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Sahara Occidental: L'Algérie dénonce les graves dérapages de l'ONU



Sahara Occidental: L'Algérie dénonce les graves dérapages de l'ONU
Grave dérive du service de presse des Nations unies, accusé de manipulations des propos de pétitionnaires (témoins entre autres, et des ONG) devant la Quatrième Commission de l'ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Le service de presse des Nations unies est notamment accusé d'avoir déformé des témoignages de pétitionnaires sur cette question de décolonisation, et, plus inquiétant, d'avoir rapporté des témoignages de pétitionnaires, dont le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, avant que ceux-ci ne les fassent devant ladite Commission. En outre, le même service de presse est accusé de manipulation des propos de certains pétitionnaires qui auraient défendu le Maroc et parlé «'d'autonomie» au Sahara Occidental. C'est dans ce sens que l'Algérie avait exigé vendredi, des précisions sur ces propos de pétitionnaires sur le Sahara Occidental, dénaturés par le service presse de l'ONU. Pour le représentant de l'Algérie à l'ONU, il s'agit probablement de « possible manipulation » destinée à faire dévier cette section onusienne de sa mission d'informer fidèlement l'opinion internationale. « Nous demandons qu'une mise au point soit publiée sur le site Web de l'ONU et que le représentant du département de l'information (DPI) se présente devant cette commission pour nous expliquer ce qui s'est passé», a exigé vendredi Mohamed Bessedik, ambassadeur adjoint de l'Algérie, auprès de l'ONU, lors du débat de la quatrième Commission de la décolonisation. Il a expliqué qu'il est « de son devoir (DPI, NDLR) de nous expliquer, comment ses impairs ont été commis », et, à ce titre, ce service de presse de l'ONU doit « présenter des excuses », après le tort qu'il a causé aux personnes concernées. M. Bessedik s'interroge, en fait, s'il s'agit « d'une erreur commise volontairement ou bien par inadvertance, si c'est par inadvertance, c'est (également) injustifiable ». Pour le représentant algérien, le service de presse de l'ONU « cumule, depuis deux jours, une série de dérapages qui entachent sa crédibilité, en tant qu'organe d'information d'une institution multilatérale comme l'ONU. » Mais, très vite, le service presse de l'ONU a retiré du site Web le premier compte-rendu des témoignages de pétitionnaires devant la Commission, qui avaient commencé, jeudi 5 octobre. « Pour voir qu'il y a peut-être complicité, j'oserais dire, le communiqué de presse a été retiré, aujourd'hui, du site de l'ONU, après la mise au point du président de la Commission de la décolonisation», Rafael Dario Ramirez Carreno, a relevé le représentant algérien, selon lequel «les dérapages de ce service deviennent multiples et récurrents». Le service de l'actualité et des contenus de l'ONU a dû retirer vendredi, son compte-rendu initial, dans lequel il attribue au représentant sahraoui, Ahmed Boukhari, de graves propos sur le Front Polisario et le processus de paix au Sahara Occidental. « Aujourd'hui on n'a pas, seulement, assisté à une discordance entre les communiqués de presse mais à des déclarations des pétitionnaires, plus graves, attribuées à un représentant légitime d'un peuple, alors qu'il n'avait pas encore pris la parole», s'est-il indigné. Au début de son compte-rendu sur la 5ème séance de l'après-midi, de jeudi 5 octobre, sur «la situation dans des îles Turques et Caïques et du Sahara Occidental », le service de presse de l'ONU parle de « cas d'esclavage, séquestration de la population, dés?uvrement de la jeunesse: plusieurs pétitionnaires ont, aujourd'hui, dénoncé avec force les conditions déplorables, dans les camps de Tindouf, où vivent plusieurs dizaines de milliers de réfugiés Sahraouis.» Il ajoute, un peu plus loin que «d'aucuns ont, de surcroît, considéré le Front Polisario comme un facteur de déstabilisation, pour la région «car il ne peut plus assurer le contrôle dans les camps infiltrés par les djihadistes.» «Ces propos tranchaient avec ceux d'autres intervenants qui ont voulu, au contraire, souligner le dynamisme économique de la région, notamment grâce au Plan de développement et aux sommes importantes investies par le Maroc. Les ressources profitent à la population locale et la pauvreté a diminué, deux fois plus vite, que dans le reste du Maroc, a assuré un pétitionnaire. » Le DPI de l'ONU poursuit: « pour plusieurs intervenants, ces efforts, combinés au retour du Maroc dans le giron de l'Union africaine, « sa famille institutionnelle », font pencher la balance en faveur de la solution d'autonomie avancée, proposée par ce pays, l'«unique sortie viable et réaliste », pour le conflit. C'est la seule solution réaliste et crédible permettant de satisfaire les aspirations du peuple sahraoui pour qu'il puisse mener ses affaires dans la paix et la dignité», a notamment plaidé une pétitionnaire, rapporte ce compte-rendu du DPI de l'ONU, par la suite retiré du site Web de l'Organisation. Dénonçant des déclarations de pétitionnaires, inventées par le DPI de l'ONU, M. Bessedik a lancé un appel solennel au Secrétariat général pour « veiller à ce que les débats et les propos tenus, au sein des organes de l'ONU, soient dûment reflétés, dans les comptes-rendus de ce service », et les Etats membres doivent s'assurer que « ce département ne dévie pas de sa mission principale : celle de fournir une information vérifiée aux médias et à l'opinion internationale ». Pour le représentant algérien, si le Secrétariat général de l'ONU a évoqué un manque d'effectifs qui est à l'origine de cette anomalie, il n'en demeure pas moins qu'à « la lumière de ce qui s'est passé, aujourd'hui, nous estimons que cet argument ne reflète, nullement, cet état de fait ». Le Front Polisario a déclaré, de son côté, qu'il « allait demander une enquête sur ce grave dérapage». Car «c'est un dérapage planifié par ce service de l'ONU, envahi d'agents marocains, qui sont allés à l'extrême falsification en m'attribuant des propos pro-marocains, alors que je n'ai pas encore pris la parole», a dénoncé Ahmed Boukhari. Jeudi soir, la présidente de Defense Forum Foundation, Suzanne Scholte avait, elle aussi, démenti les propos qui lui ont été attribués, par le service presse de l'ONU. «Je n'ai, à aucun moment, évoqué le plan d'autonomie du Maroc, j'ai appelé au retrait du Maroc du Sahara Occidental occupé », a-t-elle indiqué.
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