Algérie - Le parlement algérien : Assemblée Populaire Nationale (APN)

Session de l’APW d’Annaba: Quand les députés brillent par leur absence


Session de l’APW d’Annaba:  Quand les députés brillent par leur absence




Durant tout leur mandat, la majorité des «représentants du peuple» à l’APN n’a pas montré le moindre intérêt pour les préoccupations de la population de la wilaya.

La majorité des sénateurs et des députés de la wilaya d’Annaba a brillé par son absence lors de la dernière session de l’APW.

Ces représentants du peuple ne semblent pas être intéressés par l’objet de cette session, dédiée à l’urbanisme. Un véritable problème parmi les préoccupations majeures des citoyens de la wilaya. Au-delà du thème lui-même, aussi important soit-il, l’absence des élus témoigne de leur démission quant aux promesses avancées lors des campagnes électorales.

«En tant qu’invité et représentant de la société civile, à la veille de la fin du mandat des élus, nous avons estimé, après évaluation, le rendement de ces élus en matière de préoccupation des problèmes des citoyens annabis. Le constat est nul. Chaque élu affiche son indifférence envers les problèmes de son quartier, représentant l’assiette électorale qui l’a porté à ce poste. Nous voulons des élus qu’ils répondent à nos attentes pas de servir leurs intérêts personnels», se désole l’un des participants, invité à cette session.

En effet, de mémoire d’annabis, jamais la wilaya d’Annaba n’a connu une désuétude telle que constatée lors de ce mandat. La pauvreté et le chômage qui ont poussé nos jeunes à risquer leurs vies dans des tentatives d’immigration clandestine, la saleté des cités, le manque d’éclairage public, les immeubles rénovés depuis des années, donnent une image lugubre et triste aux visiteurs de la wilaya.

Même constat pour les autorités locales qui ne s’intéressent qu’aux larges rues, les avenues, les boulevards et la corniche du chef-lieu. Les préoccupations des citoyens des quartiers populaires «bidonvillisés» telles celles de la cité Auzas, Didouche Mourad, Oued Forcha et la cité du 1er Mai 1945…etc, ont été archivées dans les méandres de l’oubli.

«N’étaient les sorties sur terrain du wali d’Annaba, les élus ne connaissent ni la ville ni ses habitants. La majorité n’est même pas issue de la wilaya», a fait remarquer la même source, en espérant voir les élus entamer une approche sur la situation sociale, culturelle et sportive de la ville.

Les citoyens espèrent seulement que chaque élu prenne en charge les problèmes de son quartier. Les localités d’El Bouni qui sont Bouzaoura, Kalitoussa, Ibn Khaldoun, Boussadra, TCA, 1er Mai et Chabia présentent des fuites d’eau un peu partout, des égouts à ciel ouvert qui déversent des eaux usées à longueur d’année, des avaloirs bouchés dont se dégagent des odeurs pestilentielles et des amas de déchets domestiques. Leurs élus n’ont cure de ces problèmes. L’éclairage public défectueux sinon absent par endroit, les rues et les places publiques infréquentables ; et malgré la création des EPIC, les ordures ménagères jonchent les trottoirs, les routes et les ruelles défoncées. Ce sont là quelques localités oubliées par ces mêmes élus, dont leurs habitants vivent des quotidiens difficiles.

Pour justifier leurs nombreuses défaillances, ils n’hésitent pas à s’attaquer aux membres de l’exécutif. Parallèlement, la dégradation du cadre de vie dans les douze communes fait désormais partie du quotidien du citoyen qui désespère de ses représentants, pourtant élus pour prendre en charge ses préoccupations. En effet, exceptée cette vitrine que représentent le Cours de la Révolution et le boulevard 1er Novembre s’étendant jusqu’aux plages Fellah-Rachid (ex-Saint-Cloud) et Rizzi-Amor (ex-Chapuis), tout le reste est à l’abandon du fait d’une anarchie tolérée ou «encouragée» par le laxisme des autorités locales.

L’image renvoyée d’Annaba n’est assurément pas celle d’une ville touristique. Les années à venir ne seront pas meilleures puisque l’austérité frappe déjà à la porte avec l’adoption, lors de cette session, du budget primitif relatif à l’exercice 2017. Amputé de 30% de son montant prévu habituellement, il est évalué à 1.735.428.084,30 DA. L’année dernière il était de 277 920 934 65 DA.


NB: Une erreur dans le montant du budget de 2016 par Akar Qacentina. Il est supérieur à celui de 2016 de 30%.


Photo: La pauvreté et le chômage poussent des centaines de jeunes à tenter l’immigration clandestine

Leïla Azzouz







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