Algérie - Revue de Presse

Aïn Témouchent: Reconstituer les grains du chapelet ternis par l'oubli


Se rappeler de ceux qui nous ont quittés, évoquer des choses qui les distinguent des autres gens avec lesquels ils ont partagé des moments heureux et des périodes douloureuses, rendre un hommage à leur égard et les citer, de temps à autre, pour montrer aux générations montantes ce qu'ils ont fait pour eux, leurs cités et leur pays, est un devoir de mémoire collective que la direction de la Culture de Aïn Témouchent a voulu mettre à profit devant une assistance variée et attachée à tout ce qui a trait à la culture, l'art, les valeurs civilisationnelles de la région témouchentoise, à l'occasion de la dixième édition de la célébration de la journée mondiale de l'artiste. La soirée artistique a eu pour cadre l'hôtel Bel-Air du chef-lieu de wilaya. Réussir à regrouper et mettre côte à côte des familles d'hommes valeureux, morts pour la cause nationale durant et après l'indépendance, est une action qui mérite d'être citée. La rencontre s'avérait pleine d'émotions, de retrouvailles et paraissait intéressante sur les plans humains. Cheikh Tayeb, Cheikh Daho, deux figures emblématiques de Aïn Témouchent et le chantre dit «Kaïfouh ainsi que Cheikha El-Ouachma constituent véritablement avec d'autres un chapelet que la mémoire collective défile ses grains, un après l'autre, lors de pareilles cérémonies conviviales durant lesquelles se mêlent et s'enchevêtrent récits, poésies, airs, paroles, attitudes et comportements des grains précieux du chapelet. Chacun de l'assistance, notamment ceux qui ont vécu avec eux, commençait à éplucher des souvenirs, les remémorer et les décrypter de nouveau pour les évoquer à ceux qui partageaient avec lui la même table comme s'ils venaient de se produire à l'instant même. Entendre la fille de Cheikh Tayeb parler de quelques péripéties, écouter le fils de Cheikh Kaïfouh décrire des faits évènementiels et tendre l'oreille pour happer ce que narrait un camarade de Cheikh Daho et s'efforcer à capter ce que murmurait une dame à une autre à propos de Cheikha El-Ouachma, renvoit l'observateur à vouloir savoir un peu plus sur la vie de ces figures précieuses de l'histoire récente de la wilaya de Aïn Témouchent. Ali Maachi, un sceau caractéristique de la chanson engagée et le guillotiné pour la cause algérienne, a été le trait d'union, voire la passerelle qui relie ses semblables de son époque d'avant l'indépendance à la nouvelle génération d'artistes de l'après-guerre de la libération nationale. Le plus important est de commencer par dépoussiérer ce qui est autour des grains du chapelet et de le reconstituer avec tout son éclat et sa beauté.


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