Algérie - Urbanisme

Rue Ghamri Ahmed Lakehal, cité des combattants, à Constantine 29 familles en danger



Rue Ghamri Ahmed Lakehal, cité des combattants, à Constantine 29 familles en danger




Sollicité par les habitants, le CTC a établi en 2002 un rapport alarmant sur les sérieux risques menaçant la bâtisse, lequel rapport a été présenté aux autorités mais sans résultat.

C’est un constat des plus alarmants que nous avons fait, hier, en visitant l’immeuble situé au n°6 de la rue Ghamri Ahmed Lakehal, dans la cité des Combattants à Constantine. A l’entrée du bloc, on est choqué par ces fissures béantes qui laissent voir l’intérieur des locaux contigus. Les murs semblent tenir par miracle. Le danger guette les locataires à tout moment. Juste au premier étage, c’est un autre décor d’une façade qui risque de céder, alors que le mur de la partie droite est complètement incliné. Sur les côtés de l’immeuble, les fissures sont partout présentes.

La bâtisse, située en face de l’entrée de la mosquée des Chouhada, se trouve dans une zone de glissement, déjà classée, puisque deux immeubles se trouvant juste derrière ont été rasés depuis des années.

«Nous sommes 29 familles dans cet immeuble ; nous vivons dans la peur tous les jours. Nous sommes pris de panique à la moindre secousse. Cette situation intenable dure depuis 1987. Aujourd’hui, les choses deviennent critiques, et nous ne comprenons pas jusqu’à ce jour l’attitude des autorités qui se murent dans un silence incompréhensible d’autant plus qu’il s’agit de vies humaines, faudra-t-il attendre que survienne une catastrophe pour agir», déplorent les habitants.

Ces derniers affirment qu’ils ont présenté aux autorités de la wilaya toutes les preuves du bien fondé de leurs déclarations. Il s’agit d’un rapport accablant des services du Contrôle technique de la construction de l’Est (CTC), sollicités par le comité des locataires en mars 2002. Un rapport qui mentionne clairement la présence de plusieurs problèmes, dont une inclinaison estimée à une dizaine de degrés, un cisaillement de plusieurs poteaux au niveau du rez-de-chaussée, un affaissement du dallage du hall d’entrée, une fissuration de 45% au niveau de certaines cloisons de séparation et une étanchéité de la terrasse défaillante.

«Le CTC a bien voulu nous remettre ses recommandations, ainsi que les mesures à suivre pour stopper ces dégradations à court et moyen termes, avant de lancer une opération de renforcement et de réhabilitation de l’ouvrage», poursuit le représentant des habitants.

«Les autorités sont au courant des risques qui pèsent sur nous et menacent nos vies, surtout que la bâtisse a connu de sérieuses dégradations ces dernières années, mais sans résultat», affirme notre interlocuteur.

Ce dernier nous montre une pile de correspondances adressées depuis 1990 à tous les responsables qui se sont succédés à la direction de l’OPGI, de l’urbanisme, mais aussi aux walis, aux présidents de l’APC, mais sans aucun résultat.

«On n’a même pas daigné nous accorder une audience pour écouter nos doléances, et tenter de trouver des solutions à une situation devenue une source de sérieuses inquiétudes pour nous», regrette-t-il.

Les locataires ont nourri des années durant l’espoir de voir leur immeuble bénéficier d’une réhabilitation par l’OPGI, comme ce fut le cas pour d’autres bâtisses de la ville. Depuis 2002, la situation s’est nettement dégradée, et l’attente dure encore pour ces 29 familles en danger.


Photo: La situation, qui ne cesse de se dégrader, risque d’aboutir au pire

Arslan Selmane




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