SOIT DIT EN PASSANT

Par Malika Boussouf[email protected]/* */Il est des jours comme ça où, alors que se profilent des échéances aussi importantes que celles du 4 mai prochain, on comprend tout à fait que des électeurs puissent s'inquiéter de l'issue d'un scrutin qui n'enthousiasme pas l'Algérie tout entière. Même si l'on ne peut pas affirmer que la Toile se soit emballée dans cette perspective, certains faits ne l'ont pourtant pas laissée de marbre. Il n'est pas vrai que l'opinion publique soit tout à fait indifférente à ce qui se passe durant cette campagne peu ragoûtante et qui traîne des pieds. On en veut pour preuve le fait qu'elle ne rate aucune occasion de tourner en dérision ses effets saugrenus.Les nombreux messages reçus en réaction au billet «Je veux d'abord voir les visages» renseignent à la fois sur l'inquiétude et la colère d'une frange de la société opposée à l'ensevelissement d'un mode de vie menacé par le salafisme rampant. L'effet inverse de celui attendu par les candidates au visage absent m'a paru intéressant. Même noyées dans des listes illisibles, elles auront eu l'avantage d'attirer l'attention avant même de s'engager à servir vaillamment la société. Nous avons déjà eu à évoquer, dans cet espace, ces femmes-alibis, disposées là comme des potiches, histoire d'épicer les commentaires et justifier le fait que la femme n'a pas d'autre rôle à jouer ou d'espace à conquérir hors du microcosme familial. Sommés de compter avec 30% de leurs concitoyennes à l'Assemblée nationale, des responsables de parti ont imaginé une riposte à la mesure d'un désaveu qui en dit long sur leur détermination à peser sur la régression programmée de la société.Les avis à ce propos sont aussi nombreux que divergents. «On cache son visage pour ne pas être reconnue, pour se prostituer à l'abri des gens de son entourage, pour mendier sans se faire repérer par le voisinage ou pour militer clandestinement, mais pas pour représenter ses congénères de façon anonyme», me confie une lectrice. Désolée de ne pas reproduire tous les mails, même si j'avoue être rassurée par la capacité de réagir aux choses qui se font et défont en tout juste quelques fractions de seconde.