Algérie - A la une

La détermination de Youcef Yousfi



Depuis la semaine écoulée, Ali Bediar, celui qui avait fait du complexe sidérurgique El Hadjar, un cimetière de la production du fer et de l'acier, n'occupe plus le poste de président directeur général de cette entreprise fleuron de l'industrie nationale. C'est désormais Lakhdar Aouchiche, installé hier dans ses fonctions en présence des représentants du ministre, qui lui succède à ce poste.Ce faisant, Youcef Yousfi, le ministre de l'Industrie sévit en lançant un signal fort à destination des cadres de son département. Surtout ceux qui continuent à croire qu'ils sont dans les bonnes grâces des décideurs du haut-lieu, et qu'ils demeureront hors de danger, quelles que soient les situations. Youcef Yousfi qui a occupé le même poste de ministre de l'Industrie et des Mines depuis 1999 et durant des années, avant de prendre, pour quelques mois en 2014 les rênes de la chefferie du gouvernement, démontre, ainsi, sa détermination à nettoyer son département. Cela intervient trois mois après sa prise de fonctions, encore une fois, au ministère de l'Energie et des Mines le 20 décembre 2017. C'était à l'occasion du regroupement des directeurs de wilayas de l'Industrie et des Mines et des cadres du ministère. Youcef Yousfi avait rapidement tiré ses conclusions sur la base de l'évaluation de la mise en ?uvre au niveau local, de la politique sectorielle en matière de développement et de promotion de l'investissement. C'est à ce niveau qu'il a certainement établi son constat d'insuffisance de la direction générale de Sider Annaba à atteindre les objectifs qui lui avaient été assignés. Ce qui semble avoir motivé sa décision de se défaire de certains cadres de son secteur, dont le PDG de Sider. La démarche avait été précédée par des initiatives de moindres envergures telles que les changements à la tête des directions locales de l'Industrie et des Mines. Ce faisant, Youcef Yousfi a démontré qu'il est en mesure de sanctionner n'importe qui à n'importe quel moment, surtout quand ce dernier commet une grave erreur de gestion. Et Ali Bediar le précédent PDG de Sider en a commis des dizaines. La plus grande étant celle de ne pas imposer à ses effectifs le respect des objectifs fixés. De croire, surtout après la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal dans le cadre de la tripartite du 6 mars 2017, qu'il fait partie de la haute sphère de collaborateurs. Ceux-là même qui bourdonnent négativement depuis des années dans la ruche que représentent les services du ministère de l'Industrie. En poste depuis l'avènement de Sider au lendemain de la reprise de la totalité des actions du capital ArcelorMittal par l'Algérie en août 2016, Ali Bediar a donné cette impression aux travailleurs et à leur syndicat qu'il est intouchable. D'où, cet ouf de soulagement qu'aussitôt informé du limogeage de leur patron, les syndicalistes ont exprimé. Ils ont souligné «leur satisfaction» au moyen d'un communiqué adressé aux plus hautes autorités et aux médias. Pour de nombreux travailleurs et cadres en poste au complexe El Hadjar, leur syndicat est mal placé pour exprimer un quelconque avis. La composante du bureau syndical est illégitime car faute d'élection depuis deux années, elle n'est pas représentative des travailleurs. En tout état de cause, ces derniers jours, particulièrement hier mardi, l'activité était très intense au complexe sidérurgique El Hadjar. Mais pas que dans les ateliers où chacun discute de l'avenir de son outil de travail et de sa gestion. C'est d'ailleurs pour ces motifs que Youcef Yousfi a décidé de se séparer du désormais ex PDG. Avec cette éviction, c'est la panique dans le rang des cadres supérieurs du secteur qui se croient tout puissants. Ils se savent désormais éjectables de leur siège à tout moment. Après certains directeurs de wilaya de l'industrie et des mines ainsi que celle du PDG du complexe sidérurgique, à qui le tour ' Bien malin qui pourra répondre à cette interrogation. Pour l'heure, dans les mines y compris celles appelées à être mises en exploitation comme Amesmessa (Tam) ou Ghar Djbilet (Tindouf) ou à El Hadjar, il urge que ce ministère s'installe dans la stabilité. Il urge également que les compétences marginalisées depuis des années, à l'image de Lakhdar Aouchiche soient appelés à occuper des postes stratégiques où la production est classée en tête des priorités.
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