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Jugés pour une affaire de 10 quintaux de kif: La perpétuité pour des arcotrafiquants de Ghardaïa



? Six personnes originaires de la wilaya de Ghardaia ont été condamnées hier par le tribunal criminel d'Oran à la réclusion à perpétuité pour importation et trafic de drogue en bande organisée.Les six accusés ont été ainsi condamnés pour une affaire remontant à avril 2015 au cours de laquelle, selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, cinq Marocains avaient introduit sur le territoire national plus de 10 quintaux de résine de cannabis que S. Djamaleddine, un enfant de la région âgé de 24 ans, avait réceptionnés et devait transporter à Oued Namous. Informés du déroulement de l'opération, les services de sécurité ont interpellé le jeune homme en compagnie des dénommés Z. Slimane, 25 ans, et C. Abdelghani à Hassi Lafhel, wilaya de Ghardaia. Djameleddine reconnaît les faits et propose même d'apporter son aide aux autorités en leur indiquant l'endroit où était entreposée la marchandise, soit dans une grotte du nom de «Kandahar». Toujours selon les déclarations faites par Djamaleddine lors des interrogatoires, la quantité de kif était destinée à un certain B. Abdelhalim, 38 ans, un élu des locales de 2007-2012, qui devait être activement recherché dès 2009 par les autorités pour soupçon de trafic de drogue et d'armes. D'ailleurs, l'homme devrait comparaître, la semaine prochaine devant le même tribunal criminel d'Oran, pour répondre de chefs d'accusation de terrorisme. L'enquête conduite par la gendarmerie permet, également, l'interpellation de deux autres personnes, B. Ahmed, 36 ans, et N. Bey, 24 ans, à bord d'un véhicule dans lequel deux fusils, une importante quantité de carburant et de nourriture seront retrouvés. Les deux hommes étaient soupçonnés de faire partie du réseau et d'être en route pour aller récupérer la marchandise prohibée. Après instruction, tous les six seront inculpés pour importation et trafic de drogue, suivant les articles 19 et 17 (alinéa 1et 3) du code pénal.
Au procès, seulement deux accusés reconnaissent avoir commis quelques-uns des actes criminels qui leur sont reprochés. D'abord, S. Djamaleddine qui a admis avoir rencontré les Marocains dont un certain M'Barek qui lui a demandé de faire transporter la drogue à Oued Namous contre la somme de 300 millions de centimes : «Mais je ne l'ai pas fait», a-t-il précisé devant le tribunal en rappelant avoir conduit les autorités au lieu où elle était entreposée. Ensuite, B Ahmed qui avoue avoir été contacté pour aller chercher la drogue : «N. Bey qui m'accompagnait n'était pas au courant de l'affaire. Je ne lui avais rien dit», soutiendra-t-il dans une tentative de disculper son passager. Celui-ci affirmera que Ahmed lui avait proposé de partir avec lui à la chasse à la gazelle et qu'il n'était au courant de rien du tout.
Tous les autres accusés reviendront sur les aveux qui, diront-ils, leurs avaient été extorquées et clameront leur innocence. Y compris l'ex-élu B. Abdelhalim qui rejettera l'ensemble des charges et expliquera n'avoir pas répondu aux mandats de recherche lancés contre lui dès 2009 parce qu'il se trouvait au Mali.
Dans un très bref réquisitoire, le représentant du ministère public se contentera des aveux faits lors de l'enquête préliminaire, la saisie des 10 quintaux de kif et des échanges téléphoniques effectués à l'heure de la commission du crime entre les accusés pour requérir à leur encontre la prison à perpétuité.
Les avocats de la défense dénonceront à l'unanimité un réquisitoire qui n'a pas tenu compte du degré de responsabilité supposée de chaque accusé et rejetteront les chefs d'accusation d'importation et de trafic en bande organisée. Individuellement, les avocats de S. Djamaleddine et B Ahmed, accusés qui ont fait des aveux à la barre, demanderont les circonstances atténuantes, alors que les autres plaideront l'acquittement soit au bénéfice du doute ou pour absence de preuves matérielles incriminant leurs clients. Au final, le tribunal se rangera à l'avis du ministère public et condamnera l'ensemble des accusés à la prison à perpétuité.
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