Algérie - A la une

Un secteur mal géré


L'affaire des mines de Amesmessa (Tamanrasset), Ghar Djibilet (Tindouf), Ouenza et Boukhadra (Tébessa) secoue le monde des affaires dans notre pays. Telle est l'interprétation des faits de la réaction de plusieurs opérateurs économiques de différentes régions du pays réunis récemment à Annaba dans le cadre du Forum des Chefs d'Entreprises.Le gel des activités dans l'extraction aurifère, la non exploitation qui représente l'un des plus importants gisements de fer au monde qui n'a toujours pas fait l'objet d'une étude pour sa mise en exploitation et la production de fer au plus bas niveau ont été abordés. Bon nombre de nos interlocuteurs ont même exprimé leur étonnement quant au retard mis dans l'élaboration des études nécessaires pour relancer l'exploitation de la mine d'or de Amesmessa. Ce qui réalisait une production nette de 600 kg/an d'or a étrangement périclité pour atteindre un niveau très bas. Ce qui n'était pas prévu à la signature du contrat de partenariat avec une compagnie australienne. Ce contrat devait lui permettre d'atteindre de meilleurs résultats. Selon les estimations du partenaire lui-même, sous sa gestion, la mine d'or de Tirek devait atteindre 1200 kg/an. On en était loin à début 2006, où la mine qui devait créer des richesses et postes de travail (15.000 emplois), ferma ses portes. Après avoir puisé du gisement, l'australien est parti. L'ensemble de ces aspects ont été abordés par les opérateurs économiques. Que ce soit pour les activités minières comme pour d'autres, ils ont été nombreux à exprimer leur étonnement du fait que malgré l'importance des capacités financières et matérielles dont ils disposent, les opérateurs économiques algériens n'aient jamais été sollicités par les décideurs. Ce dernier lundi, à l'hôtel Sheraton, les récriminations n'ont pas cessé. Elles sont à l'origine de nombreuses questions sur l'absence d'une réelle volonté de relancer la machine économique. Elles ont ravivé le sentiment de déception des uns et des autres quant aux mauvaises décisions prises par les décideurs au plus haut niveau de l'état. Nos interlocuteurs universitaires et opérateurs économiques ont estimé que nos mines comme de nombreux autres secteurs sont très mal gérés. Pour eux, l'on ne peut se développer et atteindre l'autosuffisance dans tous les domaines en laissant des pans entiers de notre économie à la merci des importateurs et de faux partenaires. «Notre problème est de produire ce que nous ne consommons pas et de consommer ce que nous ne produisons pas. Cette dépendance entretient notre sous-développement et notre retard par rapport aux autres pays» a estimé un d'entre eux spécialisé dans le secteur de l'agroalimentaire. Au moment où les recettes pétrolifères sont mal-en-point, n'est-il pas temps de passer à une vitesse supérieure, C'est à dire reprendre sérieusement en main nos richesses ' A commencer par les quatre mines de production de richesses et d'emplois inexplicablement livrées à l'abandon depuis des années. Comment se fait-il qu'en 2006, quelques mois avant la fermeture de la mine de Amesmassa, l'attention de nos responsables n'ait pas été attirée par la baisse accélérée de la production aurifère ' Comment peut-on permettre à un étranger de procéder à une extraction aurifère avec une solution à base de cyanure avec ce que cela sous-entend comme surcoût de la production. Dans le lot des nombreuses dénonciations, il y a celle d'un ancien directeur régional de l'Enor. Le dossier comporte des documents accablants quant à l'implication de certains responsables dans la mise à sac de notre patrimoine sur la base de passation de marchés douteux. Dans ce même dossier, il est question du transfert illégal d'importantes quantités d'or à destination de la Suisse. Sensées être destinées au raffinage, ces quantités ne sont plus revenues en Algérie. Cette affaire continue de défrayer la chronique. La saisine de la justice parait n'avoir pas eu d'effet. Et pourtant, nos sources affirment que l'australien est accusé d'avoir «occulté et dissimulé» l'équivalent en or de 75 millions de dollars.


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