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Les ménages toujours méfiants



Les ménages toujours méfiants
L'approche du mois de Ramadhan ne semble pas provoquer la ruée espérée et guettée chaque année par les spéculateurs.La baisse actuelle des prix ne semble pas dissiper les appréhensions des citoyens à Tizi Ouzou. Quelques jours seulement nous séparent du mois de Ramadhan, tous se consacrent aux calculs minutieux de la bourse familiale. On s'y prépare comme on peut. Avertie et surtout échaudée par les expériences passées, la population s'attend à une flambée des prix la veille du mois de Ramadhan.Il ne reste pas beaucoup de temps; le mois sacré approche à grands pas. Il faut dire que ces dernières années, les populations commencent sérieusement à comprendre l'origine du mal qui les ronge chaque Ramadhan. Beaucoup semblent comprendre que ce qui leur gâche la joie que procure ce mois de piété est en eux-mêmes. Les commerçants et leurs réseaux n'y peuvent rien si les dépenses sont rationalisées. Le mot «rationaliser» vaut son pesant d'or. Nous le verrons à travers les discussions que nous allons avoir avec les pères de familles, les mères et aussi les commerçants, détaillants et grossistes. Au niveau des marchés, les prix sont au plus bas. Contente de cette baisse spectaculaire mais non rassurante, une femme, la cinquantaine, regrette de ne pas avoir acheté un congélateur. «C'est en voyant ces prix que je regrette de n'avoir pas acheté un grand congélateur. J'aurais stocké le maximum de fruits et légumes. Je suis sûre que les prix ne resteront pas comme ça. Ils augmenteront la veille du mois de Ramadhan», affirmait-elle.Ses affirmations ne semblaient pas être prises au sérieux par le commerçant lui-même. «Heureusement que vous n'en avez pas madame. Si tout le monde réagissait comme vous, il y aurait eu une pénurie qui ferait rebondir les prix», explique-t-il doctement. La discussion nous mène vers le noeud du problème. Ce sont, selon plusieurs avis, les consommateurs qui provoquent la chute des pierres sur leurs têtes, pour reprendre les mots d'un vieil homme rencontré au marché couvert du centre-ville de Tizi Ouzou. «Les gens se ruent instinctivement sur les produits la veille du Ramadhan.Un chat aurait compris que la ruée provoquerait la hausse des prix», explique-t-il, imputant la responsabilité aux consommateurs qui n'ont aucune retenue quand arrive le mois sacré. Aucune fièvre à même de booster la mercuriale. «Cette année, je ne me ferai pas avoir. Je vais passer le mois de Ramadhan avec le minimum possible. Je vais vraiment jeûner», promet un jeune père de famille. D'autres par contre restent sceptiques car, justifient-ils, les gens finissent toujours par céder à l'appel des sirènes. «Vous allez voir.Le premier jour du Ramadhan, la ruée sera au rendez-vous. Les gens ne résistent à rien quand ils ont faim», dit-il, narquois. «Moi, personnellement quand j'ai faim, j'achète tout ce que je vois. Je ne sais pas pourquoi», reconnaît un autre qui prenait part à la discussion.



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