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Le Cnapeste persiste et signe



Le Cnapest règne sur Yemma Gouraya...
le Cnapeste de Béjaïa persiste dans sa démarche qui mènera inéluctablement vers l'année blanche et exige un dialogue sérieux avec toutes les parties concernées.
«La situation que nous vivons aujourd'hui nous a été imposée», a estimé hier, le coordinateur du Cnapeste de Béjaïa lors d'un sit-in organisé devant le siège de la direction de l'éducation. Le Cnapeste a accusé la ministre de l'Education nationale de fermer les portes du dialogue, lui faisant endosser toute la responsabilité de ce qui découlera de la situation de crise que vit le secteur depuis près de deux mois. Devant un peu plus d'un millier d'enseignants, le premier responsable du Cnapeste a réitéré la détermination de son syndicat à poursuivre son mouvement jusqu'à la satisfaction des revendications. «La victoire est toute proche», martèle-t-il. Dans sa longue intervention, Slimane Zenati a, tout en plaidant l'ouverture d'un dialogue sérieux et responsable avec l'ensemble des parties concernées, rappelé que «sa démarche est pacifique et s'inscrit dans le droit constitutionnel». «Nous sommes des responsables qui luttons pour arracher les droits des travailleurs du secteur de l'éducation. Nous le faisons pacifiquement, car nous sommes avant tout des militants», soutient-il, avant d'accabler d'autres syndicats, qui ont pris langue avec la ministre de tutelle. Un geste considéré comme une «trahison» et qui va à contre-courant des aspirations des travailleurs. Qualifiés de «syndicats de salon», ils sont invités à descendre sur le terrain, plutôt que de palabrer dans des réunions sans lendemain. La grève continue donc à Béjaïa. La détermination du syndicat meneur a été clairement signifiée, hier. Il n'est pas question d'abdiquer sans la satisfaction des revendications liées notamment à l'actualisation des carrières, aux primes à la médecine de travail, etc. Le coordinateur du Cnapeste a qualifié aussi bien Benghebrit que d'autres responsables du secteur de l'éducation de «menteurs», allusion aux déclarations affirmant que toutes les revendications ont été satisfaites dans leur totalité. «Je les défie de m'indiquer où se trouve la médecine du travail à Béjaïa», cite-t-il à titre d'explication. «Des enseignants qui ne sont plus de ce monde n'ont pas reçu leurs échelons à ce jour», ajoute-t-il, allusion faite aux 6 000 situations administratives et financières pendantes à Béjaïa. Le coordinateur du Cnapeste n'a pas omis d'adresser un message aux parents d'élèves dont il dit «comprendre la position, soulignant toutefois que l'intérêt de leurs enfants dépend largement de celui des enseignants». Ce n'est donc pas le bout du tunnel.
Depuis le début du conflit, toutes les parties ne sont pas restées indifférentes à cette crise qui a connu deux étapes. Celle-ci a vu le jour au mois de décembre dernier lorsque le conseil de wilaya du Cnapeste, qui s'est appuyé sur les différents comptes-rendus des établissements, avait décidé d'opter pour un mouvement de grève illimitée, une manière de faire pression sur l'administration de tutelle pour la prise en charge des situations administratives et pédagogiques des enseignants. Après plus de 20 jours de grève, le Cnapeste rencontre la direction de l'éducation et obtient le départ de pas moins de trois responsables avec la signature d'un procès-verbal portant sur un certain nombre d'engagements pour assainir la situation litigieuse. La réunion du conseil de wilaya qui s'est tenue une semaine avant les vacances d'hiver s'est soldée par le gel du mouvement de grève. Mais à la surprise générale, le Cnapeste dégèle son mouvement. Un revirement qui trouve sa raison d'être dans la décision des ponctions sur salaires décidée par la direction de tutelle. Une mesure qui, d'une part, ne cadre pas avec la réglementation, qui recommande de ne ponctuer que trois jours par mois et de préférence sur d'autres indemnités autre que le salaire et d'autre part, a également provoqué la colère des travailleurs grévistes du Cnapeste, qui, à la faveur d'un conseil de wilaya décident du dégel de la grève. Une semaine après la reprise des cours, rebelote. A ce jour, un nombre important d'établissements secondaires reste perturbé. La tension s'est davantage exacerbée lorsque l'administration a saisi le tribunal administratif qui statue en sa faveur et adresse des mises en demeure intimant l'ordre aux enseignants de reprendre le travail. Entre-temps, les parents d'élèves multipliaient des initiatives. Concertation avec les parties concernées, rassemblements, marches, la Fédération des parents d'élèves et l'Union des parents d'élèves de wilaya ont presque tout fait pour désamorcer le conflit, mais en vain. L'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa a, elle aussi jugé utile de se rendre chez Benghebrit. Après avoir échoué à dénouer la crise localement, l'APW a dépêché une délégation, conduite par son président Mehenni Haddadou, pour exprimer les inquiétudes de la famille de l'éducation en particulier et de la population de Béjaïa, en général, sur le conflit opposant le Cnapeste, qui observe une grève illimitée, demandant à Madame la ministre de trouver une solution à la crise qui paralyse le secteur par l'ouverture d'un dialogue».
Sit-in d'enseignants dans des wilayas du Sud
Des groupes d'enseignants ont observé hier des sit-in devant les sièges des directions de l'éducation des wilayas du Sud, en réponse à un appel lancé par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) pour appuyer des revendications socioprofessionnelles. Des dizaines d'enseignants des wilayas de Ouargla, Illizi et Laghouat ont hissé, lors de leurs sit-in devant les sièges de leur direction de l'éducation, des banderoles appelant à faire aboutir les revendications soulevées par le Cnapeste, ont constaté des journalistes de l'APS. Approchés par l'APS, des représentants de cette organisation syndicale ont fait état de la lecture de motions contenant une série de revendications soulevées aux pouvoirs publics. Ils ont indiqué que la grève illimitée à laquelle a appelé le Cnapeste se poursuivra jusqu'à faire aboutir les revendications qu'ils ont qualifiées de «légitimes». Les autres wilayas du Sud, dont Tindouf, Adrar et Ghardaïa, n'ont pas enregistré de sit-in ou de débrayage, en réponse à l'appel du Cnapeste. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, avait affirmé à plusieurs occasions que «les portes du dialogue civique avec les syndicats du secteur de l'éducation demeurent ouvertes», avant de mettre l'accent sur la nécessité de «faire prévaloir l'intérêt et l'avenir des élèves».


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