Algérie - Oléiculture, Production d'huile d'olive

Oléiculture à Béjaïa: Enième tentative pour organiser la filière




Oléiculture à Béjaïa: Enième tentative pour organiser la filière




Les participants s’accordent à dire que le problème de la filière se pose en matière d’organisation et non pas en termes de quantité d’huile produite ou de nombre de plants réalisés.

Les oléiculteurs de la wilaya de Béjaïa ont été invités, hier, à une énième rencontre afin de s’organiser en coopérative. L’initiative a été prise par la direction des services agricoles de la wilaya (DSA) dans le but de chercher les voies et moyens susceptibles de rassembler les fellahs autour d’une seule organisation, afin de mieux défendre leurs intérêts et protéger l’avenir de cette filière.

Les agriculteurs ont marqué leur présence au nouveau siège de la DSA, aux côtés du directeur général de l’Institut technique de l’arboriculture et de la vigne (ITAV), Mendil Mahmoud, du professeur Madani, de l’université de Béjaïa, du responsable de la subdivision agricole de Sidi Aïch, des représentants de la DSA, du président de l’Association des oléiculteurs de Béjaïa et du président de la Chambre de l’agriculteur de Béjaïa.

Lors de cette rencontre, tout le monde s’est accordé à dire que tous les signaux sont au vert sur le plan des potentialités que recèle ce segment dans la wilaya. Chaque année, la DSA fournit des chiffres satisfaisants en termes de nombre de plants réalisés, d’huileries réceptionnées et de superficie de terre défraîchie au profit de l’oléiculture. Cette année, la superficie totale de l’oliveraie destinée à la production de l’huile est estimée à 58.000 ha, contre 56.000 l’année passée.

La production a également connu une augmentation, mais le rendement à l’hectare a diminué de 20,08 q pendant la campagne de 2015-2016, à 11,42 q cette saison, ce qui a conduit au recul de la production d’huile à plus de 120.000 hl à la campagne de 2016/2017, contre plus de 210.000 hl l’an dernier.

En outre, le rapport de la DSA a mentionné que pas moins de 309 huileries, dont 49 financées dans le cadre des fonds d’aide aux agriculteurs, ont été mises en service avec une capacité théorique de transformation de 2.136 q/h.

D’emblée, Mendil Mahmoud, directeur général de l’ITAF, constate que «le problème de la filière oléïcole ne se pose pas en matière de quantité d’huile produite chaque année, ni en termes de plants réalisés. Mais, il s’agit d’un souci d’organisation». Les conséquences de cette mauvaise organisation, estime-t-il, provoquent la perte de la moitié de la production d’huile chaque année. Des millions de dinars sont perdus également à cause de la non-valorisation des rejets des huileries, à savoir le grignon et la margine qu’on ne transforme plus.

La coopérative permet non seulement à l’administration de trouver un interlocuteur, mais elle représente une adresse pour les investisseurs nationaux et étrangers qui souhaitent transformer l’olive. A titre d’exemple, le directeur général raconte, qu’en 2013, un producteur espagnol s’est rendu en Algérie afin d’acheter 10.000 q d’olive pour satisfaire un contrat, alors que la récolte en Espagne, cette année-là, n’était pas au rendez-vous.

L’orateur dit avoir regretté de ne pas pouvoir répondre favorablement à l’investisseur, puisque malgré la disponibilité du produit dans la région de Béjaïa, il était impossible d’aller la chercher et de la rassembler chez les producteurs locaux.

Pour le président de l’Association des oléiculteurs, avant d’aller plus loin, l’administration doit envoyer des signaux positifs aux agriculteurs afin qu’ils reprennent confiance en leur tutelle. Car, dit-il, «c’est la 4e fois que les fellahs sont appelés à s’organiser en coopérative, mais sans succès».

Le représentant de la DSA est convaincu que la mise sur pied d’une coopérative créera de la dynamique entre les acteurs de ce secteur et rendra le contact et le travail plus faciles.

Lors des débats, les agriculteurs on soulevé beaucoup de problèmes, dont l’enclavement des oliveraies, l’absence de pistes agricoles et le manque de formation en technique de production et d’entretien des plantes.


Photo: La production de la campagne 2016/2017 est estimée à 120.000 hl

Nordine Douici

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