Algérie - Revue de Presse

Mustapha Mekideche, vice-président du CNES


«La crise mondiale n’aura pas d’effet immédiat sur l’Algérie» L’un des économistes les plus crédibles du pays, également expert énergéticien, le docteur Mustapha Mekideche, vice-président du Cnes, est intervenu hier sur le plateau de Canal Algérie, dans le cadre de l’émission «Regard sur le monde», pour donner son point de vue sur les effets de la crise financière internationale sur l’Algérie. D’emblée, il dira qu’il n’y a pas de danger sur le court terme. Selon lui, «l’Algérie mène depuis plusieurs années une politique budgétaire orthodoxe, qui a été accompagnée de la création du fonds de régulation des recettes fiscales, octroyant au pays une cagnotte suffisante». Mais le plus important pour Mustapha Mekideche est que les recettes financières engrangées à travers les exportations des hydrocarbures ont été autant d’avoirs financiers transformés en réalisations physiques, en infrastructures notamment». L’autre élément qui fait dire au Dr Mekideche que l’Algérie ne sera pas touchée dans l’immédiat est la limitation des flux financiers et la faible circulation des capitaux qui caractérise l’économie algérienne. Il citera le cas de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte qui ont vu leurs bourses plonger dans le sillage des reculs boursiers internationaux. Sur le moyen terme, en revanche, il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas de chute trop forte du prix du baril. Il faut rappeler à cet égard que la loi de Finances 2009 a été établie sur la base d’un prix de référence de 37 dollars le baril, dans un contexte de baisse subite des cours. En réaction, la conférence ministérielle de l’Opep à Vienne a décidé, ce vendredi, de baisser sa production de 1 million et demi de barils/jour. Cette décision intervient comme une tentative pour enrayer la chute des prix du pétrole en raison de la crise financière mondiale dont les retombées risquent de se traduire par une forte baisse de la demande. A rappeler ici que le baril a chuté à moins de 70 dollars, alors qu’il était à 150 dollars en juillet dernier. Lors de sa conférence de presse, Chakib Khelil est resté confiant dans la capacité de l’Opep à intervenir rapidement sur le marché et à garantir l’offre en cas de variation de la demande. Il a insisté sur le respect de leurs quotas par les membres de l’Opep, qualifiant la décision de Vienne de message aux marchés et assurant que l’Opep reste une organisation pragmatique. La décision de l’Opep fait suite au constat d’une supériorité de l’offre par rapport à la demande, puisque les prix du pétrole reculent parce que les stocks mondiaux sont en hausse, entraînant un risque de déséquilibre pour les marchés. En ce moment, Le fait est que la réduction de la production qui, en temps normal, faisait bondir les prix, n’a pas pu les faire remonter, alors qu’ils sont à leur niveau le plus bas depuis plus de 16 mois. Pour l’heure, les analystes du marché divergent, les uns s’attendant à un redressement des cours au tout début de 2009, tandis que les autres considèrent que l’Opep évolue dans un contexte trop hostile. Intervenant sur la question, Mustapha Mekideche a estimé que, de toute manière, la meilleure chose à faire se situe dans la diversification de l’économie qui doit être à terme moins dépendante du pétrole.   Amine B.


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