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« Nous avons réorienté nos investissements vers des créneaux créateurs de valeur ajoutée »



« Nous avons réorienté nos investissements vers des créneaux créateurs de valeur ajoutée »
Le conseil national de la Cipa s'est tenu dernièrement. Quelles sont les principales orientations décidées 'Nous avons examiné plusieurs questions dont celles relatives à la situation économique du pays. Après débat, nous avons décidé de réorienter nos investissements vers de nouveaux créneaux qui répondent aux nouveaux besoins des Algériens et aideront à traverser cette conjoncture économique difficile en apportant de la valeur joutée. Les créneaux pour lesquels nous avons opté sont la solidarité, les centres et les parcs d'attraction et de loisirs, les centres pour personnes âgées, les investissements dans le tri et le recyclage des déchets domestiques, la mise en valeur des terres agricoles, l'industrie et le tourisme. Avez-vous lancé des initiatives pour la concrétisation de ces recommandations 'Nous avons tenu plusieurs rencontres avec des ministres dont la dernière le dimanche 27 novembre avec Mounia Meslem Si Ameur, ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme. Une série de projets à caractère social seront lancés dans ce secteur. Il s'agit de la réalisation d'un centre psychopédagogique en faveur des enfants handicapés à Alger et de deux autres à Oran et Constantine. D'une capacité d'accueil de 600 enfants, âgés de 3 à 10 ans, le premier projet va permettre la création de 85 postes d'emploi directs et 60 indirects. Une enveloppe de 42 milliards de centimes a été allouée à ce projet dont l'implantation est prévue à Dar El Beïda. Cet investissement permettra de ne plus envoyer nos enfants trisomiques se faire traiter à Toulouse (France), et donc d'économiser des devises, de faire travailler les spécialistes algériens dans leur pays, c'est-à-dire contribuer à réduire la fuite des cerveaux. L'école Aladin va lancer un autre projet de réalisation d'un collège de 2.600 places qui va créer 186 postes d'emploi directs et 240 indirects.Les porteurs de ces deux projets sont des femmes qui ont montré leur savoir-faire sur le terrain. Elles sont prêtes à apporter leur soutien à ces secteurs qui enregistrent un manque flagrant. La réussite de ce projet est tributaire de la bonne volonté des autorités locales et de la ministre. Auparavant, nous avons été reçus par le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, à qui nous avons exprimé nos préoccupations concernant les problèmes d'investissement dans son secteur. Les discussions ont porté sur la contribution des opérateurs nationaux en matière de stations de dessalement, d'épuration, de mise en bouteille de l'eau minérale. Très attentif, le ministre a donné des instructions aux entreprises de son secteur pour donner la priorité à la production nationale.Il est question de rencontrer le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, pour s'entretenir avec lui sur la question des promotions immobilières. Comment palier le problème de manque d'assiettes foncières dans les grandes villes, et voir quelle sera la contribution de nos entreprises pour résoudre les problèmes posés dans ce secteur. Nous avons sollicité d'autres ministres et nous sommes en attente de réponses pour engager des discussions sur les formes de contribution pour des projets porteurs. Vous avez lancé une caravane pour l'investissement dans le Sud et les Hauts-Plateaux conformément aux instructions du chef de l'Etat. Où en est cette opération ' La Cipa estime primordial d'investir dans ces régions. La caravane se poursuit et gagne d'autres wilayas. A ce propos, nous avons beaucoup apprécié le discours d'une importance majeure du Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de la rencontre gouvernement-walis au cours duquel il a appelé les opérateurs et les acteurs de l'administration à se retrousser les manches pour faire avancer l'investissement. Si certains pensent que ce discours est alarmiste, je dirais qu'il a été nécessaire pour faire bouger les choses. Après Ghardaïa où, depuis 2013, seulement six opérateurs ont réussi à avoir l'accord de lancement de leurs investissements sur une superficie accordée de 22.000 ha, la caravane s'est rendu à Adrar, Bordj Bou Arréridj où seulement neuf opérateurs sont sur la voie de concrétiser leurs projets alors que 21 autres attendent depuis juillet dernier. Un rapprochement a été fait avec plusieurs wilayas dont Chlef, Boumerdès, Relizane, Saïda, M'sila, Médéa, Laghouat et les villes du Grand-Sud pour que des opérateurs puissent créer de l'activité et de la richesse à travers la délocalisation de leur activité, le clonage, ou l'implantation de nouvelles unités. Si certaines wilayas ne disposent pas encore d'assiettes foncières pour recevoir des projets, nos opérateurs n'ont pas trouvé un intérêt pour se déplacer vers d'autres. A ce propos, nous avons sollicité l'intervention du Premier ministre pour aider nos 96 opérateurs ayant un patriotisme économique avéré à transférer certains projets en souffrance à Ghardaïa et Bordj Bou-Arréridj vers d'autres villes. Nous poursuivons nos démarches car nous sommes un partenaire social signataire du pacte économique de croissance. Nous nous sommes engagés dans la politique du gouvernement et nous tirons notre force de l'écoute, de la compréhension et du suivi que nous accorde le Premier ministre à travers ses écrits réguliers. Les opérateurs continuent donc de rencontrer des contraintes sur le terrain. Pourquoi 'C'est dû aux lenteurs administratives qui persistent au niveau local étant donné que le gouvernement à sa tête le Premier ministre a affiché sa volonté et donné des instructions pour lever toutes les contraintes et faciliter les démarches aux porteurs de projets. Mais la situation est autrement sur le terrain. L'Algérie est décidée à conquérir le marché africain. Avez-vous des projets à ce propos 'Nous participons en ce moment à la Foire internationale de Dakar où nos opérateurs prospectent des opportunités d'affaires avec leurs homologues africains. Nous avons une bonne activité d'exportation vers le Sénégal depuis cinq ans. Nous nous préparons pour le rendez-vous d'Alger (3 à 5 décembre) à travers la présence d'une forte délégation, l'exposition et les rencontres be to be. Qu'en est-il de vos projets avec les partenaires étrangers 'Nous avons lancé deux mégaprojets à Adrar en coopération avec deux firmes américaines dans le cadre de la règle de partenariat 51/49. Le premier est sur une superficie de 25.000 ha destiné à la mise en valeur des terres et le développement de la filière des céréales et du lait. Le deuxième est implanté sur une superficie de 30 000 ha destiné à la culture de la betterave sucrière, céréales, maïs, soja, et production fourragère pour la production de l'aliment de bétail. La transformation de tous les produits se fait sur le site pour l'exportation. Vous avez souvent plaidé pour le partenariat public-privé. Des résultats...Cela se concrétise dans le cadre de la règle 66/34. En 2012, nous avons monté une usine de céramique avec le groupe Dévindus à l'ouest. Nous sommes en négociation pour le lancement de plusieurs unités de production laitière à Tigzirt, Tizi Ouzou, Sidi Bel-Abbès, pour la transformation des dérives laitiers. L'application des deux règles de partenariat ne pose pas problème 'Les choses vont mieux et plus vite pour le partenariat avec les étrangers vu que l'administration est fortement impliquée pour la réussite des deux projets. Nous avons, par contre, enregistré des contraintes pour le partenariat public-privé national étant donné que nous continuons d'assumer le diktat de l'administration. Nous sommes en négociation depuis 18 mois et cela n'a pas encore abouti. Il y a, malheureusement, incompatibilité et réticence chez le secteur public qui reste trop lent. La loi de finances pour 2017 suscite des inquiétudes chez les Algériens. Qu'en pensez-vous 'Cette loi a été élaborée pour faire face à une situation difficile. La crise nous oblige à serrer la ceinture pour mieux gérer la situation économique et sociale du pays. L'appel à la patience et à la compréhension n'a pas été lancé uniquement à l'administration et aux opérateurs mais il a concerné aussi tous les citoyens algériens qui sont appelés, plus qu'hier, à assumer leurs responsabilités pour une sortie saine et intelligente de cette crise.Nous sommes appelés à produire nous-mêmes tout ce que nous consommons. C'est une nouvelle révolution que les Algériens doivent mener pour relever le défi. En tant qu'opérateur économique, cette crise ne nous fait pas peur. Nous sommes conscients de l'importance d'une mobilisation totale pour réussir.



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