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Le président Bouteflika interpellé pour l'ouverture d'une enquête


"Comment se fait-il qu'on me vend ce terrain autrefois à vocation agricole, qu'on m'autorise à bâtir et à exploiter ce projet pour, enfin, me signifier que c'était un cimetière chrétien '" s'interroge Abdelhafid Benmaâmar."Si j'en appelle aujourd'hui au président de la République pour ordonner une enquête, c'est parce que j'ai usé de toutes les voies de recours pour recouvrer mes droits. On m'a enlevé mes biens au nom de la loi, celle de la force, et non celle qu'a toujours prônée le chef de l'Etat." Cet appel de détresse émane d'un investisseur dépossédé de tous ses biens et qui, aujourd'hui, est sur un fauteuil roulant, victime d'un triple accident vasculaire cérébral (AVC), et sans aucune ressource. Pas même une carte Chifa pour se soigner dignement comme tous les Algériens. Lui, c'est Abdelhafid Benmaâmar, originaire de Tlemcen et qui s'était lancé dans un projet touristique durant les années de braise de la décennie 90. Ayant acquis une assiette de terrain pour réaliser un motel et une station-service à Mansourah, cet opérateur a obtenu toutes les autorisations pour terrasser, bâtir et exploiter ce projet. À sa grande surprise, à l'arrivée d'un nouveau wali durant les années 2000, alors que son activité est opérationnelle, on lui signifie qu'elle a été réalisée sur un cimetière chrétien. "Comment se fait-il qu'on me vend ce terrain autrefois à vocation agricole et qu'on m'autorise à bâtir et à exploiter ce projet, pour enfin me signifier que c'était un cimetière chrétien '", s'interroge M. Benmaâmar. "J'en appelle au président Bouteflika pour ordonner l'ouverture d'une enquête en impliquant, entre autres, les ministères du Tourisme, des Finances, de la Justice et de l'Intérieur pour faire éclater la vérité. C'est mon dernier recours, car, au fond de moi, je suis convaincu que tous les recours que j'ai effectués ne sont pas parvenus au chef de l'Etat", a affirmé M. Benmaâmar, visiblement affecté par, estime-t-il, "une démarche abominable perpétrée contre un Algérien". Exhibant des documents, dont des demandes d'audience et des recours, la victime révèle que plusieurs ministres ont visité le site et lui avaient fait part de leur satisfaction quant au succès de ce projet à forte valeur ajoutée pour la localité de Mansourah et pour le tourisme en Algérie. "Mes déboires ont commencé au milieu des années 90. En 2004, j'ai été régularisé suite à une intervention directe de la présidence de la République, mais, très vite, on me gèle mon activité et on donne cette affaire à une autre personne. Alors que la valeur foncière s'élève à 30 milliards de centimes, mon bien a été bradé à 4 milliards de centimes. Pis encore, on m'envoie des requêtes des services du contentieux faisant état d'impôts impayés alors que j'ai été dépossédé par un coup de force", peste encore M. Benmaâmar. "Je suis confiant et convaincu que le président de la République va ordonner cette enquête. Car, je suis un Algérien ruiné. Ma faillite a été programmée par des personnes auxquelles je n'ai jamais fait de mal. Le chef de l'Etat est même venu en 2011 pour visiter ma galerie d'art avec l'ex-ministre de la Culture, Khalida Messaoudi, dans le cadre de Tlemcen, capitale de la culture islamique." M. Benmaâmar ne se prononce pas sur des faits sans montrer les images de chaque événement ou encore des documents faisant foi des vérités qu'il voudrait transmettre au président Bouteflika. Aux dernières nouvelles, un huissier de justice a notifié, mardi dernier, à M. Benmaâmar, une décision de justice relative à une quatrième expertise à Tlemcen. Patriote convaincu, la victime avait refusé, durant les années 1970, la naturalisation qu'on lui avait proposée, préférant rester en Algérie où il mène, depuis près de 30 ans, un long combat pour récupérer son bien dont il a été injustement dépossédé à Mansourah.
FARID BELGACEM


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