Algérie - Revue de Presse

Retour sur la bataille de Boumisra du 2 décembre 1956




Retour sur la bataille de Boumisra du 2 décembre 1956
Boumisra, un hameau anonyme par sa situation, ne veut rien dire pour le commun des Algériens, surtout celle de la génération actuelle' Et pourtant elle compte des morts et des invalides pour la cause commune qui a consisté à libérer le pays de l'empire colonial. Ce lieu-dit situé à quelques encablures de Ghoumrassa et de la ville de Bordj-Ménaiel, méconnu par la population, n'était pas loin du PC de Bougueyere, quartier général des moudjahi-dine, et les pistes qui y menaient étaient difficiles, très cahoteuses et même tortueuses.
La localité de Boumisra est visible de loin et demeure inhabitée. Elle est devenue un véritable cimetière de maisonnettes abandonnées depuis des années, qui gardent jalousement leurs mystères. Sur ce point, l'esprit se surprend à triturer des réminiscences ou des faits de l'histoire sur la guerre de l'Algérie combattante, et la bataille sanglante de Boumisra du 2 décembre 1956 en est un parfait exemple. Pour une région boisée qui mène directement au PC de Bougueyere de Ghoumrassa où étaient cantonnés les moudjahidine, il était très difficile d'accès au quartier général à cause des nombreuses forêts truffées de broussailles, rendant le maquis difficile et inabordable par ses chemins sinueux. On utilisait des bêtes de somme (ânes, mulets) pour acheminer des vivres ou des armes. La bataille de Boumisra est une opération digne d'être racontée pour peu qu'on veuille ouvrir les yeux de nos enfants assoiffés de vérité et jeter ainsi leurs moissons futures d'un patriotisme sans faille dans leur c'ur juvénile. Nous ne pouvons rester muets ou en marge sur des faits très importants qui ont marqué cette grande bataille, l'une des plus importantes de l'époque coloniale dans les annales de la région, sans oublier d'aborder le concept dans lequel cette bataille s'est déroulée et le fait qu'elle n'a été que l'aboutissement d'autres combats qu'a connus auparavant la région de la Wilaya 3, tels ceux de Oued Ksari, Chender, Timezrit, Vacher, Bastos, Isser. Des centaines d'hommes, des moudjahidine valeureux et aguerris au combat tombèrent après des accrochages terribles et meurtriers avec l'ennemi qui utilisa son potentiel militaire et sa puissance de feu. Le calvaire de nos djounoud extenués et marqué par de longues marches sans répit est inscrit dans l'histoire glorieuse de l'Armée de libération nationale. Le sacrifice de ces hommes doit être estimé à sa juste valeur par la nation, surtout pour des combattants de la trempe des Ahmed Djennane, Akkouche Rabah, Mokdad Ahmed, Ahmed Moh Seghir (Idir), Mohamed Oubelaid, le sergent Hanifi Slimane, Si Said Ouali, Boudaoud Ali ainsi que des dizaines d'autres moudjahidine, sans oublier les 22 chouhada cloîtrés par des tirs d'obus dans la grotte de Baghla, surnommée Ghar Ihmane, et qui n'ont jamais fait l'objet d'un quelconque déterrement. La bataille de Boumisra est encore vivace dans l'esprit de ceux qui l'ont vécu et qui y ont survécu. Elle a fait taire le cocorico du coq gaulois durant cette période inoubliable grâce au courage d'hommes brames acquis à la cause algérienne pour libérer le pays de l'emprise coloniale. Agissant sur renseignements, l'armée coloniale française a déployé de nombreuses escadrilles T6 ou T28, des hélicoptères pirates, des Mistral F47 Thumderbott et ADA Skyraiders, des chars AMX13 et des automitrailleuses rapides, une véritable armada de militaires susceptibles d'encercler nos vaillants combattants pour poursuivre sans relâche la politique de la destruction mais c'était sans compter sur la vigilance de nos héros qui ont été surpris par le vrombissement d'un piper de reconnaissance qui les a localisés. Les responsables de la Katiba, Ahmed Mokdad, Rabah Akkouche, Ahmed Djennane (ayant poursuivi sa carrière au sein de l'Armée nationale populaire au grade de commandant) et qui était connu par son célèbre nom de guerre Si Othmane, avaient deviné les intentions de l'armée française qui voulait les prendre vivants. Ces derniers détalèrent à l'opposé de l'objet recherché par le ratissage. Aidée par l'escarpement du terrain, la Katiba s'est divisée en plusieurs groupes et réussit momentanément à fuir devant l'ennemi mais un face-à-face dans une bataille sanglante a permis à nos vaillants combattants d'infliger une lourde défaite à l'ennemi qui a perdu 100 soldats français, alors que 07 chouhada de la cause nationale. Malheureusement cela n'a pas empêché l'ennemi de se replier pour laisser place à l'artillerie lourde et à l'aviation. Le combat a duré une journée complète et bien qu'appuyé par l'aviation, l'ennemi a subi des pertes importantes.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)