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Zetchi ou l'éternelle rhétorique du complot



Zetchi ou l'éternelle rhétorique du complot
Si le silence a longtemps été considéré comme la forme la plus modeste de la critique, communiquer, longuement, sans vraiment rien dire, demeure incontestablement le côté le plus inutile de la prise de parole. Notamment, lorsqu'elle est "publique" et destinée aussi bien à l'élite qu'à la masse. À ce jeu-là, le président Kheireddine Zetchi a malhabilement écorné son image. D'autant plus que, timing mal choisi, cette sortie médiatique intervient la veille de la tenue d'une réunion du bureau fédéral, programmée pour cette matinée, à l'issue de laquelle toute mouture aurait plutôt été la bienvenue et tellement justifiée.Car, gouverner, c'est prévoir, comme le rappelle si bien l'adage. ! "Depuis l'avènement du nouveau Bureau fédéral, le 20 mars 2017, soit 2 mois seulement de gestion, mais surtout d'observation et d'analyse de la situation actuelle de notre football, j'ai le regret de constater que la nouvelle équipe fédérale n'a cessé de faire l'objet d'une campagne de déstabilisation et d'attaques croisées de la part de certains dirigeants de clubs, et de quelques-uns de leurs relais dans les médias, et surtout de cercles tapis dans l'ombre, dont le seul et unique objectif est de les faire échouer et de décrédibiliser leur présence même aux yeux de l'opinion et des pouvoirs publics", pense, d'une manière très superficielle et tellement réductrice, l'actuel président de la FAF, ressortant un vieil argument-bidon qu'on pensait révolu tellement il avait fait son temps dans cette Algérie de la schizophrénie paranoïaque ! Ces cercles tapis dans l'ombre, synonyme zetchien de "main de l'étranger" fait rire et regretter que l'émetteur dudit communiqué ne soit pas allé plus loin dans "sa science-fiction".Cela, dans la mesure où tout le monde connaît la manière avec laquelle le patron du Paradou a été coopté à ce poste dans une certaine précipitation des "sphères d'en-haut". De véritable programme convaincant, Zetchi n'en avait aucun ! De changements immédiats pour entamer, comme il le mentionne si bien, "le renouveau de notre sport-roi", il n'en avait étudié aucun.Preuve en est, son utilisation invraisemblable du futur simple au moment où il fallait déjà parler d'un passé tout aussi simple, ou tout au moins, du présent."La Fédération apportera les changements nécessaires, à tous les niveaux (ressources humaines, organisationnel, réglementaire, juridique, ...) en temps opportun", promet-il, sans ancrage précis, alors qu'il n'avait aucunement hésité à évoquer, cette fois-ci, dans l'immédiat, ses velléités de poursuites judiciaires. "La Fédération algérienne de football appelle les responsables du football à faire preuve de retenue et de bon sens au moment d'exprimer leurs points de vue dans les médias et lors des réunions officielles. Elle se réserve néanmoins le droit d'intenter des procédures judiciaires à l'encontre des auteurs de déclarations diffamatoires qui peuvent porter atteinte à la Fédération et aux Ligues voire même mettre en péril l'ordre public", tança-t-il .Une faiblesse en arguments caractérisée et triplement révélatrice d'une grave inertie. Or, il fallait chercher ailleurs les causes de ce qu'il qualifie de "campagne de déstabilisation" comme, à titre d'exemple, sa réelle faiblesse à agir en temps opportun et son manque d'autorité, conséquence directe du "mode électif" choisi pour lui par son tuteur ministériel. Un tutorat qui n'a, cependant, pas hésité à rejoindre le "camp adverse" pour grossir la protesta et la cacheter du sceau de l'officiel.



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