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Polémique au Parlement canadien




Polémique au Parlement canadien
La tuerie de la mosquée de Québec le 29 janvier, qui avait coûté la vie à six innocents, dont deux Algériens, a relancé le débat sur l'islamophobie qui a prend au Canada une autre tournure.Une motion contre l'islamophobie proposée par une députée du Parti libéral du Canada (PLC), parti au pouvoir, a semé la controverse au Parlement fédéral à Ottawa. La motion M-103 propose de condamner l'islamophobie et d'endiguer le climat de haine qui s'installe parmi la population. Le texte présenté mercredi et jeudi lors d'un débat parlementaire a soulevé un tollé général entre les libéraux et les conservateurs (opposition). La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, qui a défendu le projet à la Chambre des communes, a justifié l'ajout du vocable "islamophobie" dans le libellé de la motion par la hausse "des crimes haineux contre les musulmans", rapporte la presse canadienne. La ministre libérale voulait ainsi contrer la volonté du Parti conservateur du Canada (PCC) d'élargir la motion en question. "L'islamophobie, c'est clair, c'est une discrimination contre les musulmans", a-t-elle soutenu en point de presse jeudi. Le gouvernement libéral dit ainsi soutenir "inconditionnellement" la motion M-103, dont le texte suggère qu'Ottawa devrait "condamner l'islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques". Puisqu'il s'agit une motion d'initiative parlementaire, le vote n'aura pas lieu de sitôt. Il peut intervenir dans quelques semaines, voire quelques mois. La motion a été déposée par la députée de Toronto Iqra Khalid en décembre 2016 dans une indifférence totale. Mais depuis la tuerie de la mosquée de Québec le 29 janvier dernier faisant six morts, dont deux Algériens, et cinq blessés, le débat sur l'islamophobie prend une autre tournure. Les autorités canadiennes ont rendu hommage aux victimes de l'attentat terroriste en honorant leur mémoire dans une cérémonie officielle à Montréal et Québec. Le présumé auteur de la fusillade, Alexandre Bissonnette, un étudiant de 27 ans, qui fait face à 11 chefs d'accusation, dont six pour meurtre prémédité, est un partisan de l'extrême droite américaine qui s'est radicalisé sur internet. Le débat sur l'islamophobie meuble souvent l'actualité politique au Québec. En 2014 lors de la campagne électorale provinciale, le Parti québécois, alors au pouvoir, avait proposé une charte des valeurs qui visait à interdire le port de signes religieux ostentatoires pour les fonctionnaires de l'Etat. Le parti souverainiste a été emporté par un raz de marée libéral et le projet tombé à l'eau. Le débat entamé mardi à l'Assemblée nationale du Québec sur la laïcité est également empreint de dissensions.De Montréal : Yahia Arkat

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