle : Cour des comptes, structure de lutte contre la corruption, Inspection générale des finances. Ces institutions devraient travailler de concert sous l'autorité d'un même chef d'orchestre. Tout comme devrait être réactivé la Caisse nationale d'équipement (Cned) qui était chargé auparavant du suivi de l'exécution des projets d'infrastructures sur le plan financier ainsi que du contrôle du respect des délais.En tout état de cause, le fonctionnement de l'Inspection générale fournira un indice de la volonté de nos gouvernants à lutter contre la corruption au cours des prochains mois, voire dès l'an prochain, à empêcher les violations des procédures de passation des marchés, un mauvais usage de l'argent public et à instaurer la transparence dans les finances et les marchés publics.K. Remouche
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