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Washington veut renforcer le partenariat transsaharien contre le terrorisme


Washington veut renforcer le partenariat transsaharien contre le terrorisme
Les Etats-Unis veulent renforcer leur principal programme au Sahel, le partenariat transsaharien contre le terrorisme, dans la perspective de promouvoir la coopération sécuritaire avec les pays de la région, a indiqué à l'APS, Brian Neubert, porte-parole de langue française du département d'Etat.Ce programme, créé en 2005 pour remplacer l'initiative Pan Sahel (PSI), sera l'un des sujets discutés à l'occasion de la réunion ministérielle américano-africaine sur le Commerce, la sécurité et la gouvernance, prévue vendredi à Washington, a indiqué M. Neubert. Il s'agit d'examiner les moyens «d'opérationnaliser cette collaboration entre une dizaine de pays africains pour renforcer notre coopération sécuritaire», a répondu le responsable américain à une question sur l'engagement militaire au Sahel au moment où des voix s'élèvent aux Etats-Unis pour appeler à l'intensification des opérations militaires dans cette région après l'embuscade du Niger.
Le Trans-Sahara Counter Terrorism Partnership (TSCTP) est un programme inter-agences, incluant le département d'Etat, l'Agence américaine pour le développement International et le Pentagone. Outre les quatre pays sahéliens membres du PSI, le TSCTP inclut l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Burkina Faso, le Nigéria et le Sénégal. Si les Etats-Unis privilégient l'approche indirecte basée sur le renforcement de la coopération avec les pays de la région en matière de formation et de renseignement il n'en demeure pas moins que l'Afrique reste globalement «un continent à prioriser pour l'administration américaine».
«Est-il dans notre intérêt d'arrêter d'envoyer des troupes en Afrique, cela dépend (...) Pour l'instant nous estimons que notre niveau de coopération est efficace mais ce qui est clair le Sahel est une région qui doit être priorisée», a-t-il dit.
Dans le même sillage, le porte parole du département d'Etat a reconnu que la demande de la France d'octroyer un mandat du Conseil de sécurité à la force G5 Sahel «est un sujet un peu compliquée».
«Si nous ne sommes opposés à cette initiative c'est parce que nous considérons que ce n'est pas le temps de prendre ce chemin», a-t-il dit avant d'ajouter que «pour l'administration actuelle, une mission de casques bleus n'est pas la solution à tous les problèmes. Nous pouvons résoudre ce problème sans cette option».
Pour autant, les Etats-Unis se sont engagés à soutenir dans un cadre bilatéral les efforts antiterroriste de cette force miliaire à hauteur de 60 millions de dollars, «un soutien fort», selon Neubert qui a précisé que les discussions avec les Français sur ce sujet allaient se poursuivre.
Libye: la multiplication des agendas nuit au règlement de la crise
Concernant la Libye, le responsable américain a regretté que la crise dans ce pays maghrébin traîne en longueur. «Nous comprenons la déception des Libyens, c'est une tragédie, et même les partenaires qui travaillent sur la Libye comprennent qu'il y a une frustration profonde», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «aux Etats-Unis, il y a une chose qui est essentielle : il faut que (le règlement de la crise) reste dans le cadre des Nations Unies. C'est l'institution qui a le plus de crédibilité, cela ne veut pas dire qu'elle est infaillible mais sans le cadre de l'ONU nous n'estimons pas que les choses puissent avancer».
«Nos partenaires en France ou d'autres parties doivent être créatifs dans la recherche d'une solution à la crise mais on ne veut pas avoir trop d'efforts ou une concurrence entre solutions ( ) je crois que ça va compliquer davantage» le règlement de la crise, a-t-il poursuivi. Commentant, par ailleurs, la réunion ministérielle à laquelle le secrétaire d'Etat, Rex Tillesron a convié 37 pays africains pour discuter de la sécurité, de l'économie et de la gouvernance en Afrique, Brian Neubert, a soutenu que ce dialogue revêt une importance particulière pour l'administration américaine qui souhaite discuter des intérêts communs concernant ces trois domaines.
«Le secrétaire d'Etat va écouter ses homologues africains et essayer de comprendre les priorités et les défis du continent», a souligné le porte-parole, refusant de considérer cette réunion comme un regain d'intérêt de la nouvelle administration américain pour le continent après l'avoir négligé durant les premiers mois de la présidence Trump.
«Le travail de nos ambassades continue en Afrique», en témoigne les différentes visites des responsables américains dans le continent et les activités organisées jusqu'ici, dont le dernier forum AGOA ( loi sur la croissance et les opportunités de développement), tenu à Lomé, au Togo, a-t-il soutenu. «La coopération économique avec l'Afrique se poursuivra», a-t-il indiqué, précisant qu'il n'est pas dans l'intention des Etats-Unis de renégocier l'AGOA ou les autres pactes commerciaux les liant aux pays africains.
«Il y a certains acquis qu'il faut développer. Ces pays constituent un marché pour nos produits et une destination pour nos investissements», a-t-il expliqué. Selon M. Neubert, la nouvelle administration maintient les mêmes objectifs en matière de coopération économique mais avec des mécanismes et des méthodes différents. L'accent sera désormais mis sur le secteur privé pour impulser cette coopération, a-t-il noté citant en cela le projet Power Africa, lancé en 2013 par l'ancien président Barack Obama pour doubler l'accès à l'électricité dans l'Afrique subsaharienne d'ici à 2030.
Aujourd'hui, c'est environ 60 compagnies américaines privées qui sont impliquées dans la mise en oeuvre de cet ambitieux projet que la nouvelle administration va poursuivre, a-t-il tenu à souligner.


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