Quand l'acte accompagne le v'u

Au départ, toutes les conditions étaient réunies pour signer l'échec de Mohamed Nouiri, un ancien cadre gestionnaire d'une entreprise publique à Souk Ahras,parti en zone rurale mettre à l'épreuve son esprit d'initiative et ses passions d'homme aguerri au travail. Sans eau, sans moyens de travail et sans assistance aucune, il se lança, il y a à peine cinq années, dans la culture de la terre, pour donner aujourd'hui, un démenti cinglant aux partisans du moindre effort et aux contingents de pseudo agriculteurs qui ne vivent que pour la prime de soutien et du remboursement des calamités naturelles.«Ces vergers que vous voyez, cette eau qui coule, ces sentiers qui mènent aux montagnes et longent mes cinq hectares sont le résultat d'un travail manuel de longue haleine. Et je peux vous dire que le plaisir que j'éprouve en voyant pousser ces arbres me donne envie de redoubler d'efforts», a-t-il confié, tout heureux de voir une terre accidentée et en jachère depuis plusieurs décennies, transformée en un véritable éden local.Ach Laâgueb, un hameau situé à quelques encablures de Ouled Driss est une suite de petites habitations, où persistent d'anciennes masures au milieu de terres abandonnées qui n'augurent ni opulence ni vie sédentaire. C'est pourtant là que Nouiri récolte déjà les fruits de plus de 500 arbres, dont 150 amandiers et 40 cerisiers, voire des fraises d'une qualité et d'un calibre exceptionnels.On y compte également des espaces pour la culture de la pomme de terre et des oignons. Du secret de l'abondance des eaux dans ces vergers, il dira : «J'ai réussi en utilisant les moyens du bord et des fonds personnels à aménager un bassin de 120 000 litres et de renforcer mes capacités par l'exploitation des eaux pluviales avec des méthodes de nos ancêtres, et c'est là, je présume, l'un des secrets de cette couleur verdoyante de toutes les plantes même en période de canicule.» Nouiri, qui s'est lancé dans cette aventure dans le but de meubler de travail ses années de retraite, n'a pas regretté son choix, et il vend déjà au prix fort son produit bio 100%, comme il aime le qualifier.