Algérie - Revue de Presse

Lutte contre l'obésité : des stratégies de prévention pas toujours efficaces



«Evitez de grignoter entre les repas», «évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré»' Nous sommes exposés à de nombreux messages censés raisonner nos choix alimentaires et lutter contre l'obésité, en réalité pas toujours utiles pour nous faire changer de comportement'
«Evitez de grignoter entre les repas», «évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré»' Nous sommes exposés à de nombreux messages censés raisonner nos choix alimentaires et lutter contre l'obésité, en réalité pas toujours utiles pour nous faire changer de comportement'
Jeudi dernier, le Fonds français pour l'alimentation et la santé organisait une conférence intitulée «Efficacité des campagnes de prévention de l'obésité : mesure des attitudes et comportements alimentaires». Carolina Werle, prof à l'Ecole de management de Grenoble, présentait ses dernières recherches en marketing social, discipline qui utilise les principes de base du marketing pour la promotion d'idées sociales, comme la lutte anti-tabac, par exemple, ou la prévention de l'obésité. L'objectif, c'est de «changer les comportements et pas seulement les croyances».
Les campagnes de prévention de l'obésité semblent efficaces puisqu'il est prouvé que les gens mémorisent plutôt bien les messages. Mais il ne suffit pas de connaître les recommandations en vigueur pour les appliquer dans la vie de tous les jours' Carolina Werle s'est donc intéressée aux effets des campagnes de prévention sur les changements dans les choix alimentaires, sur la conséquence concrète en terme de comportement. Ses recherches ont été publiées dans Archives Of Pediatric & adolescent Medicine, Obesity, Appetite, Food Quality & Preference.
L'utilisation de l'argument «santé» chez les ados
La première recherche cible les ados. Généralement, les campagnes de prévention enfoncent le clou sur le «risque santé». Mais après une expérimentation menée sur 797 jeunes de 14 ans, Carolina Werle montre que les ados sont plus sensibles à l'argument de «risque social» pour changer leurs choix alimentaires, car plus sensibles aux normes sociales et à l'influence des pairs' Le «risque social» peut alors être la désapprobation du groupe, le regard des autres, la peur d'être isolé. Le risque est identifiable à court terme, tandis que le "risque santé" est très éloigné dans le temps. Et à 14 ans, on ne se préoccupe pas trop de l'état de son corps à 50 ans'
Cependant, souligner le risque social négatif (exemple donné par l'étude : "Repas déséquilibrés, moqueries assurés") peut être stigmatisant. Carolina Werle préconise, donc, d'utiliser l'argument social en abordant les conséquences positives d'une bonne alimentation et non le contraire. Par exemple, selon l'exemple donné pendant l'expérience : "Repas équilibrés, amis à volonté !" un tel argument social pourrait donc plus facilement influencer les intentions des ados (et pas seulement les croyances !).
Le message «santé» sous une pub de Big Mac
La deuxième recherche s'intéresse aux messages «santé» insérés sous les pubs de nourriture, de la plus saine à la plus junk. L'hypothèse de départ est que "la présence des messages sanitaires tels qu'ils sont construits aujourd'hui (des recommandations sur la manière d'équilibrer son alimentation) pourraient servir à la justification de produits hédoniques" (un produit hédonique étant un «produit plaisir», donc assez souvent un produit gras ou sucré').
Par exemple, l'information «pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière» peut contrebalancer l'image d'un hamburger dégoulinant de sauce : «Ces deux informations présentées ensemble peuvent amener à un effet de compensation.» On va se dire : «Ok, je peux manger un gros burger puisque j'ai l'intention d'aller courir dimanche !», alors qu'en fait on n'ira peut-être (ou sans doute) pas courir ! Le message est présenté comme une solution pour éviter les côtés négatifs. "Ok j'ai mangé 5 fruits et légumes hier, donc je peux m'enfiler deux pizzas aujourd'hui"' Quand la culpabilité diminue, la consommation de «produits hédoniques» augmente. Cette recherche suggère, donc, que les messages sanitaires du PNNS (Programme national nutrition santé) peuvent avoir un effet contraire à l'effet désiré. Selon Carolina Werle, il serait donc souhaitable de "dissocier le message sanitaire préventif du message publicitaire pour un aliment hédonique, afin d'éviter les effets de justification entre les deux messages".
Jeudi dernier, le Fonds français pour l'alimentation et la santé organisait une conférence intitulée «Efficacité des campagnes de prévention de l'obésité : mesure des attitudes et comportements alimentaires». Carolina Werle, prof à l'Ecole de management de Grenoble, présentait ses dernières recherches en marketing social, discipline qui utilise les principes de base du marketing pour la promotion d'idées sociales, comme la lutte anti-tabac, par exemple, ou la prévention de l'obésité. L'objectif, c'est de «changer les comportements et pas seulement les croyances».
Les campagnes de prévention de l'obésité semblent efficaces puisqu'il est prouvé que les gens mémorisent plutôt bien les messages. Mais il ne suffit pas de connaître les recommandations en vigueur pour les appliquer dans la vie de tous les jours' Carolina Werle s'est donc intéressée aux effets des campagnes de prévention sur les changements dans les choix alimentaires, sur la conséquence concrète en terme de comportement. Ses recherches ont été publiées dans Archives Of Pediatric & adolescent Medicine, Obesity, Appetite, Food Quality & Preference.
L'utilisation de l'argument «santé» chez les ados
La première recherche cible les ados. Généralement, les campagnes de prévention enfoncent le clou sur le «risque santé». Mais après une expérimentation menée sur 797 jeunes de 14 ans, Carolina Werle montre que les ados sont plus sensibles à l'argument de «risque social» pour changer leurs choix alimentaires, car plus sensibles aux normes sociales et à l'influence des pairs' Le «risque social» peut alors être la désapprobation du groupe, le regard des autres, la peur d'être isolé. Le risque est identifiable à court terme, tandis que le "risque santé" est très éloigné dans le temps. Et à 14 ans, on ne se préoccupe pas trop de l'état de son corps à 50 ans'
Cependant, souligner le risque social négatif (exemple donné par l'étude : "Repas déséquilibrés, moqueries assurés") peut être stigmatisant. Carolina Werle préconise, donc, d'utiliser l'argument social en abordant les conséquences positives d'une bonne alimentation et non le contraire. Par exemple, selon l'exemple donné pendant l'expérience : "Repas équilibrés, amis à volonté !" un tel argument social pourrait donc plus facilement influencer les intentions des ados (et pas seulement les croyances !).
Le message «santé» sous une pub de Big Mac
La deuxième recherche s'intéresse aux messages «santé» insérés sous les pubs de nourriture, de la plus saine à la plus junk. L'hypothèse de départ est que "la présence des messages sanitaires tels qu'ils sont construits aujourd'hui (des recommandations sur la manière d'équilibrer son alimentation) pourraient servir à la justification de produits hédoniques" (un produit hédonique étant un «produit plaisir», donc assez souvent un produit gras ou sucré').
Par exemple, l'information «pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière» peut contrebalancer l'image d'un hamburger dégoulinant de sauce : «Ces deux informations présentées ensemble peuvent amener à un effet de compensation.» On va se dire : «Ok, je peux manger un gros burger puisque j'ai l'intention d'aller courir dimanche !», alors qu'en fait on n'ira peut-être (ou sans doute) pas courir ! Le message est présenté comme une solution pour éviter les côtés négatifs. "Ok j'ai mangé 5 fruits et légumes hier, donc je peux m'enfiler deux pizzas aujourd'hui"' Quand la culpabilité diminue, la consommation de «produits hédoniques» augmente. Cette recherche suggère, donc, que les messages sanitaires du PNNS (Programme national nutrition santé) peuvent avoir un effet contraire à l'effet désiré. Selon Carolina Werle, il serait donc souhaitable de "dissocier le message sanitaire préventif du message publicitaire pour un aliment hédonique, afin d'éviter les effets de justification entre les deux messages".


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