Algérie - A la une

Combat d'arrière-garde


Les arbitres désignés ce week-end pour les rencontres des Ligues 1 et 2 ont observé quelques minutes de silence avant le coup d'envoi des matches afin de protester contre les accusations tous azimuts dont ils sont "victimes" ces derniers temps de la part des présidents de club, des entraîneurs, des joueurs et même des journalistes. Autant dire donc que cette corporation fait l'unanimité contre elle.Cependant, l'action symbolique des arbitres se veut surtout une réponse aux graves propos du président de l'US Biskra qui a accusé l'arbitre Saïdi et l'un des responsables de la commission fédérale (CFA), Mokhtar Amalou, notamment, de "rouler pour certains clubs". Quelques jours auparavant, lors de la rencontre au CTN de Sidi-Moussa avec le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, les referees avaient carrément menacé de boycotter la compétition si la fédération ne les protégeait pas contre ces attaques. Du coup, la FAF décide de convoquer Brahim Saou devant la commission de discipline pour s'expliquer sur ses déclarations. Mais curieusement pas les autres acteurs de cette affaire. Zetchi décide même de lever la sanction d'un mois de suspension prononcée contre l'arbitre Boukhalfa qui a officié hier le match CSC-CRB.
En matière de reculade, il est difficile de faire mieux ! Mais là n'est pas en fait notre propos.
Passons. Attardons-nous un peu sur cette action de protestation : elle est coordonnée et décidée par la même sphère décisionnelle à l'origine de ces scandales de l'arbitrage. C'est une pression à peine voilée contre la FAF et contre toute velléité de réforme dans ce domaine névralgique du football.
Une posture très peu enviable qui vise surtout à étouffer dans l'?uf la contestation au moment où des voix s'élèvent de plus en plus pour appeler la FAF, le MJS et même la justice à réagir contre les errements de l'arbitrage algérien. Ceux qui aujourd'hui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes en évoquant des "erreurs d'appréciation des arbitres tout à fait innocentes", faisant mine de lever le voile sur une machination contre l'arbitrage pour lui faire porter le chapeau d'une déchéance généralisée, sont en fait les mêmes défenseurs du statu quo.
Ils veulent en vérité forcer la main à Zetchi afin de ne pas changer le mode de fonctionnement de l'arbitrage algérien, favorisant les mêmes pratiques connues de tout le monde. Ils craignent surtout que la machine judiciaire ne soit déclenchée. C'est assurément un combat d'arrière-garde voué à l'échec, même si l'absence jusque-là de la volonté politique d'enrayer ce fléau peut laisser supposer le contraire...
SAMIR LAMARI


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