Algérie - A la une


Les canaux de communication de masse, notamment la radio, sont utilisés pour informer et sensibiliser les citoyens sur des sujets divers. cette fois, il a été question de parler du phénomène de la harga.Du 12 au 14 décembre, la radio locale Dahra a joint de manière directe les auditeurs, les clandestins et autres rescapés de la mer dans une émission non-stop pour capter les attentions sur ce phénomène de la harga qui vient de prendre une grande ampleur, surtout ces derniers jours, dans la wilaya de Mostaganem.
En direct sur la radio pendant 3 jours, les «survivants» ont parlé avec courage de leur aventure en mer, sur leurs interceptions par les gardes-cètes, de course-poursuite, de présentation devant les tribunaux et les centres de rétention en Espagne.
Les interviewés de cette émission se sont dit tous choisir cette voie pour fuir le chômage et le mal-vivre malgré le risque d'être engloutis par une mer houleuse ou d'être avalés par des squales.
Ce phénomène n'a épargné aucune catégorie sociale, des universitaires, des pères et des mères de famille des jeunes et moins jeunes, des suites du chômage, de la déperdition scolaire, la corruption, la pauvreté, la répression dans toutes ses formes et le silence des officiels. La liste est longue et les jeunes sont découragés.
Le cas de ce jeune homme de 28 ans, qui a témoigné de son cas de récidive ; d'ailleurs dit-il, à peine sorti du tribunal, il a décidé de tenter de nouveau 4 fois de suite une autre aventure jusqu'à aboutir ou périr.
Les témoignages diversifiés des harragas ont permis de savoir qu'il y a bien des jeunes qui ont réussi à traverser la mer et arriver sans embûches en Espagne mais après avoir passé des mois de misère et de galère sans papiers et surtout sans travail «même dans les fermes agricoles, on ne nous a pas embauchés pour la cueillette des fruits et légumes, et puis la traque des services de sécurité étaient quasi quotidiennes et insoutenables».
Il y a à peine 15 jours à Mostaganem, une embarcation s'est retournée à quelque 4 milles de la côte du cap Ivi. De grosses vagues ont déferlé et absorbé les harragas, leurs cadavres ont été repêchés dans les filets des pêcheurs alors que d'autres clandestins, plus chanceux, ont été sauvés par les gardes-cètes des deux côtés du pourtour méditerranéen, et ce n'est qu'un exemple parmi des dizaines d'autres exemples avérés racontés dans cette émission.
Des familles déchirées par la disparition de leurs enfants ont fait pleurer les âmes sensibles à la radio. Des parents inconsolables qui ne comprennent pas comment leurs enfants se sont lancés dans cette aventure, disparus sans rien révéler de leurs intentions de traverser la mer, comme le cas de cette maman de 66 ans, qui depuis une dizaine d'années, espère un signe de vie de son enfant. C'est plus que de la peine : un fils parfois deux à la fois d'une même famille disparus à la fleur de l'âge. Un deuil devenu impossible et ces mamans dévastées par le chagrin qui ne tiennent que grâce à des antidépresseurs pour supporter leur destin.
Cette émission non-stop proposée par la radio locale, va-t-elle changer les choses et les idées des jeunes sur leur envie de partir ' Vont-ils penser à deux fois avant de tenter l'aventure, car cette expérience est coriace ' Il y a des gens plus compétents pour changer la donne, l'Etat, les politiciens et tout le monde sait pourquoi les jeunes veulent s'exiler tout simplement parce qu'ils cherchent une vie meilleure.
Psychologues et autres invités au studio de la radio sont tous unanimes pour déclarer qu'il faut à tout prix améliorer les conditions de vie de ces jeunes oisifs en matière d'emplois, de revenus, de formation et de logements.
Les jeunes doivent revenir à la raison. La solution de la harga n'a aucune chance de servir leurs intérêts si ce n'est qu'ils s'égarent dans une attitude suicidaire.
L'imam appelé pour donner son avis sur ce phénomène dira que cette entreprise est interdite par l'islam et récita quelques sourates tel le verset : «Ne vous est-elle parvenue, la nouvelle de ceux qui, auparavant, ont mécru et qui ont goûté la conséquence néfaste de leur acte, ils auront en outre un châtiment douloureux.» (Sourate 64 At taqabun, la grande perte).



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)