Algérie - Revue de Presse

Obama veut sévir contre les spéculateurs des marchés pétroliers


Obama veut sévir contre les spéculateurs des marchés pétroliers
Le président américain, Barack Obama a soumis au Congrès un projet de loi visant à lutter contre les spéculateurs qui manipulent les marchés pétroliers, accusant les traders de mener le jeu en faussant les prix du pétrole pour empocher de gros profits.
Le chef de la Maison-Blanche a ainsi, présenté mardi une série de mesures dans un autre effort pour tenter de limiter les retombées politiques des prix élevés de l'essence, devenus un des gros enjeux électoraux des prochaines présidentielles. Le renforcement de la surveillance fédérale des marchés pétroliers, la mise en place de sanctions financières lourdes contre les spéculateurs, l'attribution d'un plus grand pouvoir aux régulateurs et la lutte contre le pétrole «virtuel», sont les principales mesures annoncées par le chef de la Maison-Blanche. «Nous ne pouvons pas permettre aux spéculateurs de manipuler artificiellement les marchés en achetant du pétrole et en créant l'impression de l'existence d'une pénurie qui engendre une flambée des prix leur permettant la réalisation de gains rapides». Dans ses détails, le plan d'Obama consiste à demander au Parlement le renforcement des moyens de la Commission des opérations sur les contrats à terme des matières premières (CFTC) et sa mise à jour technologique pour être en adéquation avec les forts moyens technologiques utilisés par les spéculateurs. Dans un objectif de dissuasion, il s'agit aussi d'aggraver les sanctions financières en infligeant aux manipulateurs des cours pétroliers une amende de 10 millions de dollars pour chaque jour de spéculation. Ainsi, au cas où un trader pétrolier aura spéculé durant 10 jours, l'amende sera de 100 millions de dollars. En outre, pour lutter contre les positions excessives virtuelles que prennent les traders de pétrole sans contrepartie financière, le président américain a exigé que la CFTC soit dotée d'un pouvoir l'habilitant à contraindre ces opérateurs de disposer des fonds nécessaires pour chaque transaction réalisée, appelés la «marge requise». Pour lui, ces mesures devraient permettre d'intensifier la surveillance des marchés du pétrole et «de combler les lacunes dangereuses qui permettent à certains opérateurs d'opérer dans l'ombre». A ce propos, il a souligné que son ministre de la Justice, Eric Holder, a été chargé de travailler avec la Commission fédérale de commerce et la CFTC ainsi que d'autres organismes pour «prévenir les actes de manipulation, de fraude et de toute autre activité illégale susceptible d'être derrière l'augmentation des prix de l'essence». Ce groupe examinera ainsi toute suspicion de fraude, déclaration inexacte ou collusion, tant au niveau de la distribution de détail que de la négociation sur des marchés de gros. Il se penchera également sur les pratiques des investisseurs, les facteurs de l'offre et de la demande et sur le rôle des spéculateurs et des traders sur les marchés. Rappelant les mesures qu'il a déjà prises dans le cadre des réformes de Wall Street pour contribuer à «faire sortir le marché de l'énergie de l'ombre grâce à une supervision réelle», M. Obama a mis en garde certains élus du Congrès de tenter de torpiller ces mesures de protection. Mais face au plan annoncé, les républicains continuent à accuser le président Obama de passivité face à la flambée du coût de l'essence, dont le prix se compose à hauteur de 71% de celui du pétrole brut, en lui reprochant de bloquer le développement de la production de pétrole et de gaz aux Etats-Unis. Selon les parlementaires républicains, souvent accusés par le camp démocrate d'être des «pions» des patrons de l'industrie pétrolière, le président Obama «veut tout simplement faire de la politique avec son plan». Le président a tous les outils à sa disposition et qu'il doit mobiliser s'il estime que le marché du pétrole est manipulé, a alors réagi le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, citant la Commission fédérale du commerce, la Commission de supervision boursière (SEC) et d'autres agences fédérales chargées de la régulation et de contrôle. Dubitatifs quant à l'efficacité des mesures annoncées par Obama, certains hedge funds (fonds spéculatifs) spécialisés en pétrole considèrent que la baisse du cours de toute matière première passe soit par l'augmentation de sa production, soit par une réduction de sa consommation. D'aucuns avancent que le projet de loi d'Obama a peu de chance d'être adopté puisque la Chambre des représentants est largement détenue par les républicains, alors que le Sénat, légèrement dominé par les démocrates, pourrait être entravé par la règle de minorité de blocage du vote dont bénéficie le parti d'opposition.




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