Algérie - A la une


Par Malika Boussouf
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A certaines occasions, la capitale fait sa toilette. Généralement, c'est lorsqu'une personnalité étrangère nous rend visite et surtout lorsqu'elle émet le souhait d'en visiter quelques coins. Doit-on s'en réjouir ou déplorer le fait que l'on ait les moyens de nettoyer tout le temps mais que l'on ne juge bon de le faire que lorsque l'on y est contraint, comme ce fut le cas lors de la venue du président français quand les autorités locales se sont agitées nuit et jour pour que tout soit nickel à temps '
J'avais tellement entendu parler des arbres aux troncs repeints en blanc, qu'une fois l'euphorie passée, je m'y suis rendue pour apprécier de plus près les effets du toilettage. La rue que l'on emprunte pour aller à la Fac centrale a été passée au Kèrcher.
Les murs badigeonnés à la hâte et décorés de façon à laisser croire que partout à l'intérieur, amphis, labos et escaliers sont aussi bien entretenus. Au-delà du fait que l'on ait honteusement fait baver les pinceaux, il y a cette réalité embarrassante qui veut que personne ne soit dupe mais que chacun préfère jouer le jeu plutôt qu'apparaître comme génétiquement négligeant. Et puis, j'ai emprunté la rue parallèle. Les ailes n'ont, elles, été ni nettoyées ni repeintes. Juste les façades, pour faire illusion. La veille, des enseignants-chercheurs dont les bureaux étaient anciennement installés là s'y étaient rendus. Ils ont pris des photos qu'ils ont publiées sur les réseaux sociaux . Des lieux que personnellement j'ai connus agrémentés de jardins intérieurs où trènaient, il y a une vingtaine d'années, des arbres séculaires. Un dépotoir ! Une abjection ! A en pleurer ! Presque plus d'espace pour se déplacer à l'intérieur d'anciens bureaux aux murs rongés par l'humidité et l'abandon mais qui abritent, pourtant, toujours, des documents de grande valeur. M'est alors revenue en mémoire cette expression qui, en parlant de planquer la poussière sous le tapis, renseigne sur les mentalités qui règnent sur des lieux dont elles ignorent tout.
Qu'aurait fait le recteur si Brigitte Macron, par chance absente, avait émis le vœu de pousser son pèlerinage plus à l'intérieur '
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