Algérie - A la une

Un mal qui sévit à Annaba




Un mal qui sévit à Annaba
Entre causes et solutions, l'épineux dossier de la violence en milieu scolaire, ne relève pas seulement de l'école. «Tout un chacun est responsable.»C'est là, le point de vue unanime des partenaires en charge de l'éducation à Annaba, regroupés jeudi, à l'initiative de la direction de l'éducation de la wilaya d'Annaba. Une rencontre visant à faire le point sur un 1er trimestre de suivi de l'évolution du phénomène de la violence en milieu scolaire à Annaba. Une opération autour de laquelle se sont regroupés responsables de l'éducation, services de sécurité, pouvoirs locaux et la Fédération nationale des parents d'élèves ainsi que des associations de ces derniers. La rencontre s'inscrit dans le cadre d'un programme national, impliquant la Dgsn, par le biais d'un accord entre les départements respectifs de Nouria Benghebrit et Nouredine Bedoui. A Annaba, et, outre l'évaluation de la situation au niveau des 362 établissements de la wilaya, les participants ont eux aussi traité le phénomène, à travers les raisons de ce revers du rôle de l'institution éducative, mais surtout comment trouver des solutions adéquates à ce mal inquiétant, à savoir la violence scolaire. Cette coordination continue entre les partenaires administratifs et sécuritaires, renseigne sur l'importance qu'accordent les présents à la question. Cette dernière, «phénomène étrange et étranger à l'éducation dans notre pays», comme l'a qualifiée Ahmed Layachi, directeur de l'éducation de la wilaya d'Annaba. Le premier responsable du secteur à Annaba a dans son intervention, appelé à une vision préventive «pour protéger nos institutions éducatives à l'effet de procurer une sécurité, mais surtout pour donner aux instituteurs de l'éducation le soutien, pour parachever la mission qui leur est confiée», a-t-il retenu. «Les pronostics de la réussite du suivi au niveau de la wilaya d'Annaba se reflètent à travers les rapports établis par les partenaires dans ce programme», a précisé l'orateur. Ce secteur vaste et sociable ne peut être assuré et géré sans l'imposante implication de la société et ses institutions, notamment les services de sécurité relevant de la sûreté de wilaya d'Annaba. Ce partenaire incontournable assure la sécurisation de10 046 élèves et 11 000 enseignants, répartis à travers 362 établissements scolaires de la wilaya d'Annaba. «La wilaya d'Annaba est la première à s'être engagée dans cette initiative, avec l'étroite contribution des services de sécurité relevant de la sûreté de wilaya, dont le rôle est l'objet d'un large programme d'attention et d'implication du département de l'éducation», a noté Ahmed Layachi. Dans ce sens, le directeur de l'éducation a oeuvré à la mise en place d'une cellule de vigilance au sein des établissements scolaires, pour faire face au phénomène de la violence scolaire. «La cellule a pour mission de comprendre les dessous des actes de violence et tente un tant soit peu d'y faire face avec des solutions appropriées», a fait savoir l'orateur. S'agissant des actes de violence, il faut dire que le secteur se félicite à Annaba, car jusqu'à la mise sous presse, aucun cas d'extrême gravité n'a été enregistré. En témoignent les rapports des préoccupations portées devant la commission de wilaya, chargée de l'éducation à Annaba. S'agissant de l'évaluation sécuritaire dans les établissements à Annaba, elle s'est juste limitée aux agressions verbales. «Ces dernières qui risquent de conduire à une agression physique et morale», a estimé l'homme, insistant dans l'élan de son intervention sur, «le comment y remédier». «Il faut savoir comment lutter, et pour ce faire, il faut instaurer des mécanismes de dialogue, diagnostiquer, puis traiter. C'est là la mission à laquelle nous aspirons, à travers la multiplication des opérations de sensibilisation», a précisé l'interlocuteur. Evoquant les facteurs alimentant le phénomène de la violence scolaire, les participants ont mis en exergue l'impact des facteurs influençant les élèves. Influence du milieu extérieur sur l'intérieur des établissements scolaires, le milieu familial et social, les dangers de la drogue, les moyens de technologie et l'usage non contrôlé d'Internet sont autant de facteurs favorisant le phénomène, en l'absence d'une bonne prise en charge. La faiblesse de l'évaluation des cas de violence, est aussi un élément de propagation de la violence, selon les participants, qui de l'avis du directeur de l'éducation ont appelé au traitement des cas, avant leur dégénérescence. «Il ne faut pas minimiser les cas, il faut éliminer tous les obstacles, notamment ceux de la mise à la lumière et rapporter n'importe quel problème aux supérieurs», a recommandé Layachi Ahmed qui s'est engagé à prendre en charge et veiller sur tout dysfonctionnement dans son secteur à Annaba. Une démarche qui vise selon l'homme à prendre en charge et apporter les solutions adéquates à des cas qui ne doivent pas être considérés comme tabous. Une optique selon le responsable pour atteindre zéro violence, même verbale. Un challenge qui passe aussi par l'implication des parents. Ces derniers, qualifiés de démissionnaires et ne jouant plus leur rôle. La présence des parents dans la vie de leurs enfants est aujourd'hui synonyme de répondre et assurer seulement leurs besoins matériels. Situation très inquiétante pour les participants qui déplorent l'absence d'organisation des parents au sein d'associations, pouvant jouer un rôle prépondérant. Un point sur lequel le ton du directeur a été haussé «J'ai donné instruction aux directeurs d'établissements, pour demander aux parents d'élèves de s'organiser, pour des rencontres périodiques, à l'effet de traiter et de sensibiliser sur les maux concernant les élèves, le phénomène de violence notamment. Un point qui, sans divergence aucune, a permis au représentant syndical des enseignants à Annaba, de joindre sa voix à celle du président de la Fédération nationale de l'association des parents d'élèves d'Annaba, quant à leur dispositions respectives à contribuer à toute action de lutter contre la violence dans les établissements scolaires. N'étant pas un sujet tabou, et pour ne pas occulter les problèmes, la direction de l'éducation d'Annaba a opté pour l'élargissement de la sphère des concernés. Un message direct de la direction, quant au partage de la responsabilité, afin d'épargner à l'école algérienne de rester otage du cercle des maux. «Certes c'est un travail de longue haleine, nécessitant beaucoup de persévérance, mais, au vu de la confiance dont jouit la société dans ce secteur, ce dernier se doit d'être à la hauteur», devait conclure Layachi Ahmed.

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)