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Une femme au destin singulier



Une femme au destin singulier
La ville portuaire fut toutefois une simple halte pour s'enfoncer dans le massif des Aurès puis dans le Grand Sud. Isabelle Eberhardt sera séduite surtout par El Oued dont on dit qu'elle lui doit son appellation de « ville aux mille coupoles ». Elle se convertit à l'islam, épouse un Algérien avant de sillonner les grandes étendues désertiques. Les paysages, les lumières et les hommes qui y habitent seront les sujets de ses livres et articles de journaux qui paraissaient dans El Akhbar, une publication en rupture avec les idées de la grosse colonisation. Ses écrits constituent surtout des témoignages de première main sur l'Algérie coloniale et les m?urs des autochtones.Les confréries religieuses avaient une grande importance et la vie dans le Sud attirait beaucoup d'hommes à la recherche de retraite spirituelle. Ce fut le cas de femmes comme Aurélie Picard à qui Frison Roche consacra un livre. « Djebel Amour » relate la vie de cette Française à la vie plus rangée, une fille de gendarme qui épousa un fils de la Tidjania, parti faire des études en France.Eberhardt décède très jeune, emportée en octobre 1904 par les crues de l'oued d'Aïn Sefra. C'est dans cette ville du sud-ouest oranais qu'elle a été enterrée. Un homme d'Eglise, le père Cominardi, jusqu'à sa disparition, avait entretenu la mémoire de cette femme. Divers livres et articles paraissaient sur sa vie brève et remplie d'aventures et d'interrogations à travers le monde et dans toutes les langues. L'homme s'était un jour étonné devant nous que nulle place ou ruelle de la ville ne porte sans nom. Cela aurait pu être, selon lui, « la meilleure carte touristique pour la ville ». Khelifa Benkara, enfant d'Aïn Sefra, s'est également inspiré de son existence pour écrire un ouvrage. Isabelle Eberhardt est à la fois connue et ignorée dans notre pays. Un colloque qui a cessé d'être régulier était consacré à cette femme à Aïn Sefra même. Djafer Damerdji avait tiré un film de sa vie et Ali Akika, cinéaste établi en France, réalise en 2009 « La fièvre de l'errance », un beau documentaire. Le 9 octo-bre, l'Union des écrivains algériens (section de Naâma) conviera de nombreux chercheurs algériens et étrangers à évoquer le parcours de cette écrivaine. Parmi eux, il faut citer notamment Mohamed Rochd qui a publié un livre sur elle à l'OPU. Cet ancien coopérant converti à l'islam est considéré comme un des spécialistes de son ?uvre.Sa relation avec l'islam, les autorités coloniales, sa rencontre avec Lalla Fatma N'soumer, emprisonnée alors à Béni Slimane, constitueront quelques axes de cette rencontre. La dizaine d'intervenants auront à faire mieux connaître cette femme dont la vie romanesque n'a pas livré tous ses secrets.



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