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La dernière lettre de Hassiba Benbouali à ses parents en braille




La dernière lettre de Hassiba Benbouali à ses parents en braille
La dernière lettre écrite le 15 septembre 1957 par la chahida HassibaBenbouali à ses parents, vient d'être transcrite en braille, par la maison d'édition Voir par le savoir, basée à Alger. Cette œuvre est exposée depuis samedi dernier par son auteur, Amalou Abderrahmane, auteur-compositeur et directeur de cette maison d'édition, au Salon du livre se tenant jusqu'au 20 septembre courant à la maison de la culture de Tizi Ouzou, dans le cadre de la 5e édition du festival Lire en fête. «Nous voulons, à travers cette modeste contribution, faire connaître aux non-voyants, très intéressés par l'histoire de leur pays, cette héroïne de la bataille d'Alger que fut Hassiba Benbouali, en mettant entre leurs mains un document (lettre) émouvant, transcrit en braille», a indiqué à l'APS M. Amalou.Dans cette lettre qu'elle a écrite en français il y a 57 ans, 23 jours avant sa mort en martyr (8 octobre 1957), Hassiba Benbouali s'adressait à ses parents dans un style simple et plein de tendresse pour les informer de sa décision de rejoindre le maquis de l'Armée de libération nationale, en leur disant : «C'est terrible comme la famille manque quand on est loin d'elle. Vous savez que je suis très recherchée ici à Alger, donc il m'est impossible de rien faire. Aussi, ai-je décidé, enfin, qu'il est de mon devoir de partir au maquis où je sais que je pourrais servir comme infirmière ou même s'il le faut, et je l'espère de tout mon c'ur, combattre les armes à la main.»Comme l'écriture de cette lettre coïncidait avec la rentrée scolaire de cette année 1957, Hassiba qui prenait ainsi congé de ses parents, écrivait à l'intention de ces derniers : «Ne vous en faites, surtout pas pour moi, il faut penser aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui j'espère travailleront bien.» «...Si je meurs, vous ne devez pas me pleurer : je serais morte heureuse, je vous le certifie», conclut l'icône de la résistance nationale dans sa missive, pour consoler les siens de cette amère séparation. Hassiba Benbouali, surnommée la «benjamine» des moudjahidate de la Casbah, est née le 18 janvier 1938 à Chlef. Ses parents s'installèrent à Alger alors qu'elle avait 9 ans, où elle fit ses études secondaires. A 16 ans, elle intègre l'Union générale des étudiants musulmans algériens. Parallèlement à ses études, elle a milité dans une association caritative, «La tasse de lait», où elle prit conscience de la misère que subissaient ses compatriotes. Elle a travaillé à l'hôpitalMustapha Bacha où elle prit des cours de secourisme qui lui ont permis d'avoir accès à certains produits nécessaires à la confection de bombes. Elle fut enrôlée avec de jeunes étudiants, dont Abderrahmane Taleb et le docteur Daniel Timsit, dans le «réseau de bombes» de Yacef Saadi. Grâce à son apparence physique, elle a été chargée d'alimenter le laboratoire, de transporter et de poser des bombes. Le réseau de poseurs de bombes découvert, Hassiba entra dans la clandestinité, avant de tomber en martyr le 8 octobre 1957, dans une maison de la Casbah d'Alger, en compagnie des chahid Ali Ammar, dit Ali La pointe, de Yacef Omar dit «Petit Omar» et Hamid Bouhamidi, que les parachutistes de l'armée coloniale ont dynamitée en signe de représailles de ses occupants qui ont refusé de se rendre.L'auteur compositeur Amalou Abderrahmane, originaire d'Azeffoun, a aussi transcrit en braille d'autres documents historiques, consacrés, en plus de l'hymne national et de la Proclamation du 1er Novembre 1954, aux martyrs Didouche Mourad, Abbès Laghrour, Larbi ben Belkacem Tebessi et d'autres.APS




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