Zartiste

Le huit juin, l'utile, l'agréable et le futile se sont réunis pour fêter la journée de l'artiste sur fond de revendications d'un statut particulier pour les artistes.A Blida, on a ressorti Mohamed Touri, Setof Abderrahmane, Farida Saboundji et autres. Ce sont les autres qui nous intéressent, ceux qui n'intéressent les organisateurs qu'une fois l'an. C'est-à-dire les artistes qui ont fait leur statut, par leurs travaux et non par leur affiliation à telle ou telle autre chapelle.A Tipaza, la photographie d'art était à l'honneur et ses auteurs en clair-obscur, le temps d'une pose et d'une collation. Les droits d'auteur et le statut de l'artiste ont constitué à Tlemcen, la ville des arts et des histoires, le thème principal de la journée d'étude organisée à la maison de la Culture (c'est comme la confiture, la culture. Moins on en a et plus on l'étale). En marge de cette journée d'étude, une exposition sur les arts plastiques. Et boum!A Saïda, la maison de la Culture Mustapha Khalef a abrité une exposition d'arts plastiques, Re-boum! Ainsi que la projection d'un film vidéo, et bas, sur la musique moderne et locale suivie d'un débat. Ça parle ya khouya, ça parle!Dans la wilaya de Nâama, (qui est sans ma), le centre culturel Frantz Fanon de Méchria a abrité, à cette occasion, des festivités diverses dont des représentations théâtrales et musicales. A Oran, il a été ronronné la même chose. El-Gasba oual gallal issadi. A Alger, c'est le syndicat des artistes, (ou les artistes du syndicat), par le biais d'un «es-G» qui appelle à accélérer l'élaboration du statut de l'artiste.C'est quoi un artiste' Est-ce celui qui peint pour gagner son pain ou celui qui peine à peindre' Est-ce celui qui chante ou celui qu'on fait chanter pour une programmation éventuelle' Est-ce celui qui fait du théâtre ou celui qui joue la comédie pour encaisser, chaque mois, une misère' Est-ce celui qui fait du cinéma ou celui qui tourne en rond' Est-ce celui qui écrit ou celui qui n'arrête pas d'écrire des lettres ouvertes aux portes fermées, toute l'année, et qui ne s'ouvrent que pour fêter la journée de l'artiste'Alors huit juin ou neuf joints, ce n'est que de la fumée! Filtrons, filtrons... Les artistes sont assassinés tous les jours un peu, par les dealers de l'art.