Algérie - Divers Agriculture

Tipasa - Le secteur de l’agriculture sacrifié



Tipasa - Le secteur de l’agriculture sacrifié




Les discours mensongers relatifs aux perspectives prometteuses du secteur de l’agriculture dans la wilaya de Tipasa, l’une des principales vocations de ce territoire du bassin méditerranéen, sont à présent épuisés. Son état de déliquescence ne peut plus échapper au regard des professionnels et des citoyens, en dépit des prouesses de ce secteur, concrétisées grâce aux efforts soutenus des gens de la terre.

C’est dans la salle de conférences au siège de la wilaya de Tipasa que s’est tenue, dans l’indifférence totale, une rencontre animée par le directeur des services agricoles, le conservateur des forêts et le président de la Chambre de l’agriculture de la wilaya.

«L’investissement dans les secteurs de l’agriculture, des forêts et de la pêche dans la wilaya», tel était le thème de ce meeting.

Les directeurs de l’Ansej, de l’Angem, de la CNAC et les représentants de la direction de la pêche, de la BADR, faisaient partie d’une assistance éparse, constituée aussi d’éleveurs, de fellahs et de pêcheurs.

A la suite des interventions suivies de débats, il en a résulté que le secteur de l’agriculture est déjà persécuté par les décideurs du pays, y compris les premiers responsables de la wilaya. Ces décideurs ne s’empêchent pas de faire disparaître des milliers de superficies à haut rendement agricole. Les constructions résidentielles destinées à une caste privilégiée de la société algérienne, la disparition des multiples surfaces du périmètre de la Mitidja Ouest pour lesquelles l’Etat avait pourtant dépensé inutilement 700 milliards de centimes pour l’installation de systèmes d’irrigation, l’attribution des surfaces agricoles dans l’opacité totale pour la construction de stations-service et des relais le long de la voie express, le démantèlement des collines boisées et des milliers d’hectares de surfaces agricoles pour la réalisation du futur port commercial, l’attribution de terres agricoles pour la construction de gigantesques complexes touristiques, autant d’actes agressifs «officiels» qui s’ajoutent à la prolifération des constructions illicites engagées par des personnes qui se fichent allègrement des lois de la République.

C’est dans ce contexte alarmant que cette réunion avait été organisée, mardi dernier. L’absence de coordination entre les mécanismes de l’Etat, l’absence d’accompagnement dans le cadre de l’investissement, le problème du foncier en matière d’investissement dans le secteur de l’agriculture, l’absence d’informations sur les investissements dans le secteur des forêts, l’inexistence de l’esprit de coopérative chez les investisseurs, le manque d’intérêt pour l’aquaculture, tels étaient les difficultés soulevées par les intervenants.

Les animateurs de la réunion avaient répondu aux investisseurs, afin de les inciter à mieux travailler leurs dossiers pour les rendre matures et plus réalistes, tandis que le directeur de l’Ansej se plaignait de l’absence d’intérêt des jeunes pour ce secteur de l’agriculture.

«Je n’ai aucun dossier, pourtant nous sommes disposés à accompagner les jeunes promoteurs», affirme-t-il.

«Il faut cesser de bricoler, nos portes sont ouvertes pour ceux et celles qui présentent des dossiers matures», déclare Sidhoum Rabah, le DSA.

Le conservateur des forêts a mis l’accent sur le respect des cycles biologiques des forêts, un patrimoine créateur de richesses qui ne demande qu’à être exploité d’une manière rationnelle conformément aux lois.

La représentante du secteur de la pêche avait encouragé les fellahs à s’intéresser à l’aquaculture qui peut aider le développement de leurs cultures respectives.

Il y a lieu de signaler la présence des universitaires et des chercheurs lors de cette rencontre, une manière pour eux d’essayer de trouver des voies idoines pour pénétrer le secteur de l’agriculture dans la wilaya de Tipasa, un secteur agressé par de multiples façons depuis ces dernières années.


Photo: L’état de déliquescence de l’agriculture à Tipasa ne peut plus échapper au regard des professionnels et des citoyens

M'hamed Houaoura





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