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Innover c'est améliorer ou créer de nouveaux produits, maintenir le besoin et l'envie de consommer, et surtout, développer des technologies uniques. C'est aussi résister aux délocalisations et bénéficier des avantages du pionnier. Certes l'innovation est complexe mais il faut innover, car plus on est riche plus on innove, et plus on innove plus on est riche. Donc, ne pas innover est le plus grand risque !», les phrases prononcées mercredi dernier par Samir Bouabdallah, entrepreneur-chercheur, fondateur de Skybotix AG à Zürich (Suisse), donnaient le ton de l'entrepreneuriat et l'innovation à l'occasion de la journée des «Mercredis de l'entreprise» organisée par la chambre de commerce et d'industrie (CCI-Tafna). Il faut dire que ce rendez-vous qui a suscité l'esprit d'entreprise parmi les étudiants de l'université et les chefs d'entreprise, a été une vraie réussite tant sur le plan de la qualité des communications présentées que des débats riches et fructueux entre les invités présents à cette rencontre. Samir Bouabdallah a rappelé les grands noms du high-tech mondial qui ont le vent en poupe, tels que Crocs qui a innové dans la chaussure de modes face à des concurrents plus puissants, et dont le chiffre d'affaires a atteint le 1,2 milliard de dollars. «Crocs n'avait pas la notoriété d'une marque puissante pour imposer son style farfelu. Seule une stratégie de rupture pouvait la mener au succès. Plutôt que viser le circuit traditionnel de la chaussure, Crocs s'est orienté vers les boutiques de babioles et articles de fantaisie. Ils sont désormais vendus dans les circuits traditionnels de magasins de chaussures.Ils développent des collections complètes et différenciées. Nespresso, par exemple, c'est l'une des réussites parmi les plus remarquées des dix dernières années. La seule dans l'alimentaire. Plus de 3 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires, 4 millions de machines vendues par an, 7 milliards de capsules en aluminium contenant, comme dans un écrin, une gamme de seize des meilleurs cafés au monde... Nespresso est le fruit d'un montage complexe, bâtie sur un produit de grande consommation alimentaire à forte valeur ajoutée. Amazon, Fuji film, iTunes App Store sont devenus des modèles d'affaires, en décrochant de hauts revenus. Philips a énormément innové en travaillant sur le challenge. Sa filiale ASM qui produit des accessoires et pièces de rechange a réalisé un chiffre d'affaire de 100 millions dollars. Les risques des techniques de pointe ou technologies de pointe, aussi connues sous l'anglicisme high-tech, sont les mauvais timings. Trop tôt, c'est éduquer le client. Trop tard, c'est trop de concurrents. Mais, ne pas innover, est le plus grand risque ! Il faut des universités de très haut niveau, des écoles doctorales et des instituts de formation, des capitaux à investir, des organismes de promotion et d'encouragement à l'innovation, pour l'émergence d'une vraie culture d'innovation. Une nouvelle idée a jailli pour le processus en faveur des recherches et développements, étudiant, brainstorming, etc. Il faut étudier la faisabilité industrielle et tout ce qui relève des coûts, la fiabilité et délais, la protection intellectuelle du brevet, design et secret industriel, et surtout, il faut transférer à l'entreprise. Aujourd'hui, la course à l'innovation est mondialisée», a indiqué Samir Bouabdallah, qui a également énuméré les produits intérieurs bruts (PIB) de certains pays en terme d'argent comme l'Allemagne (97 milliards de dollars), la Chine (345 milliards de dollars), et l'Algérie (seulement 160 millions de dollars). Lors de leurs interventions de clôture de cette journée, Boublenza Abdelhak et Allal Réda, respectivement président et directeur de la CCI-Tafna, ont appelé les chefs d'entreprise présents à multiplier leurs efforts en recourant à des projets de recherche et développement par des études de faisabilité et d'intégration de compétences, permettant de valider les différentes composantes du projet d'innovation (ingénierie commerciale et marketing, technique, juridique et propriété intellectuelle, financière et managériale), surtout qu'aujourd'hui, avec la chute des prix du pétrole, l'Etat et les collectivités locales tentent de créer les conditions favorables à la relance économique.