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Une future Assemblée à dissoudre



Une future Assemblée à dissoudre
Au vu de la multiplication des scandales impliquant des organismes de l'Etat et de vénérables partis politiques, les prochaines élections législatives paraissent n'être destinées qu'à accompagner le système en place à sa fin inéluctable. Les programmes électoraux que rendent publics de rares formations politiques, avec parfois des propositions pertinentes, prennent malheureusement une dimension surréaliste dans un contexte de défiance généralisée, de crise multiforme, d'impasse historique... La prochaine Assemblée nationale ne sera pas éligible à ouvrir de nouvelles perspectives politiques pour le pays, mais simplement à sa propre dissolution. Elle est déjà inopérante et constitue un blocage à toute évolution avant même son élection.Le système n'est pas réformable, avaient déclaré des personnalités avisées, aujourd'hui de moins en moins nombreuses. Lors des précédents scrutins, la hantise entourant les élections était liée uniquement à la fraude. On comprendrait presque celle du RND qui avait continué la guerre sous d'autres formes au moment où les démissions devant le péril islamiste étaient légion. A présent, ce sont des scandales de listes monnayées, de candidats arrêtés pour divers trafics et de rixes entraînant parfois mort d'homme qui caractérisent les élections de mai prochain. Les membres de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) ne rassurent pas les électeurs, encore moins les candidats qui échappent à la justice et à la contestation de leurs pairs. Avec le «pactole» qu'ils percevront comme indemnités, ils suscitent un sentiment d'exaspération chez des citoyens ayant un moment cru au discours prôné par le gouvernement au sujet de l'austérité budgétaire.Chez l'électeur de base, en dehors de la sphère théocratique, il est difficile de percevoir quelques convictions politiques ou militantes pouvant être exprimées comme suffrages le jour du vote. Il y a par contre une somme de désillusions, d'espoirs contrariés et de perte de confiance qu'il est impossible à résorber par la simple magie du bulletin dans l'urne. Les autorités ne mesurent pas l'impact, au sein des populations, des révélations sur la face cachée de la «diversification» de l'économie. De nombreux citoyens qui voulaient souscrire un crédit à la consommation étaient prêts à faire face à un surendettement, mais pas à essuyer une supercherie. Dans ce délitement sans nom, il n'y a pas de réformes à mener, mais une rupture à opérer. Comme dans toutes les situations de crise politique aiguë, sur fond de paupérisation rampante, ce sont les mêmes courants idéologiques qui se mettent au-devant de la scène, se présentant en «partis de gouvernement», comme nous l'annoncions au début février. Pour le chef d'une coalition islamiste qui s'exprimait vendredi, la prochaine Assemblée sera sienne ou ne sera pas.



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