Algérie - Revue de Presse

La ville livrée à toutes les dépravations



La ville livrée à toutes les dépravations
L'insécurité est un phénomène qui a pris de l'ampleur, et ce sont des groupes organisés qui gèrent désormais la cité en toute impunité.
Pour des raisons surtout sécuritaires, la vie nocturne ne fait plus partie des moeurs des habitants de Souk Ahras. Un véritable «couvre-feu» est observé dès la première heure du coucher du soleil. Gestes coutumiers et réflexes pavloviens chez les commerçants et les transporteurs: les premiers baissent les rideaux de leurs magasins quand sonne l'heure de fin de journée des policières de la circulation, et les seconds prennent la direction des garages et des aires de stationnement avec l'arrivée de la première horde de marginaux. «L'insécurité est un phénomène qui a pris de l'ampleur et c'est des groupes organisés qui gèrent la ville», nous lance un commerçant du centre-ville.
Un autre brise carrément les verres pour nous signifier que le problème a atteint la cote d'alerte. «Il existe des bandes de malfaiteurs, autoproclamés maîtres des lieux, qui vont jusqu'à imposer une dîme aux commerçants en contrepartie d'une protection contre les vols et les agressions, dont, en fait, ils sont eux-mêmes les auteurs», affirme notre interlocuteur.
Une dame de la rue des Jardins se remémore, avec un brin de mélancolie, ces longues nuits d'été où des femmes toutes en carats pouvaient veiller dans un mariage jusqu'à une heure avancée sans jamais solliciter un accompagnateur de l'autre gent. «J'appréhende de sortir avec mes filles en plein jour, que dire la nuit», dit-elle. Quand toute la ville dort, c'est tout un monde qui s'ébranle dans tous les sens. Quand ces pères de famille aux visages émaciés et aux mains rugueuses rentrent après une longue journée de dur labeur, les autres prennent le relais.
Le plus vieux métier du monde est exercé presque publiquement et les vendeuses de charme pullulent dans les quartiers périphériques. Mourad, chauffeur clandestin, témoigne: «Je commence le travail avec les adeptes de Bacchus et les filles, et je rentre au petit matin avec les mêmes clientes que je raccompagne régulièrement depuis des années», confie-t-il. Un commerce florissant où les mineures ne sont pas épargnées. Quand tout le monde est dans les bras de Morphée, l'argent mal acquis se recycle et travaille.
Transactions douteuses, achat et vente dans l'informel, arnaque, débats autour des affaires pendantes devant la justice, élections, marchés publics....tout se traite autour d'une table garnie, où la surprise est garantie, nous dit-on. Le versement des pots-de-vin est accompagné de musique et de youyous, et les gens qui y sont conviés sont au-dessus de tout reproche», nous confie un citoyen.


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