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Rassemblement samedi à Alger




Rassemblement samedi à Alger
Plus de dix syndicats appellent à un rassemblement national samedi prochain, à la place des Fusillés à Alger.Ces syndicats encadrés dans l'intersyndicale, représentant essentiellement les secteurs de la Fonction publique, protestent contre l'émiettement du pouvoir d'achat des travailleurs et continuent d'exprimer leur mécontentement concernant la loi sur la retraite. «Cela fait une année que nous exprimons nos revendications de manière pacifique. Tous les dossiers sont au même niveau. Il n'y a aucun écho du gouvernement.
Mais aujourd'hui, c'est le piétinement des libertés syndicales qui nous interpelle le plus», souligne Sadek Ziri, président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), lors de la conférence de presse animée hier par les représentants des syndicats autonomes. Le cas des travailleurs syndicalistes du groupe Sonelgaz et d'Algérie Poste poursuivis et licenciés pour activités syndicales illustre la politique de refus de reconnaissance des syndicats autonomes, qui prend chaque jour des proportions alarmantes, s'indigne le syndicaliste.
«Malgré une décision de justice en leur faveur, les syndicalistes d'Algérie Poste n'ont pas pu réintégrer leurs postes de travail. Aujourd'hui, même la justice est incapable de protéger les travailleurs», souligne M. Ziri. L'intersyndicale craint que l'année 2018 soit «désastreuse» pour les travailleurs. «La dévaluation de plus de 30% du dinar a durement impacté le pouvoir d'achat des travailleurs.
Avec les nouvelles mesures contenues dans le projet de loi de finances 2018, les travailleurs seront les plus touchés par la crise», soulignent les représentants des travailleurs. Le recul sur l'impôt sur la fortune, que le gouvernement s'apprêtait à instaurer, renseigne sur le peu d'importance qu'accordent les pouvoirs publics à la protection du pouvoir d'achat des travailleurs.
«En fait depuis des décennies, à défaut d'une politique économique créatrice de richesse, le gouvernement compte sur les impôts prélevés sur les travailleurs pour combler les déficits du Trésor», commente Idir Achour, porte-parole du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (cela). Le syndicaliste tire à boulets rouges sur les membres du Parlement qui ont plébiscité toutes les lois antitravailleurs. «La situation sera explosive, d'autant plus que c'est aux fonctionnaires de mettre encore une fois la main à la poche pour payer les déficits», ajoute M. Achour.
De son côté, Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (snapest) dénonce «l'injustice du système fiscal. Au moment où un salarié est prélevé à plus de 200 000 DA annuellement, de grands commerçants ne versent que 60 000 da par an».
Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (snpsp), estime qu'aujourd'hui «il y a une fissure entre la classe politique et les préoccupations des travailleurs». «Les syndicats vont s'exprimer le 25 novembre pour interpeller l'opinion publique sur les difficultés qui les attendent. Ce sera certainement le début d'une série d'autres actions de protestation. Des grèves ne sont pas à écarter et seront annoncées en temps opportun», explique le président du snpsp.
Messaoud Boudiba, coordinateur national chargé de la communication au Cnapeste, lance un appel à la mobilisation nationale autour des revendications de l'intersyndicale. «Le code du travail risque de connaître le même sort que celui de la retraite. Le gouvernement risque de les adopter sans le consentement de toutes les parties concernées. Il n'hésitera pas à appauvrir les fonctionnaires pour couvrir les déficits du budget, et ce sont les acquis des travailleurs qui sont en jeu», souligne M. Boudiba.
En plus des revendications liées à la protection du pouvoir d'achat, l'intersyndicale proteste contre la suppression de la retraite anticipée dans le cadre de la nouvelle loi sur la retraite en vigueur depuis début 2017. Plusieurs rassemblements et grèves ont été observés pour faire pression sur le gouvernement «pour éviter tout recul sur d'autres acquis». L'intersyndicale dénonce le silence du gouvernement et la fermeture des portes du dialogue.
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