Algérie - Agroalimentaire

Reprise du travail à la laiterie de Draâ Ben Khedda Les travailleurs devaient mettre fin à la grève hier soir


C'est la fin de la grève à la laiterie de Draâ Ben Khedda de Tizi Ouzou. Les travailleurs de l'ex-Orlac devaient mettre fin au mouvement de grève hier soir pour reprendre vers 22 h.
«Nous allons reprendre le travail ce soir (hier, ndlr) à partir de 22 h», nous a confirmé un membre du collectif des travailleurs, qui explique que la décision a été prise dans le but de sauvegarder les intérêts des travailleurs, mais aussi de l'outil de production qu'est cette usine qui couvre plus de deux tiers de la demande locale en lait en sachet.
Il faut dire qu'aucun rebondissement n'est à signaler dans cette affaire qui continue de faire l'actualité régionale. Les membres du collectif des travailleurs se sont contentés de déclarer que la décision de reprise est dans l'intérêt des employés.
Or, deux jours auparavant, ils ne cessaient de répéter que tout le monde est mobilisé pour aller jusqu'au bout du mouvement, afin d'arracher la satisfaction de leur revendication désormais essentielle, relative aux résultats de la commission d'enquête.
Jusqu'à présent, aucun résultat n'est connu, encore moins en faveur du plaidoyer des travailleurs qui estimaient qu'une poudre périmée aurait été utilisée par le repreneur dans la production ! Qu'est-ce qui aurait donc motivé le collectif des travailleurs à reprendre le travail ' «La réponse est toute simple. Il s'agit bien de la peur d'être licencié», explique une source qui a requis l'anonymat.
En effet, le repreneur de la laiterie de DBK était clair dans son appel diffusé dernièrement dans lequel il exhortait les employés à reprendre le chemin du travail. Faute de quoi, des mesures seront prises à leur encontre. «La direction générale appelle l'ensemble des travailleurs à faire preuve de sagesse, de sagesse professionnelle, de sens de responsabilité et reprendre leurs postes de travail le dimanche 5 août à 9h.
Faute de quoi, la direction de la laiterie se réserve le droit de préserver ses intérêts conformément à la réglementation», avait écrit la direction de l'usine. Notre source précise que l'emploi du mot «réglementation» est tout simplement synonyme de «licenciement ou de jours de mise à pied». C'est dire que la loi est en faveur du repreneur qui semblait, cette fois, déterminé à prendre des décisions radicales, jusque-là, évitées. Ces interventions à travers les ondes de la radio locale ont beaucoup donné à réfléchir aux travailleurs.
Autre facteur qui aurait poussé le collectif des travailleurs à décider d'une reprise, c'est le fait que des dissensions se sont constituées. En effet, une partie des travailleurs a toujours réclamé l'abandon de cette piste de grève, de peur qu'ils soient traqués par le repreneur.
Comme ce fut le cas lors de la grève des cinq mois, où une partie des employés s'était élevée contre la grève et avait réclamé la reprise immédiate. Des employés qui sont pères de famille se disent fatigués d'observer des grèves qui ne mènent nulle part, risquant ainsi leur gagne-pain. A cela, s'ajoute le flou qui entoure tout le conflit de la laiterie depuis octobre 2011.
Un climat marqué par un silence radio des autorités locales et des plus hauts responsables des secteurs de l'agriculture et de l'industrie, mais aussi, et à chaque fois des «mêlées» du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dans le conflit. Des intérêts de personnalités, beaucoup plus puissantes que le repreneur de la laiterie, privatisée pour rappel en 2008, seraient en jeu. C'est pourquoi le combat des travailleurs dont celui de certains syndicalistes ' qu'ils soient manipulés ou pas ' pourrait bien aboutir à un non-recevoir !


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