Algérie - Revue de Presse

Skikda Les gérants des salles des fêtes demandent la révision d'un décret




L'application du décret n°207 du 04/06/2005 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissements et de spectacles semble avoir entraîné des remous au sein des gérants des salles des fêtes qui acceptent très mal l'idée d'être soudain propulsés à la même enseigne que les cabarets et autres boîtes de nuit. C'est ce qui ressort de l'intervention de M. Bouglouf Hacène, vice-président de l'Union nationale des salles des fêtes placée sous l'égide de l'UGCAA. «Comment en est-on arrivé à exiger une limite d'âge minimal à 30 ans pour un gérant de salle des fêtes et 25 ans pour ses employés alors que cette limite n'est que de 25 ans pour l'exploitant d'un établissement de divertissements et ses employés seulement de 18 ans ! C'est de l'injustice». Il citera l'exemple d'un exploitant de salle des fêtes à Azzaba âgé de 25 qui a contracté un prêt bancaire et qui se retrouve confronté ainsi au problème de remboursement de sa dette.  Il souligne que l'application dans la hâte des dispositions du décret a entraîné la fermeture de pas moins de 200 salles à Alger seulement. De plus, son application diffère, selon l'orateur, d'une wilaya à une autre. Ainsi, concernant l'heure de fermeture à Oran, elle est fixée à minuit, à Sidi Bel-Abbès à 22h30 ou encore à Skikda à 23h00 ! Autre anomalie que son union dénonce, c'est la durée de l'autorisation qui n'est que de 2 années pour les salles des fêtes alors qu'elle et de 5 ans pour les cabarets. «Si à Skikda il n'y a pas de dépassements, dans d'autres wilayas le récépissé de dépôt des demandes d'ouverture de salles des fêtes n'est pas remis durant plusieurs mois», souligne-t-il. Il y a aussi l'article 26 du décret accordant un délai de grâce d'une année pour son application «qui a été bafoué par certaines administrations», selon M. Bouglouf.  D'autre part, s'interroge ce dernier, «pourquoi les anciens exploitants qui activent depuis une vingtaine d'années doivent subir les effets d'une application hâtive et rigoureuse de ce décret, sachant que l'union n'est pas contre l'installation de l'isolation phonique, nul n'est contre la réalisation d'aménagements ou l'installation d'équipements de secours et de sécurité». Et d'ajouter «pourtant il y a une précipitation incompréhensible de l'administration qui se focalise beaucoup plus sur le cas des gérants de salles «légalistes» oubliant les salles des fêtes anarchiques». A ce titre, le vice-président de l'union souligne «l'existence de pas moins de 10 salles ne répondant pas aux normes activant à Azzaba sans être inquiétées le moins du monde». «Ceci sans compter l'utilisation des écoles où les fêtards veillent jusqu'à 2h00 du matin, et sans oublier la salle «Dar El Moualem» (Maison de l'enseignant) qui affiche complet jusqu'au mois d'août 2007", lance le responsable de l'union.  Sur le plan des documents exigés, «chaque wilaya interprète à sa manière le certificat de conformité exigé dans le dossier, certaines demandent la conformité de la bâtisse, d'autres celle de l'activité. De même, le rôle des organismes faisant partie de la commission ad hoc n'est pas clair, tel celui de la jeunesse et des sports», insiste Bouglouf. Il y a enfin le problème de l'enquête commodo-incommodo où il est exigé de l'exploitant un affichage de l'avis d'ouverture dans un rayon de 500 m, considéré par l'union comme «abusif» car même un citoyen qui habite dans une autre cité peut être enclin à s'opposer à l'ouverture, des pétitions exagérées sont transmises des fois pour nuire, «ce qui revient à dire que l'exploitant après tout le parcours du combattant n'est pas encore sorti de l'auberge», conclut-il.  Pour toutes ces raisons, l'intervenant a signalé que le ministère de l'Intérieur saisi pour la révision du décret a promis de se pencher sur le problème juste après les élections législatives mais à ce jour aucun écho n'a suivi. Et dans l'attente, les exploitants des salles des fêtes doivent broyer du noir, décidés cependant à ne pas baisser les bras jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications.
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