Algérie - 01- Généralités

« UNE VILLE, UNE HISTOIRE : CONSTANTINE » PARTIE 2



Nous somme durant la période du moyen âge arabo-berbère et plus précisément vers l'an 700, la ville de Constantine passe sous gouvernance arabo-musulmane, omeyyade, et voit sa population se convertir à l'islam. Une révolte menée par les Kutama, une grande tribu berbère du Nord-Constantinois de conviction chiite, en 909 fait chuter le pouvoir en place et prescrit le chiisme comme religion principale sous l'égide de la dynastie Fatimide. Le pouvoir fatimide et chiite durera pendant environ un siècle et demi, avant que les souverains Zirides, berbères Sanhadja, décident la rupture avec les Fatimides en 1048 et le retour au sunnisme. En 1051, Constantine connaitra une invasion hilalienne qui la contraindra à payera un tribut annuel aux hilaliens installés sur les Hauts-Plateaux environnants pour éviter d'être mise à sac. Le pouvoir hilalien durera un siècle, de 1051 à 1152 lors de la prise de la ville par les Almohades, Berbères du Haut Atlas marocain, qui mettent fin à l'anarchie, en intégrant les Hilaliens à leur armée, et en les déplaçant du Constantinois vers les plaines atlantiques au Maroc, prévoyant de les utiliser comme mercenaires en Andalousie face aux chrétiens.A son tour, le règne des Almohades finit par tomber vers l'an 1240 cédant place au pouvoir des Hafsides. Constantine passera alors pendant trois siècles sous la domination des Hafsides de jusqu'à l'arrivée des Ottomans vers 1520 où elle deviendra la capitale du Beylik de l'Est. La ville est conduite par Abd-el-Kerim Bencheikh, de la tribu des Ouled Sidi Bencheikh qui ont le titre prestigieux de cheikh el-islam, arrivé au pouvoir en faisant alliance avec les Turcs et qui s'octroie le titre d'émir-er-rekeb. De 1567 à 1830, Constantine est gouvernée par pas moins de quarante-quatre beys dont le premier fut Ramdane-Tchulak bey qui régna de 1567 à 1574. De 1771 à 1792, ce fut Salah-Bey qui rendit à Constantine son cachet de capitale et la dota d'édifices tels que la mosquée et la medersa de Sidi El-Kettani plus connu sous le nom de Djamaa El Kettani ou El Kettania, de même que la medersa de Sidi Lakhdar et enfin la
reconstruction du pont d'El Kantara. Le dernier bey fut Hadj-Ahmed-Bey qui a commencé son règne à partir de 1826 Jusqu’à la prise de la ville par les français, après un long siège, le 13 octobre 1837. Commence alors période française pour plus d’un siècle jusqu’à 1962. Mais la prestigieuse ville de Constantine ne s’est pas livrée facilement, bien au contraire. Le 21 novembre 1836 les troupes françaises commandées par le maréchal Clauzel entame deux assauts par le pont, qui échouent devant la porte d'EI Kantara. Hadj Ahmed Bey livra et remporta en 1836 sa première bataille à Constantine contre les français. Cependant en 1837, les français mobilisent 20 400 hommes, dont 16 000 combattants, ainsi qu'une artillerie importante commandée par le général Sylvain Charles Valée afin de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont. En effet, le général Damrémont et le duc de Nemours conduisent les opérations. Et le 5 octobre, l'armée arrive à Constantine. Après une forte résistance, la ville finit par tomber, le 13 octobre, non sans de lourdes pertes infligées à l’armée française qui sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière, entre dans la ville par un endroit dénommé par la suite « Place de la Brèche », en référence à la brèche dans la défense de la ville. Le Bey Ahmed doit s'enfuir pour poursuivre le combat dans les Aurès jusqu'en 1848 et c’est en cette même année que Constantine sera le chef-lieu du département du même nom. Constantine fût la dernière grande ville d'Algérie à résister aux français. Par ordonnance du 9 juin 1844, le Rocher de Constantine prit un caractère hybride réparti en deux parties, l'une européenne et l'autre musulmane. Dans la zone européenne, se trouvant à l'Ouest, on ouvrit des rues rectilignes, orientées Nord-Sud, tandis que la zone musulmane conservait cette irrégularité et cette frasque qui lui confèrent encore maintenant un aspect typique et original. La population indigène de Constantine diffère par sa composition de celle des autres villes de l'Algérie. Elle n’est constituée que d'un petit nombre de Turcs et de Koulouglis et pas de Maures. Elle se compose exclusivement de familles arabes ou berbères, venues d’environ toutes les tribus de la province, et d'israélites. Au 1er janvier 1847 elle était de 18.969 individus, dont 15.054 musulmans, 552 nègres et 3.363 israélites. Après Alger, Constantine fût la ville la plus peuplée de l'Algérie. Quant à la population européenne, son chiffre était de 1.919 individus, dont 1.274 Français.A partir de 1851 Constantine connue la réalisation de divers édifices tels que la halle aux grains, le musée de Cirta, la Municipalité de Constantine, la reconstruction du pont d'El Kantara en 1864, appelé également le pont d'El-Mechebka, le percement de la rue Nationale (Triq Edjdida) et la construction de l'école Arago. En 1892, la population de Constantine est d'environ 49.000 habitants parmi lesquels 10.500 français, 5.700 israélites et 29.000 musulmans. Constantine est alors divisée en deux quartiers distincts et qui sont le quartier Européen et le quartier Arabe.
Le quartier Européen, dans lequel on retrouve le mouvement des grandes villes de la Métropole, constitue un peu plus du tiers de la ville. Les rues y sont à angle droit et les constructions y sont très hautes. Tandis que le quartier Arabe, c’est le centre où aboutit le commerce de l'intérieur de l'Algérie, dont les indigènes de la ville sont les intermédiaires.
En matière d’urbanisme, le début du vingtième siècle fit connaitre à la ville la construction de nombreuses bâtisses dont les plus prestigieuses sont la mairie, la poste et du crédit foncier, la nouvelle Medersa, les ponts de Sidi Rached et Sidi M'Cid, la statue de Constantin, le palais de justice le pont des chutes et le musée Cirta.

BENOTMAN Mohamed.

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