Tipaza - Anouar Rahmani

Anouar Rahmani Tipaza

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Algérie - Rahmani : pourquoi sa convocation pose (vraiment) question Au poste de police, le jeune écrivain Anouar Rahmani a été interrogé sur ses croyances religieuses et ses convictions politiques. Un bien mauvais signal. PAR NOTRE CORRESPONDANTE À ALGER, AMAYAS ZMIRLI Publié le 04/03/2017 à 20:29 - Modifié le 05/03/2017 à 11:38 | Le Point Afrique Tout commence en 2016. Anouar Rahmani, écrivain algérien en herbe et étudiant en droit, publie son deuxième roman en arabe et sur Internet. Son titre : La Ville des ombres blanches. Dans cet ouvrage de 300 pages, l'auteur consacre un chapitre à des discussions entre un enfant et un SDF fou qui se prend pour Dieu. Lundi 27 février, soit près d'une année après la publication du livre, il est convoqué par la police. Motif avancé : il aurait « raillé la religion et Dieu ». Interrogé au commissariat de Tipaza Sur place, plusieurs policiers l'interrogent sur son roman. « Ils m'ont dit qu'il s'agissait d'un crime électronique et que le Code pénal sanctionne le fait de railler la religion et de railler Dieu », a-t-il indiqué au site d'information algérien, Tout sur l'Algérie (TSA). Et les policiers de lui poser des questions sur la religion : "Êtes-vous musulman", "priez-vous ?", "observez-vous le jeûne ?". Silence d'Anouar Rahmani qui estime qu'il s'agit de convictions personnelles. Les policiers enchaînent ensuite sur ses convictions politiques et lui demandent notamment s'il « pouvait insulter le président Abdelaziz Bouteflika » par exemple. « J'ai répondu que je n'insulterai aucun citoyen. Ils m'ont posé beaucoup de questions sur le roman aussi », a affirmé Anouar Rahmani. Alors, a-t-il expliqué "les policiers m'ont signifié que je fuyais le service militaire qui est obligatoire en Algérie". "Sauf que je suis encore étudiant (ce qui signifie qu'il a droit à un sursis, NDLR). Ils m'ont transféré vers la gendarmerie », a-t-il précisé. Convoqué devant le tribunal militaire Anouar Rahmani doit se rendre dimanche au tribunal militaire de Blida pour régulariser sa situation. « Je suis un être humain (accusé et fautif) et Dieu est victime. Qui porte préjudice à Dieu, moi ou la loi ? Ce que je sais de l'islam est qu'il est venu supprimer la médiation entre Dieu et l'être humain. (…) Je suis un écrivain, je n'ai pas volé l'argent public, je n'ai pas tué, je n'ai pas violé, je n'ai pas menacé… », a écrit l'auteur sur sa page Facebook. Des raisons de s'interroger L'affaire d'Anouar Rahmani constitue un précédent qui suscite de nombreuses questions. Jamais un romancier n'a été interpellé pour une fiction en Algérie. Et ce jeune étudiant n'est pas le premier auteur algérien qui convoque Dieu dans ses romans. Mieux, en 2015, le célèbre écrivain Rachid Boudjedra avait même revendiqué son athéisme à la télévision sans être inquiété par les services de sécurité. « Je ne crois ni en Dieu, ni en Mohamed (comme Prophète) », lançait l'auteur de L'Escargot entêté. « Un jeune romancier algérien se retrouve interrogé par la police et remis à la gendarmerie parce que dans son livre il fait parler un SDF fou qui se prend pour Dieu ! Imaginons un instant que Nietzsche est algérien aussi et qu'il vient de publier Ainsi parlait Zarathoustra où il affirme que Dieu est mort », réagit Réda Boudraa, cadre du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) sur Facebook. Le souvenir de l'affaire Bouhafs Le cas de ce jeune romancier rappelle celui de Slimane Bouhafs. Converti au christianisme, cet ancien policier a été condamné à cinq ans de prison ferme en première instance pour « outrage au Prophète et dénigrement des principes et préceptes de l'islam » par le tribunal à la suite de messages publiés sur sa page Facebook. Au cours de son procès, l'homme avait totalement assumé son opposition à "l'islam radical et à l'article 2 de la Constitution algérienne qui fait de l'islam la religion de l'État". En septembre, Slimane Bouhafs a été condamné en appel à trois ans de prison ferme par la cour de Sétif. Pour rappel, le Code pénal algérien prévoit une peine de trois à cinq ans de prison et une amende de 50 000 dinars algériens (DA), soit près de 500 euros à 100 000 DA, près de 1 000 euros, pour « quiconque offense le Prophète » ou « dénigre le dogme ou les préceptes de l'islam » à travers un écrit, un dessin ou une déclaration. Dans le cas d'Anouar Rahmani, on est dans la fiction Mais l'histoire d'Anouar Rahmani est quelque peu différente de celle de Slimane Bouhafs. Dans le cas du jeune écrivain, il est question de faits de pure fiction évoqués dans le cadre d'un roman. Dans celui de l'ex-policier, toujours en détention, on est face à la réalité d'un homme qui avait exprimé ses opinions personnelles sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. Incontestablement, dans les deux cas, il y a des signaux de régression dans le domaine des libertés individuelles dans le pays. Warning sur les libertés « Je trouve que le précédent est terrible. Je crois aussi qu'il y a des dates qui marquent l'évolution d'une nation. Lorsqu'on ferme les yeux devant ce genre d'accident, c'est qu'on va fermer les yeux devant tout le reste. C'est une inquisition qui est vraiment très grave », estime Kamel Daoud, chroniqueur et écrivain, réagissant aux questions du Point Afrique. L'auteur de Meursault, contre-enquête déplore le silence des intellectuels algériens. « Je ne vois pas de mobilisation, de dénonciation, je ne vois pas de solidarité alors qu'il s'agit d'un fait majeur. Si un écrivain peut être convoqué dans un commissariat, cela veut dire qu'il ne reste plus rien comme liberté, on est en pleine talibanisation de la culture algérienne », a lâché l'écrivain. La religion, entre fatwa et autorisation officielle Pour lui, l'islamisme « horizontal » est en train de toucher actuellement les institutions algériennes. L'interpellation d'Anouar Rahamni coïncide aussi avec les arrestations et poursuites judiciaires contre les membres d'une secte dénommée Ahmadyya. Jeudi, le ministre algérien des Affaires religieuses expliquait que l'interdiction des activités de ce groupe était basée sur « une fatwa ». Dans la même dynamique, il y a lieu de rappeler que le ministre Mohamed Aïssa a également eu à assurer l'attachement de l'Algérie à la liberté du culte et à « la libre pratique des rites pour les religions monothéistes consacrées par la loi algérienne » avant d'appeler « les personnes non musulmanes à soumettre une demande au ministère des Affaires religieuses pour les autoriser à exercer leurs rites religieux ». Une contorsion troublante, dont la signification devra être précisée pour rassurer autour de la question du culte en Algérie. Que dit l'article 144 bis 2 du Code pénal ? Est puni d'un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d'une amende de cinquante mille (50 000) dinars algériens (DA) à cent mille (100 000) DA, ou l'une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur Lui) et les envoyés de Dieu, ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam, que ce soit par voie d'écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen. Les poursuites pénales sont engagées d'office par le ministère public.
Omar Bensmaïl - Courtage - Tissemssilt, Algérie

05/03/2017 - 327289

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