Algérie - Revue de Presse

« La privatisation n?est pas un objectif en soi » La privatisation en Algérie ne doit pas être une fin en soi. Elle doit être perçue comme étant une mesure de réforme dont l?objectif est de parvenir à asseoir une économie performante et efficace. » C?est ce qui ressort, en substance, de la conférence présentée, hier au Forum « d?El Moudjahid, par Nacereddine Sadi, économiste spécialiste des questions de privatisation, actuellement professeur à l?université Pierre Mendès de Grenoble. Nacereddine Sadi est également l?auteur d?un ouvrage consacré à ce sujet et intitulé La privatisation en Algérie : objectif, modalité et enjeux. Au cours de son intervention, le conférencier a tenu d?abord à préciser que la privatisation n?est pas une solution miracle et que la thèse de l?inefficacité du secteur public est invérifiable sur le terrain. C?est la raison pour laquelle Nacereddine Sadi recommande dans son ouvrage la nécessité de maintenir l?intervention de l?Etat dans la sphère économique. « Il n?est pas question que l?Etat privatise la conduite des privatisations ou qu?il se désengage des entreprises qui n?ont pas encore trouvé des repreneurs », a-t-il indiqué. Analysant le processus de privatisation mené jusqu?ici par les pouvoirs publics, le conférencier dira que la vente pure et simple des entreprises ou leur transfert au privé a été un échec total, mais qu?en ce qui concerne les autres formes de privatisation (ouverture de capital, concession, autonomie de gestion...), une très bonne avancée est à constater sur ce plan. Selon lui, les conditions à même de permettre au secteur privé de mieux se développer restent tout de même insuffisantes, d?autant qu?il s?agit d?encourager les activités légales et de dissuader toute pratique informelle. A ce propos, l?invité du Forum d?El Moudjahid notera la nécessité de lutter contre le phénomène du commerce informel sans pour autant s?attaquer à lui frontalement. « Le mieux serait de faire en sorte de l?amener à basculer dans le secteur formel », a-t-il indiqué. Sur le plan social, Nacereddine Sadi pense que l?absence de consensus avec les partenaires sociaux et le manque de communication institutionnelle ont contribué à l?échec des privatisations, en ce sens que les travailleurs voient le privé comme étant un simple « accapareur et exploiteur ». Ce climat de méfiance s?ajoute aussi à la confusion qui règne souvent sur le plan politique, notamment lorsqu?il s?agit d?opter pour les modalités de privatisation ou de désigner les parties bénéficiaires.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)