Algérie - A la une

Zaouïa Sidi Brahim Benmaïza



Zaouïa Sidi Brahim Benmaïza
Depuis quinze ans qu'il court vainement derrière une reconstruction de la zaouïa Sidi Brahim Benmaïza, sise au n°86 de l'impasse de la rue Chahid Larbi Ben M'hidi, M. Abdelaaziz Benmaïza, représentant légal des descendants du cheikh Es-Salah El-Ouali Abdellah Ibrahim Benmaïza, n'est pas encore prêt à abandonner son projet, devenu au fil des ans une passion. La chemise volumineuse sous les bras, lorsqu'il s'est présenté à notre journal pour nous relater ses déboires avec les différents services compétents, montre bien qu'il a la ferme intention d'en découdre encore, malgré son âge avancé, avec ces services qui ont à charge la préservation du patrimoine culturel et historique du pays, et leur dire «basta !», «15 ans, barakat !». Il a archivé toute la trace de sa longue recherche d'un écho positif, qui finirait par lui donner du baume au c?ur. Mais, la documentation ne garde que de mauvais souvenirs, autant dire «la tête contre les murs». Des dizaines de demandes de prise en charge des travaux de réhabilitation et reconstruction de la mosquée ou zaouïa familiale du cheikh Es-Salah Sidi Brahim Benmaïza, dont la réalisation se situe dans la période 1780/1790, restent lettre morte ! Pourtant, l'avènement du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS) a donné «une lueur d'espoir» à M. Abdelaaziz Bemaïza, mais il a vite déchanté en se rendant compte que cet organisme fait la sourde oreille face à toutes ses doléances. «De temps à autre, on m'envoie une correspondance, juste pour me faire croire qu'on a de l'intérêt pour ce patrimoine historique et culturel, mais au fond rien n'arrive pour confirmer ces ‘bip' de bonnes intentions», constate avec tristesse M. Abdelaaziz Benmaïza. «On ne devrait pas abandonner ce lieu à son triste sort.Dans quelques années, il disparaîtra complètement de la nature des berges sud du Rhumel», ajoute-t-il, non sans rappeler dans la foulée qu'en ce lieu, cheikh Abdelhamid Benbadis enseignait le Coran, et c'est là aussi que les Constantinoises entonnaient les chants traditionnels en accompagnant les enfants circoncis au bord de l'abîme, là où repose Sidi Brahim Benmaïza, le saint des saints de la ville de Constantine (des documents datant de 1837 le font figurer au panthéon parmi les 80 Awlya Essalihine de Constantine, dont Sidi El-Kettani, Sidi Rached, Sidi Bouanaba, Sidi Abdelmoumen…). «Toute une histoire qui est en train de se perdre sous nos yeux, c'est immoral», lâche dans un soupir M. Abdelaaziz Benmaïza, qui est membre d'honneur des zoueis. «On devrait au minimum faire preuve de responsabilité communale et enlever les décombres qui restent sur les lieux après l'incendie qui a ravagé le 12 août 1984 l'imprimerie étatique, et qui a provoqué l'effondrement d'un mur sur la zaouïa», lancera notre interlocuteur.Pourquoi tant d'indifférence manifestée à l'égard de la reconstruction de cette zaouïa, alors qu'en d'autres endroits, la situation est totalement différente, il y a même un excès de zèle dans le geste attentionné à l'égard des zoueis ' Pas de réponse. Aucune explication plausible. Sauf que Constantine se caractérise par ce comportement «inefficace», d'une manière globale, vis-à-vis de la restauration du vieux bâti. Deux Ramadhan sont passés et les mosquées de la vieille ville sont toujours en état de restauration. Peut-être qu'il y aurait un sursaut, dans l'avenir immédiat, et l'on pourrait sauver le peu qui reste encore à sauver. En tout cas, dans le temps présent, le voisinage de la zaouïa Sidi Brahim Benmaïza parle de prolifération phénoménale de serpents et de gros rongeurs !



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)