Algérie - Téléphérique

TÉLÉPHÉRIQUE D’ORAN: Histoire de ratages et de gros sous


TÉLÉPHÉRIQUE D’ORAN:   Histoire de ratages et de gros sous




Depuis sa mise en service dans les années 1980, le téléphérique d’Oran a fait plus parler de lui à travers les sabotages, pannes et autres rendez-vous ratés avec l’histoire locale, que par sa capacité à réduire l’inflation du trafic routier qui asphyxie la ville.

Dernières péripéties en date du téléphérique, les déclarations du wali d’Oran sur sa réhabilitation, un projet qui sera lancé bientôt à en croire le premier magistrat de la wilaya. En effet, et en marge de sa visite d'inspection au quartier populaire et emblématique de Sidi El-Houari, il a annoncé la désignation d'une nouvelle entreprise qui le prendra en charge dans les brefs délais alors que des instructions fermes ont été données pour relancer le projet. Au-delà de sa réhabilitation effective, on évoque un tout nouveau téléphérique de technologie moderne concernant tous ses équipements.

La congestion monstre de la circulation rendue plus problématique avec la mise en service du tramway et la condamnation de plusieurs artères vitales au trafic automobile à la circulation ainsi que la projection des Jeux méditerranéens en 2021, exigent l’urgence de la remise en état du téléphérique.

Retour sur un historique chaotique: le téléphérique a de tout temps fasciné les Oranais, balançant entre moyen de transport et curiosité à visiter. Plus qu’un simple service public, il s’est fondu dans le décor en l’espace de quelques années, adopté de tous. Pourtant, il n’échappera pas aux contrecoups de la décennie noire puisqu’il fera l'objet d'un acte de sabotage terroriste, son câble explosant en plein ciel de Sidi El-Houari, en 1992. Et depuis, ses cabines sont restées suspendues en l’air tels des nids géants d’acier. Plusieurs autres cabines seront également condamnées dans les terminaux de Ben Daoud, ex-Magenta.

Des cabines de six places qui ne répondent pas aux exigences du transport public comme le fera remarquer, en 2007, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales de l’époque, Noureddine Yazid Zerhouni, affirmant que “les cabines devant survoler le quartier de Sidi El-Houari en reliant la ville d'Oran au mont Murdjadjo ne sont pas appropriées pour le transport étant donné qu'elles sont identiques à celles du transport des skieurs.”

L’Algérie tournant la page du terrorisme, une première enveloppe budgétaire de 24 milliards de centimes avait été dégagée, 10 milliards sur fonds communal et le reste sur le budget de wilaya pour remettre sur câble le téléphérique. Août 2007: le coup d'envoi officiel du téléphérique est donné par le président de la République, mais peu de temps après, il est de nouveau saccagé et vandalisé dans le sillage des protestations populaires menées par les habitants des quartiers des Planteurs, Sidi El- Houari et Derb, revendiquant leur droit au logement social.

En mai 2015, le chantier est confié à la société suisse Garaventa qui se pressera d’enlever ses équipements et matériels et de quitter les lieux suite au non-paiement d’une facture relative à des travaux supplémentaires par Batimétal, autre intervenant dans le projet et qui n’aurait pas réglé une caution au profit des Suisses.

En plus du réaménagement de toutes les stations du téléphérique, de nouvelles cabines devaient être installées, et son itinéraire devait permettre de relier la localité de Mers El-Kebir à la ville d'Oran via la plateforme de Moulay Abdelkader.


Photo: A l’arrêt depuis 1992, le téléphérique sera réhabilité très prochainement. ©D. R.

S. O.



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