Algérie - Poterie

Maatkas (Tizi Ouzou) - Portrait: Nna Ouerdia, une potière aux doigts d’or


Maatkas (Tizi Ouzou) - Portrait:  Nna Ouerdia, une potière aux doigts d’or




La regarder travailler est simplement un régal pour les yeux. Avec ses doigts endurcis par le travail de l’argile qu’elle pratique depuis sa tendre enfance, elle réussit à fabriquer des objets artisanaux de toute beauté.

Mme Chalal Ouerdia, née Zouba, est aujourd’hui âgée de 72 ans, mais elle n’a rien perdu du sens du travail accompli et bien fait. Elle a gagné en notoriété par sa maîtrise du travail de l’argile. Ses produits de haute facture se vendent comme des petits pains à travers toute la région de Maâtkas et même au-delà.

Ce métier, elle l’a appris dès son enfance: «Ma seule école de formation était ma grand-mère que je regardais travailler pendant de longues heures et que j’accompagnais dans ses multiples activités alors que je n’avais que 8 ans. On m’a mariée à l’âgé de 13 ans et j’ai dû poursuivre ma formation avec ma belle mère».

A la nécessité, s’est rajouté l’amour de façonner la pâte d’argile.

Elle a appris à recueillir la bonne argile, à la nettoyer, à la modeler, à la décorer et aussi à la vendre ou à la troquer contre d’autres produits, surtout alimentaires.

Durant la guerre de Libération, la vie n’était pas facile. La misère gagnait toute la population. Il fallait travailler dur pour gagner sa subsistance et survivre.

La passion de la poterie la poursuit encore.

«L’argile c’est ma vie, je continuerai à pratiquer ce métier jusqu’à mon dernier souffle. Elle m’a permis d’élever et d’instruire mes six enfants qui sont tous aujourd’hui adultes. Mes quatre filles ont toutes appris le travail de l’argile et aujourd’hui elles sont de vraies expertes», dit-elle avec fierté.

Nna Ouerdia aimerait bien bénéficier d’un petit tour, d’un four et de petits outils, car à présent elle travaille toujours avec des moyens rudimentaires: «Maintenant que mes bras commencent à me lâcher, j’aimerais bénéficier d’un petit matériel et d’un petit local pour exercer mon métier et vendre mes produits», ajoutera-t-elle.

Ses filles sont là pour assurer la relève. 


Aït Iddir Hocine



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